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Europe : Les Lions indomptables n’ont pas la cote (11.07.2007)
A deux semaines de la clôture du mercato (marché des transferts) en Europe, les joueurs camerounais restent très peu prisés.
Période pendant laquelle les transferts des joueurs sont autorisés, le mercato arrive bientôt à sa fin, avec le démarrage en août des grands championnats européens de football. Cette année, elle a encore été fébrile, avec beaucoup de mouvements de joueurs d’un club vers un autre, et d’un championnat à l’autre. Dans cette effervescence de départs et d’arrivées, les joueurs professionnels camerounais semblent ne pas trouver leurs marques. Du moins pour la plupart.
Le cas de Samuel Eto’o Fils est, bien entendu, à exclure. Sollicité par le Milan Ac, l’avant-centre du Barça a marqué sa ferme intention de rester avec son club. Le meilleur buteur de la Liga en 2006 était aux avant-postes avant de marquer son envie de continuer son aventure barcelonaise. Ses compatriotes ne peuvent pas en dire autant. Quelques mouvements sont néanmoins observés. On peut citer le cas récent de Geremi Sorel Njitap. Le Camerounais a signé, le 3 juillet dernier, un contrat de trois ans avec le club anglais de Newcastle. Libre de tout engagement avec son club, et carrément jeté à la porte, le milieu de terrain de Chelsea a accepté la première proposition venue. Celle de Newcastle, où il compte relancer sa carrière.
La plupart des internationaux camerounais ont préféré prolonger avec leurs clubs respectifs. Pour certains, c’est une question de sécurité. Jean II Makoun, pourtant sollicité par l’Olympique Lyonnais (et aussi par Manchester United et Fc Seville) avait décidé en fin mai de prolonger avec Lille (France). Il appartient désormais à son club formateur jusqu’en 2011. Daniel Ngom Komè souhaite également rester, malgré le désintérêt du à son endroit. Le Camerounais a encore deux ans de contrat avec son club. Il est relégué au banc de touche depuis de longs mois, mais il tient à rester à Valladolid (2e division espagnole) et reconquérir sa place. Achille Webo, l’attaquant d’Osasuna (Liga) devrait en principe prolonger son contrat jusqu’en 2010. En juin dernier, les dirigeants du club lui avaient demandé de faire preuve de célérité dans sa décision. Selon le site Internet www.football365.com, Lorient (D2 France) serait prêt à racheter le joueur. On évoque aussi des pistes en Angleterre.
Rumeurs
Les trajectoires des Lions Indomptables depuis le démarrage du mercato peuvent se résumer à ces quelques exemples. Pas de gros transferts, quelques sollicitations avortées et quelques prolongements de contrats. Le bilan est inconsistant. Même les joueurs en fin de contrat (donc libres) ne parviennent pas à se trouver un club. Illustration avec Salomon Olembé. En fin de contrat avec l’Olympique de Marseille, il n’a encore reçu aucune proposition concrète jusqu’à présent. Même s’il annonce des contacts en Europe de l’Est. Moins en vue, Jacques Elong Elong (une sélection, un match chez les Lions) pourrait partir de Persépolis (Iran) pour Rostock Fc (Allemagne).
Pour voir de vrais mouvements, il faut remonter au mercato d’hiver. En janvier dernier, Nicolas Alnoudji signe un contrat de trois ans et demi à Créteil. Le milieu de terrain camerounais (27 ans, 35 sélections en équipe nationale) évolue en Ligue 2 (France), après avoir évolué au Paris Saint-Germain, à Bastia, Sedan, Le Mans et un bref passage en L2 portugaise. Son compatriote, Jean Emmanuel Effa Owona signait dans le même temps un contrat de durée identique à Créteil.
Quelque temps après, André Stéphane Bikey Amougou débarque dans la modeste équipe de Reading, promue l’an dernier en
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Premier league (Angleterre). En provenance de Russie. Le joueur affirme être à l’aise dans son équipe. Toujours pendant cette période, Lauren Etame Mayer délaisse Arsenal (où il est cloué sur le banc après une longue blessure) pour tenter de renouer avec le stade à Portsmouth. L’international camerounais a retrouvé, depuis, un temps de jeu convenable. Et son équipe semble ne pas souhaiter son départ. Certains internationaux camerounais, encore en pleine activité au sein de leur équipe nationale, énoncent quelques propositions. “ Je suis en pourparlers avec mes dirigeants pour quelques propositions ”, annonçait Guy Armand Feutchiné au journal Le Messager le mois dernier. Il a encore un an de contrat avec son actuel club, le Fc Saint Gallen en Suisse. Joseph Désiré Job, sociétaire de Sedan, est en hibernation. Idriss Carlos Kameni, malgré l’effet d’annonce en mai, n’intéresse plus le Milan Ac pour remplacer le gardien Dida. Depuis son départ en Turquie, Lucien Mettomo semble aux oubliettes. Last but no least, justice Wamfor, après six années en Belgique vient changer d’air. Sochaux, Sunderland et Reading seraient intéressés de s’offrir les services du Camerounais…
Que se passe-t-il ?
Pourquoi nos ambassadeurs n’intéressent pas les recruteurs ? La question commence à parcourir les lèvres de plusieurs amoureux du football au Cameroun. Plusieurs réponses sont avancées par les footeux rencontrés dans les rues de Douala. “ Nos joueurs sont presque à l’âge de la retraite et les Européens ne s’intéressent plus trop à cette catégorie de joueur ”, soutient Rodrigue Epangue, un habitant de Akwa. Et il pourrait bien avoir raison. Même si leur âge ne le dit pas clairement, les joueurs camerounais paraissent de plus en plus perdre leurs moyens physiques. “ Ce ne sont plus les joueurs athlétiques que nous avons connus en 2000 et 2002 ”, renchérit le jeune homme. Njitap, Song Bahanag, Lauren Etame Mayer, Joseph Désiré Job, et autres ne sont plus tout à fait jeunes. Et le poids de leurs longues carrières respectives commence à se faire sérieusement ressentir. Situation peu encourageante pour les clubs européens.
Mais cela n’explique pas tout. Guy Edouard Nlend avance une autre hypothèse. “ Nos gars ne sont pas bien entourés ”, lance-t-il avec un air de reproche. Selon ce quadragénaire, fan d’Eto’o Fils, les joueurs camerounais n’ont pas toujours de bons agents. “ Il y a des joueurs moins en vue qu’eux, plus âgés et moins productifs qui continuent de signer de bons contrats à travers l’Europe ”, souligne-t-il. Avant de conclure : “ c’est tout simplement parce que leurs agents et leur entourage ignorent les réseaux pour valoriser leurs joueurs, quel que soit leur niveau. ” Certains exemples viennent étayer ses propos. Geremi Sorel Njitap était certes libre, mais son contrat s’élève à près de deux milliards de Fcfa seulement. Contrairement à des joueurs moins brillants en France. Le transfert d’Etame Mayer d’Arsenal pour Portsmouth avait coûté à peine un milliard de Fcfa pour deux ans. Les cas sont nombreux où les transferts des joueurs camerounais ne sont pas vraiment élevés. La polémique soulevée dernièrement par le classement de France football à propos des salaires des joueurs, avait démontré le mauvais traitement salarial subi par les joueurs originaires d’Afrique, fussent-ils meilleurs au monde. Il s’agit donc, pour bon nombre de joueurs camerounais, de savoir aussi s’entourer de bons agents, afin de décrocher des contrats juteux. C’est connu : au-delà du talent et des exploits, il faut un marketing fort autour de la “ marque ”.
Par Alain Noah
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