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Lions indomptables : Le cercle fermé des sélectionneurs détecteurs de talents (06.08.2010)
Ceux qui se sont succédés à la tête de la sélection nationale n’ont pas tous eu le même résultat.
Depuis la création de l’équipe nationale fanion de football du Cameroun, les sélectionneurs qui l’ont dirigée sont nombreux. Mais, ceux d’entre eux qui ont détecté ou formé des jeunes joueurs camerounais ne sont pas légion. La décennie 80, qui est celle des premiers trophées gagnés par les Lions indomptables, dans la foulée des titres remportés par les clubs dans les années 70, a vu éclore des talents qui ont porté haut les couleurs du Cameroun sur la scène internationale. Les ex Yougoslaves Zutic Branco et Rade Ognagnovic, le Français Claude Leroy, les Camerounais Jean Manga Onguéné et Jules Frédéric Nyongha et dans une moindre mesure le Russe Valery Nepomniachi, les Français Philippe Redon, Pierre Lechantre et Paul Le Guen, peuvent être rangés au chapitre de sélectionneurs détecteurs de talents.
Au début de la décennie 80, le technicien Yougoslave Zutic Branco donne de l’envergure aux talents des jeunes joueurs déjà brillants dans les clubs camerounais, tels que Thomas Nkono, Joseph Antoine Bell, Théophile Abéga, Grégoire Mbida « Arantes », François Ndoumbe Léa, Emmanuel Kunde, Roger Milla, Jean Manga Onguéné et bien d’autres. Mais, ce coach, qui conduit les Lions indomptables à la Coupe d’Afrique des nations (Can) en 1982 en Libye, après des années d’absence dans cette compétition, est limogé après l’élimination au premier tour. A quelques semaines du Mondial 82, Jean Vincent est appelé à la rescousse pour conduire le Cameroun, à sa première phase finale de Coupe du monde en Espagne.
Jean Vincent
Malgré le peu de temps dont dispose le technicien français, Jean Vincent déniche le défenseur central Onana Eloundou de Fédéral de Foumban, qu’il titularise pendant le Mondial au poste de libéro au détriment du capitaine François Ndoumbe Léa. Bien qu’éliminé au premier tour, le Cameroun sort invaincu de la compétition. L’héritage est ensuite légué au technicien Yougoslave Rade Ognagnovic, qui détecte de jeunes loups prometteurs tels que Ernest Ebongue, Isaac Sinkot, Bonaventure Djonkep, Jacques Songo’o, etc. Les jeunes talents d’Ognagnovic se greffent aux cracks de 1982 pour remporter la Can de 1984 en Côte d’Ivoire. Ensuite, arrive en 1985 l’anonyme technicien Français Claude Leroy qui sillonne les quartiers et supervise les championnats de divisions inférieures, sans oublier le championnat d’élite, pour trouver la perle rare. Les frères Biyick, Omam et Kana, sociétaires de Pouma Fc, club de deuxième division de la région du Littoral, Emile Mbouh Mbouh, Charly Ntamack, Benjamin Massing et Stephen Tataw sont repérés par le Français.
Claude Leroy gagne la Can en 1988 au Maroc. Mais, il est remplacé par Valeri Nepomniachi sur le banc de touche de
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lasélection nationale. Sous la direction du Russe, des joueurs tels que Jules Denis Onana, Victor Ndip Akem et même Emmanuel Maboang Kessack prennent du galon. Le trio fait partie du groupe des Lions indomptables, qui avaient atteint les quarts de finale de la Coupe du monde en 1990 (Italie). Après cette épopée, le Français Philippe Redon prend les commandes du staff technique des Lions, qu’il conduit à la Can 92 au Sénégal. Avec lui, des joueurs comme Tapoko et Roger Feutmba, habitués au banc de touche, sont propulsés au devant de la scène. Le Cameroun se contente du carré d’as à l’issue de la Can sénégalaise. Le Camerounais Jules Nyongha, l’un des coaches adjoints de Nepomniachi pendant le Mondial 90, prend ensuite le relais après le départ de Philippe Redon. Sous Jules Nyongha, des joueurs locaux vont éclorent, à l’instar de Joseph Mbarga, Hans Agbor, Jean Pierre Fiala et bien d’autres.
Lions juniors
Jean Manga Onguéné, qui devient sélectionneur des Lions en 1997, s’appuie sur des joueurs qu’il a contribué à façonner chez les Lions juniors, comme feu Marc Vivien Foé et Rigobert Song (en 1993), Gérémi Sorel Njitap, Pierre Wome Nlend, Augustine Simo (champions d’Afrique en 1995). La majorité d’entre eux a d’ailleurs permis au Cameroun de remporter les Coupes d’Afrique des nations 2000 et 2002 respectivement avec Pierre Lechantre et Winfried Schäfer comme sélectionneurs. Mais avant, en 1998, Claude Leroy, lors de son second passage à la tête de l’équipe du Cameroun, a détecté Pierre Njanka Beyaka et Joseph Cyril Ndo qui s’enlisaient dans le championnat national d’élite. A quelques exceptions près, les entraîneurs qui ont présidé aux destinés des Lions indomptables depuis la décennie 2000, n’ont pas vraiment détecté des joueurs aux talents cachés.
Même si on peut reconnaître à Pierre Lechantre la dimension internationale prise par Samuel Eto’o Fils lors de la Can 2000 au Nigeria. De même qu’on peut mettre sous le compte de l’Allemand Otto Pfister la prise de confiance en équipe nationale de Stéphane Mbia Etoundi et Alexandre Song Bilong à la Can 2008 au Ghana. Sans oublier l’éclosion d’André Stéphane Bikey Amougou lors de la Can 2006 en Egypte, grâce au sélectionneur Artur Jorge. Quant au Français Paul Le Guen, qui a récemment démissionné de son poste de sélectionneur des Lions indomptables, après une Can et un Mondial 2010 ratés, il a tout de même déniché une dizaine de joueurs en un an passé à la tête de l’équipe du Cameroun, à savoir : Guy Rolland Ndy Assembe, Jean Patrick Abouna Ndzana, Sébastien Bassong, Georges Constant Mandjeck, Vincent Aboubakar, Joël Matip, Gaëtan Bong, Eric Maxim Choupo-Moting, Marcel Ndjeng, Henri Bedimo Nsame, Ernest Olivier Mabouka Massoussi et Patrick Mevoungou Mekoulou.
Jacques Eric Andjick
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