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Football : Roi des infrastructures désuètes (01.11.2004)
Brice R. Mbodiam
Même le sport-roi n’échappe pas au dénuement.
La rencontre opposait Sable de Batié au Mamelodi Sundowns d`Afrique du sud, dans la cuvette de Bépanda, à Douala. Les deux équipes s`affrontaient pour la 2e journée de la ligue africaine des clubs champions, en l`an 2000. A la fin de ce match au allures de Water-polo (sport pratiqué dans une piscine), et au cours duquel le public du stade de la Réunification aura le plaisir de revoir Roger Feutmba (ancien milieu de terrain virevoltant de l`Union de Douala, qui avait émigré au pays de Nelson Mandela), le coach sud-africain, bien que vainqueur (2-1) de la confrontation, avait fait le commentaire suivant, sur l`état du stade: "C`est une honte pour le Cameroun. Quand on voit ce que votre équipe nationale fait sur la scène internationale, l`on est loin de s`imaginer qu`il existe des stades pareils au Cameroun".
A côté du fameux Cameroun-France resté en suspens depuis 2000, à cause du manque de stades dignes d`accueillir un match de cette envergure au Cameroun, le caractère ridicule des infrastructures sportives de notre sport-roi a atteint son comble en août dernier : à la faveur des pluies incessantes qui s`abattent régulièrement sur la capitale économique, la rencontre Sable de Batié contre Orlando Pirates d`Afrique du Sud a été renvoyée...à quatre reprises. Maintes fois, le stade Ahmadou Ahidjo, construit depuis 1972 (avec le stade de la Réunification de Douala) à l`occasion de l`organisation de la Coupe d`Afrique des nations au Cameroun, a été suspendu par la Fédération internationale de football association (Fifa), pour son état de décrépitude avancé. Les nombreuses bricoles souvent commandées par le ministère de la Jeunesse et des Sports (Minjes), afin de donner un visage un peu reluisant à ce stade, ne réussissent toujours pas à lui ôter sa réputation de "champ de patates".
Jadis réputé pour son gazon synthétique, dont des indiscrétions font savoir qu`il avait été offert au défunt président Ahmadou Ahidjo, au cours d`un voyage en Arabie Saoudite, le stade Omnisports de Garoua n`a pas pu résister au malaise qui s`est emparé des infrastructures sportives camerounaises. Contrairement aux
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autres, le stade de Rumde Adja, du nom du quartier qui l`abrite, n`a pas ployé sous le poids du temps. Encore moins du manque d`entretien. L`unique infrastructure de ce niveau dans les trois provinces que compte la partie septentrionale du Cameroun a été, selon un reportage diffusé il y a quelques années sur les antennes de la télévision nationale, victime "de délinquants à col blanc, qui n`ont pas hésité à tapisser leurs chambres et salles de séjour" de l`épaisse moquette verte, qui constituait la pelouse du stade de Garoua.
Abandon
Encore que les habitants de Garoua peuvent se considérer comme des privilégiés. Leurs compatriotes de Bafoussam peuvent nourrir des complexes. La capitale provinciale de l`Ouest abrite quatre clubs de D1, mais le chantier du stade Omnisports de cette ville est abandonné depuis... 1980, alors que le gros oeuvre était déjà fait. Dans l`optique de panser cette plaie béante du football camerounais, les actions des pouvoirs publics se sont avérés inefficaces, quand elles n`ont pas tout simplement revêtu les guirlandes d`un grand feu de pailles. Pour preuve, l`opération de réhabilitation des infrastructures sportives lancée en 2000 par Bidoung Mkpatt, alors ministre de la Jeunesse et des Sport (Minjes), s`est soldée par un échec.
Dans le domaine du football, les travaux de réfection des stades annexes 1 et 2 de Yaoundé, prévus pour trois mois, s`éterniseront jusqu`au 20 octobre dernier, date de la réception de ces ouvrages par Siegfried David Etamé Massoma, le Minjes actuel. Lequel émettra d`ailleurs des réserves sur la qualité des travaux, selon un article de Sandeau Nlomtiti, paru dans Le Messager de mercredi 27 octobre 2004. Quant à la réhabilitation du stade militaire de Yaoundé, les travaux ont été abandonnés depuis longtemps par l`entrepreneur adjudicataire du marché. Un proche parent de l`ex-Minjes. En dépit de tout cela, le football camerounais continue son bonhomme de chemin. Et ses victoires, quoique devenues rares, sont toujours brandies comme étant des faits d`armes de la politique du Renouveau qui, depuis 22 ans, n`a pour seule récompense aux footballeurs que les médailles remises aux joueurs, après des campagnes victorieuses.
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