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Retraite : Gérard Dreyfus dit au revoir à l’Afrique (09.01.2008)
Après plus de trois décennies passées au service du sport africain, le journaliste passe la main, à la veille du 26è rendez-vous du football continental.
Son dernier papier, il l’a lu le 29 décembre dernier. Sur les ondes de radio France internationale. Une chaîne à laquelle il a donné 39 ans de sa vie. Une vie consacrée à sa passion dont il en a fait son métier. Sobrement intitulé “ Au revoir ”, cet éditorial-testament, lu “ avec un peu d’émotion dans la voix ”, est l’adieu d’un grand monsieur du journalisme à ses auditeurs. Eh oui, Gérard Dreyfus passe la main. “ J’ai choisi de faire valoir mes droits à la retraite ”, avoue-t-il, la larme dans la voix. Même si “ un homme passionné par son métier ne décroche jamais ”, la séparation s’annonce intensément douloureuse.
En 39 ans au service du sport, Gérard Dreyfus était devenu plus qu’un modèle, une idole pour des jeunes confrères à travers le monde et davantage en Afrique, mais aussi une source intarissable d’informations. Surnommé “ Gérard l’Africain ” l’homme est considéré comme une encyclopédie vivante du football africain. Editorialiste et responsable du département Sports sur le site Internet de Rfi au moment de son départ, Gérard Dreyfus y a construit une véritable bibliothèque à la source de laquelle s’abreuvent de milliers de personnes en quête d’informations sportives sur le continent noir. On lui doit le “ Guide du football africain ” qui recense l’essentiel des statistiques inédites sur la Can…
14 Can…
Sept coupes du monde, six Jeux olympiques, quatorze coupes d’Afrique des nations… On peut difficilement faire mieux. Europe, Amérique, Afrique, sa voix fluette faisait partie du quotidien de ce qui est devenue “ la radio mondiale ”. “ Faire de sa passion son métier est ce qu’un individu peut
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rêver de mieux. Et j’ai toujours aimé le sport. Faute d’avoir eu moi-même les qualités pour un jour porter les couleurs de mon pays dans les stades, j‘ai choisi de suivre les meilleurs, de les approcher, de vous les raconter, d’en faire, pour quelques uns d’entre eux, des amis. Je n’ai jamais eu le sentiment de travailler tant j’avais de joie à vivre dans ce milieu ”, explique-t-il. Là est donc le secret de cette longévité exceptionnelle. Ce serait à la fois réduire et simplifier l’immense travail effectué par ce travailleur infatigable.
“ J’ai parlé, j’ai écrit, j’ai présenté des émissions dans le seul but de mettre en relief, de valoriser le sport et tous ses acteurs. Témoin des bouleversements intervenus dans ce monde au cours des vingt-cinq années qui ont clos le XXe siècle, je me suis efforcé de vous les faire comprendre, de les analyser, de les décortiquer sans emphase et sans complaisance, de vous expliquer pourquoi et comment le sport était devenu un phénomène de société auquel personne n’a pu échapper ”, dit-il en toute modestie. Sans être moralisateur, Gérard Dreyfus s’est appliqué à accompagner les faits les plus marquants, parfois anodins mais symboliques, à exalter les anonymes ou à vitupérer les pseudos champions, à dénoncer les abus, la montée de l’argent, à condamner la tricherie… Depuis 12 ans, voilà à quoi tenait le quotidien du journaliste, chaque samedi. “ Je voudrais, en vous quittant, remercier tous ceux qui n’ont cessé de me témoigner leur adhésion, leur amitié et une fidélité inaltérable. A toutes et à tous je vous dis au revoir et merci ”. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… A la veille de cette 26è édition de la Can, sa voix fluette nous manque déjà. Et la Can semble bien dépeuplée. Salut l’artiste.
Par Frédéric BOUNGOU
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