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Souvenir... Lucien Tshimpumpu, une légende (10.01.2008)
Ce reporter sportif congolais – de regrettée mémoire – a marqué le football africain de sa voix et de sa plume.
“ Eh oui, la balle monte, elle monte, elle monte. Elle descend au pied de Tsinabu Brinch qui temporise. Il trompe son vis-à-vis et la lance au milieu du terrain. Elle est interceptée par pierre Kalala qui tire en direction des buts et… c’est l’égalisation. Le Zaïre vient de se qualifier pour les quarts de finale. Tshimpumpu Wa Tshimpumpu vous a parlé depuis le Stade de Lomé, au Togo ”. Les amateurs africains du reportage sportif se souviennent à coup sûr des envolées oratoires de Lucien Tshimpumpu. Travailleur infatigable, toujours à la pointe de l’information, il a conquis les cœurs des auditeurs et lecteurs à travers le continent.
C’est en 1941 que Lucien Tshimpumpu voit le jour à Kamia, dans la région du Katanga. Très tôt (à 15 ans), il commence à noircir les pages du journal Le Katanga, à Lubumbashi. En 1960, il fait ses premières armes en radio comme correspondant de La Voix du Katanga. Lorsqu’il débarque à Kinshasa, la capitale de l’ex-Zaïre, il ajoute de nouvelles cordes à son arc professionnel. Reporter à la radio nationale, il fonde en 1968, l’Union des journalistes sportifs du Congo (Ujsc). Visionnaire, il chasse très vite sur les terres de l’indépendance de la presse par rapport au pouvoir politique.
Ses positions tranchées à la tête de l’Ujsc vont lui valoir quelques foudres des gouvernants d’alors. D’où son exil en France. En 1970, avec d’autres journalistes africains, Tshimpumpu Wa Tshimpumpu porte sur les fonts baptismaux l’Union des journalistes sportifs africains (Ujsa) à Khartoum, au Soudan. C’est à se titre qu’après sa mort, le siège de Casablanca a hérité de son nom. Tshimpumpu est également partie prenante dans l’élaboration des
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textes organisant la profession au Congo. L’on cite les statuts de l’Observatoire des médias, ceux de l’Union nationale de la presse congolaise, de la commission de la carte de presse, etc. Il a assumé les fonctions de vice-président de la Zone Afrique de l’Association internationale de la presse sportive (Aips) de 1973 à 1977.
Ministre des sports
Reporter sportif, il a été de la quasi-totalité des expéditions nationales et internationales (notamment la coupe du monde 1974, en Allemagne) de la République démocratique du Congo. Lucien s’est distingué au sein des journaux de notoriété mondiale tels l’Equipe et Masano. D’aucuns pensent d’ailleurs que ce passionné de la plume pouvait signer partout, car il mettait un point d’honneur sur le Fair play et d’autres valeurs olympiques. En outre, Lucien T. est l’un des artisans de l’organisation au Stade Tata Raphaël de Kinshasa du combat de boxe du siècle opposant les américains George Foreman et Mohamed Ali.
Sur le plan politique, “ Mukwuba ” (aîné) – comme d’aucuns l’appelaient pour saluer ses qualités d’encadreur chevronné – officie au sein du gouvernement congolais comme vice ministre puis ministre de la Jeunesse et des sports. A la faveur de la Conférence nationale souveraine (Cns) au début des années 90, il est président de la société civile de l’ex-Zaïre. Ce qui lui procure un mandat de député dans la cuvée parlementaire issu du Cns. Malade durant de longs mois, Tshimpumpu devait être évacué dans des cliniques spécialisées hors de son pays. Mais le manque de moyens financiers l’a cloué à décéder surplace, à Kinshasa le 25 Août 2005. Mais la figure emblématique de la presse sportive congolaise et africaine vit toujours dans la confrérie et parmi le public sportif africain.
Par Georges Alain BOYOMO
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