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Jeux africains 2007 : Le Cameroun regresse (29.07.2007)
La préparation bâclée des athlètes n`a pas permis de faire aussi bien qu`à Abuja.
Bertille M. Bikoun
30 médailles : quatre en or, six en argent et vingt en bronze. Tel est le bilan de la participation camerounaise aux 9èmes Jeux africains. Contrairement à 2003 à Abuja où deux disciplines (l`haltérophilie et le football messieurs) avaient offert au Cameroun ses sept médailles d`or, à Alger, les athlètes de quatre disciplines différentes ont conquis, chacun, une médaille d`or. Mieux, aux 9èmes Jeux africains qui se sont déroulés du 11 au 23 juillet dernier à Alger, l`on a observé une diversité dans la répartition générale des médailles. Sur les 17 disciplines dans lesquelles le Cameroun avait engagé des athlètes, les médailles ont été obtenues dans dix d`entre-elles. Certaines disciplines ont émergé comme le judo, le kick-boxing, la lutte, le volley-ball féminin ou encore le cyclisme, qui a remporté ses deux premières médailles dans un tournoi des Jeux africains à Alger. Par contre, d`autres disciplines ont sombré. C`est le cas de l`athlétisme et dans une certaine mesure, du volley-ball messieurs, du basket-ball ou encore du karaté, bien que celle-ci ne soit pas une discipline olympique.
L`haltérophilie, grande pourvoyeuse de médailles au Cameroun, s`est très mal comportée : une médaille d`or et quatre en bronze. Contre six d`or à Abuja. Lesquelles médailles avaient hissé le Cameroun au 6ème rang des 8èmes Jeux. La meilleure position qu`il ait pu occuper jusque-là. A Alger, le Cameroun a régressé. Il s`est classé 10ème sur 36 pays classés (pour 49 participants). La moisson camerounaise aurait pu être plus grande. Il se trouve que nos athlètes payent leur manque de préparation et l`amateurisme qui a entouré l`organisation de cette compétition. Rendez-vous sportif et culturel, les 9èmes Jeux africains n`ont pas dérogé à la règle. D`ailleurs, au fil des éditions, il y a de plus en plus de pays qui s`investissent pour ce genre d`événement afin d`afficher leur puissance en matière de sport. L`Afrique du Sud, le Nigéria en Afrique subsaharienne et les pays du Maghreb en ont, une fois de plus, apporté la preuve.
Ce n`est donc pas un hasard si, au tableau final des médailles, ces pays occupent les premières places.
D`après le secrétaire du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc), "elle est dépassée la période de la génération spontanée. Désormais, pour gagner, il faut se préparer. Cette préparation s`effectue à tous les niveaux. Ce qui sous-entend une implication de tout le monde, qu`il y ait une véritable politique nationale
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sportive. Et donc un programme de préparation établi en fonction des objectifs à atteindre". De ce point de vue, à quoi peut servir l`argent que l`on débloque à deux jours d`une compétition comme les J.A. dont on sait pourtant qu`elle se déroule tous les quatre ans, et espérer obtenir des résultats au décompte final ?
Encadrement
De fait, pendant que le Cameroun dort sur ses lauriers, les autres travaillent, et avancent. Ce n`est pas de façon fortuite que les Egyptiens ont dominé le tournoi d`haltérophilie des JA, suivis des Nigérians, pourtant peu présents sur les podiums des jeux organisés quatre années plus tôt chez eux. Le Zimbabwe, malgré la modestie de ses moyens, a misé sur sa nageuse Kristy Coventry, qui bénéficie d`un encadrement des plus respectables. A elle seule, la jeune nageuse a offert sept médailles d`or à son pays, cinq en individuel et deux en équipe, pour trois records.
Si pour nombre d`observateurs de la scène sportive les performances de haut niveau ne s`accommodent pas de l`improvisation, comment expliquer que ce soit à la veille du début des compétitions que les autorités sportives se surprennent à découvrir que les athlètes n`ont pas de tenues ? Les basketteurs ont joué en effet durant toute la première phase de la compétition avec des maillots qu`ils louaient à un club de Staoueli. Le premier match des handballeuses, contre le Kenya, a enregistré un retard parce que les Camerounaises attendaient, dans le bus, les maillots que des responsables du ministère des Sports cherchaient dans les magasins d`Alger.
Les volleyeurs ont failli être pénalisés parce qu`ils n`arboraient pas les tenues conformes Fivb (Fédération internationale de volley-ball) ; c`est-à-dire estampillées Adidas. Et même, les filles ont évolué avec des maillots de handballeurs, obligées de retrousser à chaque fois les manches pour smasher ou bloquer un ballon. Que dire du spectacle de l`athlète Gabriel Ngnigtedem Megoum, qui a abandonné le 20 km marche parce la semelle de sa chaussure avait sauté… Dans ce florilège de plaintes cependant, les footballeurs faisaient office de rois.
Même si certains responsables de fédération n`y voient pas une pesanteur, les tensions entre encadreurs techniques ont eu raison des résultats des athlètes. Cela s`est notamment vu au karaté et au basket-ball, où les mésententes entre l`entraîneur et le Dtn ont plombé les performances des sportifs. Au sortir des Jeux d`Alger, un devoir d`inventaire s`impose au sport camerounais. Il s`agit de déterminer ses forces et ses faiblesses en prévision des échéances futures et notamment des Jeux olympiques.
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