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Lions indomptables : Le jeu sans Njitap (06.10.2005)
Comment les Lions évolueront-ils samedi prochain en l’absence de Gérémi suspendu ?
Lors du match Cameroun-Libye (1-0) comptant pour la 8ème journée des éliminatoires couplées Coupe d’Afrique des nations (Can) /Mondial 2006, à Yaoundé, Gérémi Sorel Njitap Fotso aborde la seconde mi-temps en clopinant. Le public réclame la sortie de celui qui a été au départ de l’unique but de la partie : son centre de la droite vers le point de penalty sera repris par Webo. Mais Artur Jorge, l’entraîneur-sélectionneur des Lions indomptables, est imperturbable. C’est que, explique Jules Frédérique Nyongha, un de ses adjoints, «Njitap est un joueur d’une grande importance». Mieux, poursuit-il: «c’est le joueur des situations difficiles. Plus d’une fois, il nous a libéré grâce à un coup franc, un corner ou encore une passe décisive». Le joueur sera donc maintenu sur le terrain, achevant la rencontre presque «à genou».
Gérémi Sorel Njitap Fotso a pris part à toutes les rencontres des éliminatoires couplées Can/Mondial 2006, jusqu’ici. Pourtant, samedi prochain, 8 octobre 2005, il ne sera pas sur la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo. Pas qu’il n’a pas été sélectionné, mais le joueur est suspendu pour avoir obtenu un deuxième carton jaune lors de la précédente sortie des Lions indomptables, qui les a opposée, le 4 septembre dernier à Abidjan, à la Côte d’Ivoire (3-2).
Expérience
De l’avis des observateurs avertis du football, cette rencontre fut la plus belle qu’ait réalisé le sociétaire de Chelsea durant ces éliminatoires. Njitap a été à l’origine du but de la victoire camerounaise. Aligné ce jour du côté droit de la défense camerounaise, le joueur va multiplier des centres en direction de Rodolph Douala Mbella, évoluant comme milieu offensif. Une première alors pour Njitap qui, depuis le «départ» de Lauren Etame Mayer, a toujours été aligné comme milieu dans le couloir droit. Le réajustement tactique ainsi opéré avait pour but, expliquera plus tard Artur Jorge, de maximiser la valeur de ce joueur aux dribbles peu aisés. Pour des techniciens locaux, «Njitap évolue avec plus d’aisance comme latéral droit et l’adversaire ne le voit pas toujours venir».
Pour Jules Nyongha, «la raison de ce changement purement tactique tenait de l`expérience du joueur. Njitap a plus d’expérience qu’Angbwa, par exemple. Nous avons pensé que pour une première mi-temps, il [Njitap] pouvait être plus efficace en arrière et qu’au cas où il montrerait des signes de fatigue en seconde mi-temps, il serait aisément remplacé». Non seulement Njitap a disputé l’intégralité de la rencontre,
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mais il est à l’origine du but de la victoire camerounaise : suite à un coup franc frappé des 35 mètres, le ballon ricoche sur le poteau gauche des buts ivoiriens et est repris d’une tête plongeante par Webo.
Gérémi Njitap aura été à l’origine de nombreuses actions de ce genre au cours de ces éliminatoires couplées Can/Mondial 2006. Lors de la première journée, le 6 juin 2004, face au Bénin à Yaoundé, Njitap est à l’origine du second but camerounais. Celui inscrit de la tête par Rigobert Song (45ème minute), suite à un corner frappé de la droite par le latéral. Le capitaine des Lions et lui remettront d’ailleurs cela au match retour (21ème minute). En plus, Njitap reprendra du plat du pied, un centre de Pierre Wome Nlend (65ème minute). Ce but sera le second du joueur au cours de ces éliminatoires. Puisqu`au match retour contre le Soudan, c’est lui qui, d’un coup franc (34ème minute), permet aux Lions de trouver le chemin des filets pour le 2-1.
Confiance
Ainsi, sans être un meneur de jeu de la trempe d’un Zinedine Zidane, Gérémi Njitap, au regard de ses statistiques, peut être considéré comme le passeur décisif des Lions indomptables. Le 4 juillet 2004, contre la Côte d’Ivoire à Yaoundé (2-1), la passe plombée de ce dernier, dans le dos de la charnière centrale ivoirienne, tenue par Abdoulaye Meité et Habib Kolo Touré, est reprise par Eto’o pour le premier but camerounais (80ème). Un remake de l’action qui a amené le but camerounais lors de la rencontre des quarts de finale de la Can 2004 face au Nigeria, à Monastir. Son «une-deux» avec le même Eto’o, lors de la 4ème journée des éliminatoires, permettra aux Lions de réduire le score (2-3) à l’ultime minute de jeu, face à l’Egypte.
Sans être un buteur de race, encore moins un joueur flamboyant, Njitap a donc toujours occupé une place prépondérante dans les systèmes de jeu des différents entraîneurs qui se sont succédés, depuis 2000, à la tête des Lions indomptables : Pierre Lechantre, Winfried Schäfer et Artur Jorge. Un choix qui pourrait se justifier par son apport inestimable dans le dispositif de jeu de la sélection nationale de football. «C’est dommage que samedi prochain, nous ne puissions pas compter sur Njitap», regrette alors Jules Nyongha. Ce serait d`ailleurs la première rencontre officielle à laquelle n`assistera pas le joueur depuis 2000. Samedi donc, le staff technique mettra en place un nouveau dispositif technique sur le flanc droit, qui pourrait s’appuyer sur Angbwa en défense et Douala ou Feutchine devant. «Le plus important, estime Jules Nyongha, c’est que la défense soit bien en place».
Bertille M. Bikoun
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