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CAN 2022: à Limbé-Buea, les équipes pensent au ballon pas aux balles (16.01.2022)
Dans le groupe F de la CAN 2022, les équipes logées dans les villes de Limbé et Buea, en pleine zone de conflit, veulent se focaliser sur le football. Histoire de ne pas être déconcentrées par la situation et le dispositif sécuritaires pesants dans ces deux villes de la zone anglophone du Cameroun.
De notre envoyé spécial à Limbé et Buea,
Le décor change à l’approche de Limbé. Sur les derniers kilomètres qui relient Douala à cette ville du sud-ouest du Cameroun, la route est jalonnée par les militaires. Sur chaque 100 mètres environ, un élément du Bataillon d’intervention rapide (BIR), « la crème de l’armée camerounaise » (dixit un sergent) est posté, cagoulé, arme de guerre à la main. Dans la deuxième plus grande ville de la zone anglophone du Cameroun, marquée par un conflit latent entre le gouvernement et les séparatistes ambazoniens, le dispositif sécuritaire est impressionnant.
CAN 2022: calendrier des matches, résultats et classement des équipes
La CAN, qui se joue aussi à Limbé et à Buéa, deux villes accueillant les équipes du groupe F (Tunisie, Mali, Gambie et Mauritanie) a relevé le niveau sécuritaire de la zone avec les factions des militaires ajoutées aux patrouilles régulières de la police. « Un dispositif sécuritaire imposant tout au long du trajet de l’aéroport à l’hôtel », concède même le colonel Mouhamed Samaké, responsable de la sécurité de la délégation malienne.
A Buéa, les sirènes hurlantes, qui escortent le Mali et la Gambie lors de leurs sorties pour les entrainements, les matches ou les conférences de presse, ou la ronde des hélicoptères de la police, rythment le quotidien des Aigles et des Scorpions. « Ce n’est pas bien pour la concentration, ce n’est normal pour le football, estime le sélectionneur de la Gambie, Tom Saintfiet. Cela donne un sentiment pas ‘’secure’’
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quand il y a beaucoup de militaires, mais on doit travailler sur le football, c’est ce qu’on sait faire ».
« On s’occupe du football. D’autres s’occupent de la sécurité… »
Logés dans un hôtel 5 étoiles, au pied du mont Cameroun, dont le beau panorama tranche avec le visage fermé des vigiles et militaires qui surveillent les lieux, Maliens et Gambiens semblent vivre dans une « prison dorée ».
Pour autant, rester focalisés sur le football et essayer de faire abstraction du tout sécuritaire - qui ne laisse même pas entrer un enregistreur de radio dans l’hôtel - semble être le maître-mot des acteurs du groupe F. « Nous, on s’occupe de la technique, du football. D’autres s’occupent de la sécurité. Chacun son travail », coupe court, le sélectionneur du Mali, Mohamed Magassouba, interpellé sur la question en conférence de presse.
« L’impression de vivre dans un camp militaire »
Même la fusillade du 12 janvier dernier n’a pas l’air de perturber les hôtes de Limbé-Buéa, à l’image des Mauritaniens. « On entend quelques petits trucs, mais cela ne nous touche pas, on a la tête aux matches, confie Aboubacar Camara, capitaine des Mourabitounes. Son coéquipier, Souleymane Doukara ajoute : « On fait abstraction de tout ça. Le dispositif de sécurité est très élevé. On n’en parle pas, on regarde les matches, on s’occupe comme on peut, on joue aux cartes. »
La sécurité est en tout cas le mot d´ordre de la Confédération africaine de football qui a intimé à ses agents de ne pas sortir de l’hôtel avec leur badge ou à bord d´une voiture officielle. « On a l’impression de vivre dans un camp militaire », lâche un membre de la CAF qui avoue que le seul petit écart qu’il s’est autorisé depuis son arrivée à Limbé, c’est d’aller se faire couper les cheveux en utilisant une voiture banalisée pour ce déplacement à « haut risque ».
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