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Jean-Claude Ottou:"Les entreprises ont besoin de partenaires fiables et bien organisés" (15.03.2007)
Jean-Claude Ottou, directeur général adjoint de MTN Cameroon parle d’un partenariat mutuellement bénéfique.
MTN Cameroon sponsorise depuis quelques années le championnat national de football première division, certaines langues, évoquant une qualité approximative du jeu, parlent d`un investissement à perte, partagez-vous ce point de vue?
Je tiens tout de suite à vous préciser qu’à MTN Cameroon on ne partage pas ce point de vue. Ce qu’il est important que vous sachiez, c’est que le soutien au football camerounais n’est pas identifié au sein de notre entreprise comme une action marketing pure. Au-delà de la façade marketing, il s’agit pour nous d’une action de responsabilité sociale. Il importe de faire un petit rappel historique : au moment où nous décidions de notre soutien financier au football camerounais des clubs, notre entreprise ne réalisait encore aucun bénéfice. Le Groupe estimait qu’en retour des lauriers conquis par le football camerounais sur l’échiquier mondial au nom de l’Afrique, il était normal que l’Afrique rende au Cameroun ce que le Cameroun lui avait donné. Notre soutien au football camerounais, à travers le partenariat que nous avons avec la Fecafoot, va dans le sens de la pérennisation et du développement de ce sport qui on le sait regorge des ressources humaines énormes, mais a des problèmes d’indigence économique. Une approche consiste à s’intéresser uniquement aux équipes nationales de football qui sont en quelque sorte l’arbre qui cache la forêt. Cette approche-là n’est pas la nôtre. Nous avons fait le pari d’investir dans le football à la base et nous pensons qu’il n’y a pas meilleur exemple que les compétitions des jeunes, le championnat inter poules ou le Championnat national de première division. Il faudrait qu’il y ait des entreprises qui donnent le signal. Notre souhait serait qu’on serve de modèle et qu’on soit suivi par d’autres. Aujourd’hui nous sommes lancés avec la Fédération camerounaise de football dans un programme de construction d’infrastructures qui s’inscrit parfaitement dans notre ambition affichée.
Le championnat du Cameroun est-il encore vendable?
Si vous voulez parler de la qualité du spectacle que les spectateurs sont en droit d’attendre je vous dirais oui. Mais comme tout spectacle il y a un ensemble de préalables qui doivent être mis en place à l’exemple d’un puzzle. Lorsqu’un morceau manque le spectacle ne semblera pas parfait. Il faut certainement des spectateurs, des stades dans lesquels les spectateurs prendraient du plaisir à assister aux rencontres et où les joueurs se sentiraient en sécurité. Il faudrait que les clubs soient mieux structurés avec des joueurs bien équipés, bien entraînés, médicalement suivis et bien traités afin qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes…
Comment évaluez-vous ce partenariat qui vous lie aux clubs et à la
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Fecafoot ?
L’engagement de MTN Cameroon dans le football camerounais se fait à travers le partenariat qui nous lie à la Fédération camerounaise de football. Il est vrai que nous avons connu par le passé quelques divergences, divergences liées à des différences de vues dans les approches relatives à la gestion de certaines questions, mais elles ont été vite aplanies. La Fecafoot connaît quelques soubresauts en ce moment. Cette situation est peut-être préjudiciable au football camerounais. Nous espérons que tout rentrera très vite à la normale pour l’intérêt de ce sport.
Sur le plan national, les entreprises peuvent-elles trouver leur intérêt à investir dans le sport et notamment dans le football?
Le football, au regard de l’intérêt qu’il suscite, est sans doute le plus grand vecteur d’image qui puisse exister à ce jour au monde. Il fédère hommes et femmes de nationalités, d’origines, de races et de croyances diverses autour d’une seule et même passion. Mais ce que vous devez savoir c’est qu’au-delà de leur volonté d’apporter des moyens au football pour lui permettre de se développer, les entreprises espèrent aussi un retour positif en terme d’image et de visibilité. Et qu’est ce qui donne cette visibilité ? Ce sont les médias et la télévision en particulier. Inutile de mentionner qu’au Cameroun dans ce domaine, la pente à escalader est encore très rude. Beaucoup de choses se font encore à l’envers. Alors qu’ailleurs, ce sont les médias qui doivent payer le prix fort aux clubs et aux organismes d’encadrement du football pour la diffusion des images, ici au Cameroun, ce sont les acteurs mêmes du football qui doivent payer les entreprises publiques de presse et de radio-télévision (pour ne citer que celles-là) pour faire diffuser les images du football. C’est encore le monde à l’envers. Il faudrait que rapidement les choses soient remises à l’endroit, et que sans plus attendre s’organisent des synergies d’intelligences, de compétences et d’efforts pour la promotion et le développement du football camerounais.
Quelles peuvent être à votre avis les raisons qui découragent les entreprises à s`engager dans le sport?
MTN Cameroon ne saurait parler au nom de toutes les entreprises pour expliquer les raisons qui empêchent certaines de s’engager dans le football. Mais comme dans toutes leurs activités, les entreprises ont sans doute besoin de partenaires fiables et bien organisés sur lesquels elles peuvent s’appuyer. Elles ont aussi besoin de voir énoncées une vision claire et des objectifs stratégiques précis pour notre football. Le football camerounais regorge de potentialités énormes. Avec des synergies organisées entre la Fédération camerounaise de football, les pouvoirs publics, les médias, les initiatives privées, les partenaires extérieurs, on arrivera très vite à se remettre dans le sens de la marche.
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