|
|
Didier Otokoré, l’attaquant qui hesitait entre la France et la Côte d’Ivoire (12.03.2020)
De lui, on a l’image du champion d’Afrique 92, l’image de ce talentueux footballeur reconverti entraîneur et homme d’affaires par la suite. Mais Didier Otokoré, c’est aussi le drame du footballeur binational avant la lettre. Jeune et soumis à l’appel de deux Nations - la France et la Côte d’Ivoire - sa carrière aura connu des vagues tumultueuses. Sans pouvoir le briser heureusement.
Formé au Stade d’Abidjan, il est vite arraché au club bleu et rouge. Une demi-saison pleine de promesses suffit pour changer précocement la trajectoire de Didier Otokoré. A l’hiver 1985, il fait un froid sibérien, le plus bas mercure (- 40°c) de l’histoire hexagonale, quand l’adolescent de 16 ans débarque en France, à l’AJ Auxerre. Une certitude : Didier Otokoré n’arrive pas en terrain conquis. Adolescent, il doit s’acclimater au propre comme au figuré dans un club où l’omniprésence de Guy Roux - figure tutélaire - vous pèse telle une chape de plomb. Fort heureusement, son talent et son caractère bien trempé sont de vrais ressorts de résilience. Les unes après les autres, les séances d’entraînements confirment les attentes bourguignonnes à son égard. La qualité des contrôles , de ses podcasts sur le soccer, la justesse des transmissions, la belle vision de jeu du gaucher venu d’Abidjan captivent et séduisent son nouveau monde. En l’espace de quatre mois, le natif de Gagnoa satisfait à la batterie de test de la formation auxerroise et découvre, dans la foulée, la très convoitée Coupe de France. Le contrat stagiaire ne tardera pas à tomber dans son escarcelle. En 1987, il passe pro. Mais, alors que sa
|
carrières’annonce sous de très bons auspices, un gros dilemme se pose à Otokoré : le choix de la sélection sportive. Entre la Côte d’Ivoire, son pays natal, et la France, pays d’adoption, qui lui octroie la nationalité au bout d’une procédure expéditive d’un mois seulement. La pression est vive des deux côtés.
Il opte pour le maillot ivoirien
A Abidjan, son hésitation à opter pour la mère patrie est immédiatement ressentie par les siens. En service à Abidjan, sa génitrice est affectée d’autorité à Man. Il finit par céder à la pression et endosse le maillot ivoirien.
Otokoré ne le sait pas encore. Par ce choix, il vient de commettre le crime de lèse-majesté aux yeux de Guy Roux. « Pour lui, le fait de jouer pour la Côte d’Ivoire, c’est comme si j’avais trahi », se souvient-t-il.
En guise de représailles, l’inamovible entraîneur d’Auxerre le confine au banc de touche. L’Ivoirien a, cependant, les ressources mentale et technique pour chaque fois se rappeler au bon souvenir du public. « Malgré ce statut de remplaçant, je marque toujours en entrant en cours de jeu ». Pareil quand il débute les matches. Ce fut le cas le 02 avril 1991 contre une très bonne équipe de l’AS Saint-Etienne, battue en Coupe de France (16e de finale). L’Ivoirien signe l’unique réalisation de la partie.
Ailier gauche , il plantera un total de 12 buts en 97 rencontres sous les couleurs auxerroises. C’est dans cette atmosphère pesante qu’intervient le sacre à la CAN 1992 au Sénégal. Une juste récompense pour Didier et ses compatriotes, qui font entrer la Côte d’Ivoire dans le cercle très fermé des champions d’Afrique. Une légende qui renforce la belle carrière du joueur passé ensuite par Sochaux, AS Cannes, Guingamp…avant de ranger les crampons en 2001.
|
|
|
|
|
|
Hits: 29082 |
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|