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Can de football : Un problème de politique sportive (07.09.2006)
Le Cameroun devra encore attendre combien d’années ?
La programmation de la coupe d’Afrique des nations en 2010, 2012 et 2014 a laissé les Camerounais pantois. L’Angola, le Gabon et la Guinée équatoriale et enfin la Libye se sont vu attribuer l’organisation de la plus prestigieuse compétition africaine de football. La décision a été prise lors de la réunion du comité exécutif de la Confédération africaine de football –Caf– tenue au Caire les 4 et 5 septembre 2006. Issa Hayatou et ses collaborateurs ont étudié un plan à long terme de développement du football africain et en particulier de l’amélioration des infrastructures sportives du continent et, examiné les candidatures à l’organisation de la coupe d’Afrique des nations.
Selon le communiqué qui a sanctionné les travaux, l’examen des dossiers et l’étude des rapports du groupe d’inspection qui a visité les cinq pays postulants (Libye, Gabon/Guinée équatoriale, Nigéria et Angola), démontrent que tous les candidats remplissent les conditions exigées et ont adhéré pleinement au cahier des charges, à quelques exceptions près.
Force est de constater que depuis la mésaventure de 1972, le Cameroun se contente juste d’aller jouer chez les autres. Les mauvais souvenirs de 1972 font peut-être encore peur quant à s’aventurer dans l’organisation du prestigieux tournoi. Même si le pays a déjà remporté quatre fois le trophée. Respectivement en 1984, 1988, 2000 et 2002. A ces belles victoires continentales s’ajoutent d’honorables participations à la phase finale de la coupe du monde. Ce qui place le pays parmi les grands pays de football (12e mondial). La grande question est de savoir pourquoi, avec autant de lauriers, le pays n’arrive pas à solliciter l’organisation de la Can.
La vérité est que la détermination de gagner des footballeurs camerounais transcende de très loin la volonté du gouvernement à mettre en place une politique du développement des sports. Aussi, depuis une vingtaine d’années, les ministres en charge des Sports préfèrent s’accrocher au football en raison de ses résultats spectaculaires. Malgré l’absence des infrastructures viables. Jadis, les établissements scolaires étaient des pépinières des sportifs de toutes les disciplines. De nos jours c’est la rue et les terrains vagues qui sont devenus les moules de nos athlètes. Et pourtant la coupe d’Afrique des nations qui est devenue un évènement sportif international majeur et une compétition de très haut niveau exige, aujourd’hui pour son organisation, la planification des actions pour la construction et/ou la mise à niveau des infrastructures nécessaires (stades, hôtels, aéroports, transport aérien et terrestre, télécommunications, santé, etc). Ce que ne saurait justifier le Cameroun.
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Ilen est de même pour tout ce qui concerne la couverture médiatique, et notamment audiovisuelle ainsi que pour les opérations de marketing.
En effet, les droits Tv et de marketing sont les moyens indispensables à la mobilisation des importantes ressources financières indispensables à l’organisation des compétitions, au fonctionnement des structures et au développement du football en Afrique. Il est prouvé aujourd’hui que la compétition majeure de la Caf engendre des actions de développement très appréciables dans les pays organisateurs notamment en termes d’infrastructures, d’expérience dans la gestion des compétitions et apporte le soutien multiforme indispensable à la bonne marche et au développement de la discipline.
L’ensemble des opérations nécessaires à la préparation et à la meilleure organisation de la Can nécessite beaucoup de temps et d’importants moyens financiers et matériels, c’est pourquoi il est utile voire indispensable de définir aux pays organisateurs des délais en adéquation avec les objectifs et qui ne sauraient être inférieurs à une période de six ans.
Cette procédure qui s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique de la Caf du développement et de la commercialisation des compétitions nécessite la concrétisation de contrats pour une période minimum de six ans, comprenant trois éditions de la Can, pour permettre ainsi aux propriétaires des droits Tv et de marketing de connaître suffisamment à l’avance les lieux de déroulement des compétitions et d’affiner leurs stratégies de diffusion télévisuelle et commerciale. Aussi, dans le but de concrétiser cette politique, consolider les actions de développement induites et garantir le succès de la plus grande et prestigieuse compétition africaine, le comité exécutif, après consultations et en accord avec les pays concernés a décidé à l’unanimité d’attribuer l’organisation des prochaines coupes d’Afrique des nations pour 2010, 2012 et 2014. C’est dans cette optique qu’ont été retenus l’Angola, le Gabon et la Guinée Equatoriale, la Libye. Le Nigeria est retenu comme pays organisateur suppléant susceptible de remplacer tout pays défaillant, et en raison des moyens dont disposent ce pays, la Caf s’engage à soutenir sa candidature pour l’organisation de la Coupe du Monde U–17 en 2009 que la Fifa a domiciliée en Afrique.
A partir de 2010, la Caf reprendra son rythme normal d’attribution de la Can (2016) édition par édition dans le respect des délais nécessaires de six années. Le Cameroun aura-t-il alors le temps d’élaborer une véritable politique de développement des sports, de se doter des structures viables et de se porter candidat à l’organisation de la Can ? Avec tous les succès qu’il mérite.
Par Jacques Doo Bell
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