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Face aux députés : La fuite en avant de l’ex-Minjes (21.01.2005)
Les réponses de l’ex-patron du défunt ministère de la Jeunesse et des sports (Minjes) aux questions de l’honorable Chemo Sama du Social democratic front (Sdf) ne sont pas toutes convaincantes.
Dans le cadre des questions orales au gouvernement, l’ex-patron de la structure ayant en charge la gestion des sports (Minjes devenu Minsep depuis le 8 décembre 2004) au Cameroun était face aux députés réunis en séance plénière vendredi 3 décembre 2004 au Palais des verres de Ngoa Ekellé à Yaoundé. Siegfried David Etame Massoma qui avait hérité de ce poste ministériel fin avril 2004 apportait des éléments de réponse aux questions de l’élu du peuple Chemo Sama, portant sur les infrastructures sportives au Cameroun, la convention Minjes-Fécafoot signée en décembre 2000, la répartition des recettes des stades, les critères et processus de sélection des joueurs pour les différentes équipes nationales de football… Sur chacun de ces sujets brûlants de l’actualité sportive, l’ex-Minjes a des réponses évasives. Il survole les questions et ne va pas au fond.
Parlant des infrastructures sportives, l’on constate avec regret que l’ex-Minjes Siegfried David Etame Massoma ne donne pas de répliques précises aux questions du député ayant trait à la réfection de certains stades de la république. En effet, l’honorable Chemo Sama qui, à en croire le président de l’Assemblée nationale Cavaye Yeguié Djibril serait un cadre du Minjes devenu Minsep, fait une importante révélation : “ Dans le budget 2003, 15 millions de francs cfa avaient été inscrits pour la réfection de certains stades, notamment ceux de Limbe, Buea, Bamenda. A la fin de l’exercice 2004, les travaux n’ont toujours pas démarré ”. Après ce constat, le député pose deux questions essentielles : “ Quel est l’obstacle majeur qui a empêché l’exécution de ce projet ? A quoi ont servi ces crédits ? ” Siegfried David Etame Massoma n’a donné aucune réponse à ces questions.
Promesses non réalisées
Cependant, l’ex-Minjes déclare que la réfection des stades constitue l’une des grandes préoccupations du gouvernement. Des mots et rien que des mots. Car, cela fait plusieurs années que ce type de discours est tenu par les différents membres du gouvernement qui ont été chef de la tutelle des sports au Cameroun. Après sa prise de fonction à l’ex-Minjes en fin avril 2004, Siegfried David Etame Massoma a visité les installations sportives à Douala et à Yaoundé puis, a promis des travaux qui n’ont jamais été perceptibles, en dehors du semblant de réfection effectuée – c’est d’ailleurs une habitude, chaque fois que ce vieil ouvrage sportif construit en 1972, doit accueillir un événement présidé par le chef de l’Etat Paul Biya – au stade omnisports Ahmadou Ahidjo dans le cadre de la finale de la coupe du Cameroun de football qui devait s’y dérouler. Jusqu’à ce qu’il perde le portefeuille du Minjes, Siegfried David Etame Massoma n’a
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pas cru nécessaire de voir de près la décrépitude des autres stades de la république, notamment ceux décriés par le député du Sdf (Limbe, Buea et Bamenda) dont l’Etat avait déjà alloué des crédits pour la réhabilitation.
A côté de ces stades mentionnés par l’élu du Sdf, l’on peut faire état du stade omnisports de Bafoussam dont la construction a été abandonnée au début des années 80, devenu aujourd’hui une vaste forêt propice à la chasse aux serpents et autres reptiles et animaux sauvages. Sur le site du stade de Madagascar à Yaoundé qui avait été détruit en 1990 à concurrence de quelque 100.000 de francs cfa, il n’y a encore rien. Pourtant l’Etat du Cameroun avait annoncé qu’il faisait détruire cette infrastructure sportive pour y reconstruire une autre, plus solide et moderne. “ Chez nous, on n’est pas conséquent. Notre pays a déjà pris part à cinq coupes du Monde de football mais, nous n’avons pas d’infrastructures sportives dignes de ce nom. Les trois stades omnisports de Yaoundé, Douala et Garoua datent des années 70. Ils sont déjà hors normes et ne sont pas le reflet de l’aura de notre football ”, se plaint Nya, président d’une équipe engagée dans le championnat de football de deuxième division du Littoral. Nombre de pairs de ce dirigeant sportif et autres observateurs avertis approchés par Le Messager ne cachent pas leur désolation face au manque criard d’infrastructures sportives au Cameroun.
Pour le reste des questions posées à l’ex-Minjes par l’honorable Chemo Sama, les réponses de Siegfried Etame Massoma ne sont certes pas convaincantes mais, elles ne sont pas dénuées de fondements. Pour ce qui est par exemple de la sélection nationale cadette, l’ex-Minjes n’a pas pu expliquer pourquoi aucun des joueurs de Lakers de Kumba, club vainqueur de la coupe du Cameroun de la catégorie en 2003, ne s’est pas retrouvée en équipe nationale de football des moins de 17 ans. Mais, à la décharge de l’ex-patron des sports, on peut dire que sélectionner des joueurs pour les Lions de diverses catégories relève des sélectionneurs nationaux et non pas du ministre. Par ailleurs, l’affirmation de ce dernier selon laquelle des joueurs de la partie anglophone du pays ont toujours fait partie des Lions Indomptables n’est pas fausse. On se souvient des Tataw, Ndip A Kem, Agbo Hans, Njang Sunday, Ekeme Ndiba… Et aujourd’hui Pius Ndieffi qui est une des pièces maîtresses de l’équipe nationale de football fanion. Les explications du ministre sur la grille de répartition des recettes des stades et les termes de la convention Minjes-Fécafoot sont justes mais, dire que rien de tout ceci ne revient au Minjes n’est pas vrai. Par exemple, certaines rubriques dans la grille de répartition des recettes des stades concernent des structures telles l’équipe nationale jusqu’en novembre 2004 et la direction des stades rattachées au Minjes devenu Minsep.
Par Honoré FOIMOUKOM
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