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QUI A PEUR DE PIERRE LECHANTRE ? (10.08.2004)
Les négociations informelles pour le retour de l’ancien sélectionneur des Lions indomptables s`intensifient. Les réactions aussi. A la Fécafoot, on est plus inquiet que rassuré.
Depuis plus d’une semaine, une curieuse actualité traverse le paysage sportif national : le retour imaginé ou réel de Pierre Lechantre à la tête des Lions indomptables du Cameroun, l’équipe qu’il a entraînée entre 1999 et 2001. Tout est parti en réalité d’une mission de Robert Ndzana, le directeur des sports au Minjes en Hexagone il y a quelques jours. Officiellement pour visiter et consigner les sites pour la délégation du Cameroun aux prochains Jeux olympiques. Robert Ndzana aurait donc profité de ce séjour pour multiplier les contacts avec les probables remplaçants de Winfried Schäfer à la tête des Lions indomptables du Cameroun. Le crime de ce dernier, dit-on, ayant été de multiplier en secret les négociations pour entraîner d’autres équipes en plus des piètres résultats accumulés jusqu’ici.
Au Minjes, rapporte – t-on depuis quelques jours, on n’arrive plus à supporter cet état de choses et c’est ainsi que le patron de ce département ministériel aurait initié des démarches parallèles au cas où… Info ou Intox ? Toujours est-il que Robert Ndzana a eu des discussions avec Pierre Lechantre qui, malgré les circonstances scabreuses de son départ, n’a pas caché son intérêt à revenir au pays des Lions indomptables, mais en définissant cette fois, le cadre réglementaire de son contrat. C’est ainsi qu’il aurait affirmé que son retour au Cameroun doit être conditionné par l`association de la Fédération française de Football aux négociations. L’arrivée de Pierre Lechantre au Cameroun, en 1999, avait été ficelée et négociée par Claude Leroy. Ce qui explique aussi en partie la somme des malheurs qu’il eu à accumuler par la suite. En tout état de cause, ces négociations entamées avec Pierre Lechantre ne plaisent pas du tout à plus d’une personne au moins pour trois raisons. Il y a d’abord ceux qui ont intérêt au statut quo avec Schäfer puisqu’ils tirent les dividendes de son contrat. Ensuite ceux qui ont simplement peur que le retour de Pierre Lechantre ne s’inscrive sous le signe de la revanche. Enfin, ceux qui voient en ces négociations entamées par Robert Ndzana sans associer la Fécafoot une sorte d’insulte à l’institution de Iya Mohammed qui a été, ces derniers temps, suffisamment secouée et fragilisée. Revues des troupes aux intérêts opposés.
FECAFOOT, PUMA ET ROGER MILLA SUR LE BANC DES ACCUSES.
Selon des informations crédibles des mouvements de Robert Ndzana à Paris, au moins trois entraîneurs français auraient été contactés par Robert Ndzana. Mais il est quand même curieux de constater que tout au long de la semaine, c’est le cas Lechantre qui a alimenté des débats et provoqué des réactions. Si cela peut être mis sur le compte de la sympathie que le peuple camerounais tout entier a envers Lechantre, il faut d’abord reconnaître que c’est parce que son retour serait un véritable camouflet pour plusieurs personnes qui ont activement pris part au départ de Pierre Lechantre avec la complicité de Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt.
Au premier rang de ceux ci, se trouve Roger Milla,. Pendant son séjour au Cameroun, Pierre Lechantre n’avait jamais été en odeur de sainteté avec l`ambassadeur itinérant qui n’avait de cesse de le dévaloriser. Si, officiellement, on expliquait cette antipathie entre les deux hommes par les coups de gueule répétitifs de Lechantre contre Roger Milla qui n’avait de cesse de s’ingérer dans son travail, il est de notoriété publique que le clash entre les deux hommes est parti de la sélection de Marcel Mahouvé, le protégé de Milla, en équipe nationale. C‘est, dit-on , sa mise à l’écart par Pierre Lechantre qui lui aurait valu les inimitiés de l’ancien avant centre des Lions indomptables. Aujourd’hui s’il y a quelqu’un qui ne saurait digérer le retour de Pierre Lechantre au
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Cameroun, c’est bien Roger Milla qui s’était battu jusqu’à la dernière énergie pour l’éloigner du Cameroun. Il s’en vantait d’ailleurs par le passé.
A vrai dire, Roger Milla, même si on peut apprécier ses entrées à la présidence de la République, est un obstacle mineur pour le retour de Pierre Lechantre au Cameroun. Le vrai problème reste la Fécafoot et ses tortueuses connexions avec la firme Puma, l’équipementier des Lions indomptables du Cameroun. Au déclenchement de cette affaire de Pierre Lechantre en début de semaine dernière, la première réaction de la Fécafoot avait été de présenter les dangers d’une résiliation du contrat de Schäfer avant son terme. On aura ainsi entendu des déclarations évoquant plus d’un milliard de francs Cfa de dommages. En réalité, cette hypothèse avancée à la hussarde par quelques dirigeants de la Fécafoot étonne. Comment cette même Fécafoot qui pointe un doigt accusateur sur le Minjes quand on parle d`arriérés de salaire de Schäfer, peut s’offusquer lorsque la même institution décide de se passer de ses services. En plus de craindre le retour de Lechantre qu’elle a contribué à faire partir, la Fécafoot a scellé le sort de Schäfer avec celui de Puma. C’est donc en réalité l ‘équipementier qui décidera un jour ou l’autre du départ de Schäfer. Et pour cela, dit-on, ce n’est pas encore à l’ordre du jour, le contrat avec Puma étant loin d’être résilié. En définitive c’est une affaire de gros intérêts contrôlée par Puma.
C’est pourquoi beaucoup pensent que même les arriérés de salaire de Schäfer dont il est question avec récurrence ne comptent pas beaucoup par rapport à son avenir à la tête des Lions, sinon il serait déjà parti. D’autres connexions avec Puma, non contenues dans le contrat officiel et bien ficelées par un certain André Nguidjol du temps où il était encore aux affaires, font que malgré la calamiteuse coupe du monde 2002 en Corée et au Japon, malgré une débâcle à la Can Tunisie 2004, Schäfer reste intouchable. Et ce n’est pas l’hypothèse d’un retour de Pierre Lechantre qui n’a pas beaucoup d’amis à la Fécafoot qui peut changer les choses. Dans l’entourage de Iya Mohammed, on affirme que même au prix du maintien aux postes, l’hypothèse Lechantre n’est pas envisageable. Pour le moment à la Fécafoot, on se contente de dire que Etamè Massoma n’a pas donné mandat à Ndzana pour entamer une quelconque négociation. Mais en fait, on ne souhaite aucunement que cela soit le cas, compte tenu des intérêts qui lient les uns et les autres à Schäfer.
Lechantre est-il une solution ? L’évocation du seul nom de Pierre Lechantre depuis la semaine dernière a suscité au-delà des réactions de désapprobation de la Fécafoot, des réactions de satisfaction de l’opinion nationale. Ce n’est pas tant que Pierre Lechantre aura fait mieux que les Claude Leroy, Jean Vincent et autres Valery Nepomniachi qui l’ont précédé. Il a réussi le pari de donner en 2000, aux Lions indomptables un jeu chatoyant qu’ils avaient perdu depuis la Can 1988 au Maroc et qui leur a permis de titiller la France le 4 octobre au Stade de France et de remporter haut la main les Jeux olympiques de Sydney 2000.
Ce sont ces souvenirs qui défilent dans les consciences et qui font qu’aujourd’hui où les Lions indomptables semblent avoir perdu leur originalité, la solution Lechantre est la seule issue pour plus d’un. En plus de trois ans au Cameroun, Schäfer ne peut que se gargariser d’une Can 2002 gagnée sur les vestiges de son prédécesseur. Il y a enfin qu’au moment où le public s’apprête à signer sa lettre de divorce avec le football, compte tenu de l’actualité de ces derniers temps avec l’affaire de six points, des élections à rebondissements à la Fécafoot et les multiples commissions autour de la Fécafoot, le seul coup d’éclat de Etamè Massoma pour une réconciliation avec le public, est de faire revenir Pierre Lechantre qui, malgré tout, fait l’unanimité.
Franck Ndoumbe Diwouta
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