|
|
Sport: Un triple-saut et des chutes en série (03.01.2005)
Emmanuel Gustave Samnick
L`éclat de la médaille d`or olympique de Françoise Mbango n`a pas masqué l`année noire du football.
Partira, partira pas? Finalement, Françoise Mbango Etone a quitté son fief parisien en privé, accompagnée de sa soeur cadette, pour se rendre à Athènes, la capitale grecque, à deux jours seulement du début des séries de triple-saut féminin. La seule arrivée de Mbango dans cette cité chargée d`histoire, qui avait suscité bien des spéculations dans l`opinion compte tenu des atermoiements de la délégation officielle du Cameroun, permit au public sportif camerounais de pousser un ouf de soulagement. La seule chance de médaille camerounaise était à Athènes!
Mais de quel couleur serait le métal olympique qu`offrirait la vice-championne du monde de triple-saut au Cameroun? Peu pouvaient imaginer qu`il s`agirait du métal le plus précieux des olympiades, l`or. La menace de la Russe Tatyana Lebedeva, championne du monde de la spécialité, et les doutes sur la préparation de la Camerounaise, abandonnée à elle-même, tant par son pays d`origine (le Cameroun) que par sa patrie d`adoption (la France, où on lui fit un odieux chantage sur la naturalisation), étaient trop pesants. Mais, ce 23 août 2004 au stade olympique d`Athènes, Françoise Mbango Etone, à 28 ans, a réalisé un authentique exploit: un triple bon de 15m30 dès le deuxième essai, qui la propulse sur le toit du monde, effaçant au passage le record d`Afrique.
Les Camerounais avaient suivi religieusement la finale du triple-saut féminin olympique à la télévision, comme s`il s`agissait d`un match de football des Lions indomptables, poussant des cris de joie à chaque déboulé de Françoise sur le sautoir ou serrant les doigts pendant les essais de la Grecque Hrysopiyi Devetzi et de la Russe Tatyana Lebedeva. La performance de Mbango fut d`autant plus retentissante que les moments de jubiler furent plutôt rares, vu la plongée sous-marine du sport-roi. Remarquez que les Lions indomptables espoirs n`ont même pas eu l`opportunité d`aller défendre à Athènes leur médaille d`or remportée de haute lutte quatre ans plus tôt à Sydney, éliminés qu`ils furent au dernier tour qualificatif zone Afrique par le Mali. A l`image de la sélection olympique, toutes les équipes nationales de jeunes en football (juniors et cadets) sont passées de travers.
Les cadets, champions d`Afrique en titre, mais incapables, eux aussi, d`aller défendre leur couronne en début de cette année. Un échec collectif qui semblait orchestré, tant la gestion mouvante des effectifs dans ces sélections truffées de ``professionnels`` douteux ne donnaient aucune garantie sur leur survie sportive. Le football, qui tire souvent les autres disciplines vers
|
le haut, a donc totalement plongé en 2004. L`année commença d`ailleurs par un retentissant échec des Lions indomptables à la Coupe d`Afrique des nations (Can) qui se tint en janvier-février en Tunisie. Doubles vainqueurs consécutifs en 2000 et en 2002, ils sortirent par la petite porte en quart de finale à la Can 2004, éliminés par ceux dont ils étaient jusque-là la bête noire, les Super Eagles du Nigeria. La noyade, hélas, ne se manifesta pas seulement sur les pelouses.
Uni-qit
Pendant cette fameuse Can 2004, le Cameroun a arboré une tenue révolutionnaire conçu par son équipementier allemand Puma: l`uni-Qit est une pièce unique, le maillot étant cousu avec le short. Les Lions indomptables ont beaucoup aimé, quelques jeunes filles aussi. Pas la Fédération internationale de football association (Fifa), dont la commission de discipline a eu la main lourde le 16 avril 2004: pour avoir porté cette tenue en pièce unique pendant la Can et malgré les avertissements de la Fifa, les Lions indomptables écopent d`une amende de 200.000 francs suisses (environ 80 millions de Fcfa) et du retrait de six points directs dans les éliminatoires couplées Can/Coupe du monde 2006. C`est un Tsunami sportivo-politique au Cameroun. Le président de la République limoge Bidoung Mkpatt, le ministre de la Jeunesse et des Sports, et prescrit l`arrêt du processus électoral ainsi que la révision des textes de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). L`opinion bout. Finalement, le 21 mai 2004 à Paris où la Fifa célèbre son centenaire, son assemblée générale accède à la demande de levée de sanction sportive contre le Cameroun formulée par les 52 membres de la Confédération africaine de football (Caf), la Fécafoot et Roger Milla.
Ouf, le Cameroun débute les éliminatoires Can/Mondial le 6 juin 2004 contre le Bénin, au même pied d`égalité que ses adversaires. Mais, sur le terrain, il continue à balbutier son football, avec un sélectionneur controversé et abonné à l`échec. Malgré deux victoires poussives à domicile contre le Bénin et la Côte d`Ivoire, deux matches nuls malheureux en Libye et au Soudan, et une défaire pathétique en Egypte, Winfried Schäfer s`agrippe au guidon des Lions indomptables. Il aura fallu quelques bisbilles avec son patron, le Minjes, et le prétexte d`une lourde défaite le 17 novembre contre l`Allemagne (3-0) à Leipzig pour qu`il soit viré. Depuis lors, les Camerounais attendent, perplexes, que soit désigné son successeur. Dans ces éliminatoires Can/Coupe du monde 2006, qui reprennent en mars 2005, leur équipe nationale occupe la troisième place dans le groupe 3, à deux points de la Libye et à quatre de la Côte d`Ivoire. Autant dire que la nouvelle année ne commence pas dans la sérénité.
|
|
|
|
|
|
Hits: 4866 | quotidienmutations.info
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|