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Stéphane Malenou : Un retour par la grande porte (13.12.2005)
Trois ans après son départ du Cameroun, le boxeur revient présenter les lauriers remportés en France.
par Priscille G. Moadougou
Voir un être aussi volubile devenir aphone est toujours saississant. C`est ce qui est arrivé à Stéphane Malenou, vendredi dernier, dans le cabinet du ministre des Sports et de l`Education physique, Philippe Mbarga Mboa. Reçu en audience par ce dernier, le boxeur professionnel camerounais, qui évolue en France, lui a présenté ses différents trophées glanées en France ces dernières années. Il s`agit notamment de la coupe internationale de poids léger en 2003 et celle des welter en 2005. Pour justifier l`audience accordée à Stéphane Malenou, Philippe Mbarga Mboa a déclaré que «quand un Camerounais se distingue à l`extérieur, il est important qu`on lui fasse honneur. [...] A l`avenir, je souhaiterais vous recevoir avec de plus belles victoires. Pourquoi pas comme champion du monde?» C`est d`ailleurs le plus grand désir de Stéphane Malenou. Encore que la tutelle ne s`est pas limitée aux mots pour encourager le jeune boxeur. Elle lui a également offert une somme de 500.000 Fcfa.
La cérémonie de vendredi dernier avait quelque similitude avec le retour de l`enfant prodigue. En effet, de retour du championnats du monde amateur au Kazakhstan en juin 2002, Stéphane Malenou file à l`anglaise à l`aéroport, Roissy-Charles de Gaulle à Paris. Où la délégation camerounaise est en transit. Au Kazakhstan, il s`était classé à la 11e place mondiale. Abandonné à lui-même et vivant dans les rues de la capitale française, l`adolescent de 18 ans a confiance en ses potentialités. «Je savais qu`en me voyant boxer, il était
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impossible qu`on ne me recrute pas dans un club. Je n`ai donc pas hésité à m`enfuir. D`autant plus que je n`avais pas d`avenir au Cameroun, en pratiquant ce sport », avoue-t-il.
Dans la capitale parisienne, il fréquente les clubs de boxe. C`est dans l`un d`eux que sa vie prend une autre tournure. «Je regardais les gens s`entraîner dans le club Levallois Perret. Non loin de moi, Souleymane M`baye m`observait et m`a finalement demandé si je savais boxer. Je lui ai donné une réponse négative. Mais, j`ai fini par céder à l`appel du ring. Les responsables de ce club m`ont finalement adopté grâce à ma technique de jeu», révèle-t-il. Il y obtient une licence professionnelle.
L`attestation en poche, il se retrouve, tour à tour, au Boxing club Choisy le Roi en banlieue parisienne (2003), le Ring du 14e arrondissement (2004) et depuis quelques semaines, il a déposé ses valises au Lyon boxing club.
En vacances au Cameroun, il ne souhaite pas être oublié par son pays et compte, chaque fois que ce sera possible, porter très haut le vert-rouge-jaune. Il n`a d`ailleurs pas manqué de demander à Philippe Mbarga Mboa de lui donner le drapeau de son pays. Une doléance accordée par la tutelle. Le fan de Floyd Mayweather Junior n`hésite pas à télécharger tous les combats de son idole afin d`y apprendre «sa technique que j`applique aussi bien pendant les entraînements qu`au cours des combats», reconnaît-il. Dénommé «Prédateur», Stéphane Malenou aime l`arrogance, le style, la gestuelle et la rapidité du boxeur américain, champion du monde Wbc en super légers. Une distinction dont il rêve, du haut de ses 22 ans, en livrant un combat au Madison Square Garden, à Las Végas.
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