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Anicette Kuaté : Comme une sirène dans l`eau (14.05.2005)
Dippah Kayessé
Championne du Cameroun en titre, elle remporte la 1ère édition de la traversée du Wouri.
Le petit monde de la natation camerounaise l`a connue sur les premières marches des podiums de 50, 100, 200 et 800m nage libre où, depuis quelque temps, l`étoile montante de la natation rafle tout à son passage. Le 16 avril dernier, Anicette Kuaté a encore créé la surprise à Douala en remportant haut la main la toute 1ère édition de la Traversée du fleuve Wouri, en nage libre. Une compétition organisée par la Fédération camerounaise de natation (Fécanat).
A peine était-elle sortie de l`eau, toute souriante, que les chefs traditionnels lui ont réservé une véritable standing ovation. Classée en tête d`un peloton de trois dames et devant une armée d`hommes, Anicette Kuaté venait de couvrir les 650m de course en 20`47``. "Ca n`a pas été facile pour moi. J`ai nagé comme d`habitude, mais, il faut avouer que l`épreuve valait bien la peine d`être vécue", déclare-t-elle, visiblement satisfaite d`avoir tenu le pari. "Si c`était à recommencer, je le ferais sans hésiter, même s`il faut reconnaître que c`est plus difficile dans le fleuve que dans une piscine", ajoute Anicette, qui considère la traversée du Wouri comme son plus beau souvenir.
La petite histoire d`Anicette Kuaté dans la natation remonte à une huitaine d`années. "J`avais à l`époque 12 ans. Nous avions une piscine à la maison. Je nageais à tout vent, du matin au soir, sans repos. Nager était pour moi une drogue", se souvient-elle. Encouragée par l`entourage, la petite Anicette va quitter la piscine "familiale" en 2003, à l`insu de ses parents, pour se frotter aux autres athlètes de la métropole économique.
C`est au club du Port autonome de Douala (Pad) qu`elle enfile pour la première fois son maillot de compétiteur. Sous la direction de "JB", son coach, Anicette va
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acquérirles fondamentaux de la natation. "Dès le départ, j`avais opté pour la nage libre, ceci en raison de la parfaite synchronisation des mouvements des bras et des pieds. De temps en temps, je fais de la brasse", ajoute-t-elle. Ses prestations sont encourageantes et suscitent de l`admiration. C`est dans cette optique qu`elle est présentée à M. Dikoumé, entraîneur national de natation, qui va soumettre la jeune fille à des séances méthodiques d`entraînements.
Aguerrie, la jeune nageuse se lance en 2004 dans les compétitions sans mot dire à ses parents. "Pour eux, la piscine à la maison était largement suffisante. Il n`était pas question de faire des compétitions, l`école étant prioritaire", se souvient-elle. Mlle Kuaté, qui a soufflé sur sa 21ème bougie le 17 avril dernier, prépare cette année le probatoire série D au collège laïc de la Roche, à Ndokoti.
C`est au cours d`un reportage télé que ses parents découvrent le véritable talent de leur fille. Anicette est championne au tournoi Interclubs organisé à Douala. Ils accusent le coup et décident de lui accorder leur bénédiction. C`est toute la famille qui va dorénavant contribuer à sa réussite. En une année de compétition, l`athlète va remporter six trophées, dont le dernier est celui de championne nationale de natation chez les dames au 50m brasse, gagné en octobre 2004 à Douala. Mais, faute de compétitions régulières et de concurrentes, Anicette croit ne plus progresser. "A trois dans la catégorie des dames, le challenge perd de sa saveur. Une confrontation aux autres nageurs me pousserait à travailler davantage pour de meilleures performances", ajoute-t-elle en toute modestie. Admiratrice de Ian Thorpe, nageur australien, Michael Phelps, l`Américain et de Laure Manaudou, la française, Anicette caresse le rêve de leur ressembler et celui de représenter un jour le Cameroun sur le plan international.
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