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Jean René Atangana Mballa : "La Fécafoot doit préserver une certaine éthique" (14.12.2005)
Jean René Atangana Mballa, premier vice-président de la Fécafoot.
Au terme des interpoules 2005, quel regard portez vous sur le déroulement de cette compétition ?
Je crois que le tournoi interpoules 2005 s’est très bien déroulé sur le terrain. Nous n’avons pas enregistré d’incidents de nature à fausser les résultats de la compétition. Toutefois, le Littoral a connu des problèmes au départ, mais ils n’étaient pas directement liés à la compétition. Il s’agit de la contestation des membres du bureau de la Fécafoot du Littoral contre la désignation par le président de la Fédération camerounaise de football d’un membre du Comité exécutif comme coordonnateur des interpoules à Douala. Cet incident a retardé le démarrage des interpoules dans la poule A et nous avons fini par trouver une solution qui a permis le démarrage du tournoi. A propos de cet incident, c’est un problème qui remonte à l’Assemblée générale (AG) élective de la Fécafoot au cours de laquelle certains membres de ladite province se sont sentis frustrés. Dans la mesure où certains disaient-ils sont arrivés à Yaoundé avec des promesses d’entrer au Comité exécutif (CE) de la fédération . La ligue du Littoral a quatre membres au comité exécutif sur les 10 qui viennent à l’AG. Tous espéraient entrer au CE. C’est de là que sont partis tous les problèmes. Après l’AG, la ligue est devenue ingérable avec des conflits de personnes qui ont culminé avec l’incident que vous connaissez. Il s’agit d’un incident regrettable sur lequel le Comité exécutif va se prononcer et prendra une décision. Il faudrait mettre de l’ordre dans la ligue du Littoral qui ne cesse de créer des problèmes. L’acte posé est un cas d’indiscipline caractérisée qui peut avoir une incidence sur le fonctionnement même de la Fécafoot.
Il n’y a pas que le Littoral. L’Ouest aussi a défrayé la chronique avec des affaires de corruption. Comment appréciez vous ce qui s’est passé dans la ligue de l’Ouest ?
Voyez-vous, le football suscite beaucoup de passions parce qu’il y a beaucoup d’intérêts en jeu. Ce qui se passe chez nous n’est pas une spécialité camerounaise. Dans le monde entier, il y a des scandales dans le football. Toutefois, les dirigeants que nous sommes, devons veiller à ce qu’une certaine éthique soit préservée. C’est ce que nous avons fait dans la ligue de l’Ouest. Suite à une affaire de corruption. Nous sommes intervenus auprès des autorités administratives et judiciaires pour résoudre un problème qui nous touchait de près. Si nous l’avons fait, c’était pour éviter que l’incident ne crée un précédent. Le risque aurait en effet été grand que tous les problèmes du football ne finisse au commissariat. Mais nous avons été sans pitié pour les coupables. A cet égard, les sanctions que nous avons prises ont été exemplaires. Elles ont surpris aussi bien les milieux du football que les autorités. Il fallait être ferme et surtout se conformer à nos textes et règlements.
On a aussi beaucoup parlé de la coupe du Cameroun où on a abouti à la " désignation " des finalistes de l’édition 2005…
Je ne parlerai pas de désignation. A ce sujet, j’ai le sentiment qu’on parle de football avec beaucoup de légèreté au Cameroun. Nous devons reconnaître que les conditions ne sont pas réunies au Cameroun pour organiser un championnat compétitif. Je fais allusion ici aux infrastructures. Ce qui est arrivé, lors des demi-finales de la coupe du Cameroun entre Coton Sport et Unisport est la conséquence logique de notre indigence en matière d’infrastructures sportives, de transports etc. Par
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ailleurs, il y a un problème de financement des équipes et même celui de leur organisation. Dans ces conditions, la Fécafoot est obligée de traiter les affaires au jour le jour et suivant les circonstances. On ne peut même pas tenir un calendrier précis. Il y a tellement d’aléas.
Dans ce cas précis au-delà du problème des infrastructures, la Fécafoot a été accusée de ne pas avoir une vision précise. Le tripatouillage des textes a été mis en exergue…
Sur cette question, je peux dire que la faute revenait à la Fécafoot. Tout est parti de l’annulation du but en or par la Fifa. Quand nous avons fait nos textes, ils prévoyaient qu’en cas d’égalité, c’est le but en or qui départageait les deux équipes. Mais nous n’avons pas suivi l’évolution imposée par la FIFA. Le football camerounais ne suit pas le rythme des mutations internationales. En tout cas, en faisant nos textes nous n’avons pas tenu compte de ce que certaines équipes n’avaient pas de stades omnisports. Dès lors, les demi-finales de la coupe du Cameroun ne se jouant que sur les stades omnisports, nous étions dans l’embarras. Pour pallier à ce manquement, nous avons signé des circulaires précises pour notifier les équipes d’un règlement ad hoc. La Fécafoot en a le droit et le pouvoir. Nous l’avons fait en 2003 et en 2004. Les circulaires que nous avons signées venaient corriger un vide qu’il y avait dans nos textes. Mais si chaque équipe avait un stade convenable, on n’aurait jamais eu de problèmes.
A la suite de cette affaire on a entendu des voix discordantes au sein même de la Fécafoot…
A la Fécafoot, il y a la démocratie. Chacun est libre d’exprimer ses opinions. Mais comme je vous l’ai dit, les jeux n’étaient pas clairs dès le départ. Les gens se sont exprimés sur le règlement au moment du tirage au sort. Plus tard, en pleine compétition, la situation a évolué au point où un règlement particulier a été accepté par les deux équipes (Coton Sport et Unisport) à la suite d’une réunion technique avec les officiels de ladite rencontre. Et c’est face à cette confusion que chacun a voulu interpréter et choisir l’hypothèse qui l’arrangeait.
Dans le verdict de cette affaire, la formule utilisée a quelque peu choqué l’opinion. Vous parliez de préserver l’ordre public. Qu’est-ce que cela voulait dire ?
Il faut bien interpréter les termes de ce communiqué. Toutes les procédures de la fédération ont été utilisées et respectées. La chambre d’homologation a pris une décision qui a fait l’objet d’un appel. Cette décision est allée à la chambre de recours qui statue en dernier ressort. Au regard des éléments en sa possession, elle a décidé qu’Unisport était qualifié. Mais les textes donnent le pouvoir au bureau du comité exécutif de se servir de toutes les décisions par les chambres juridictionnelles et si possible de les réformer si l’intérêt du football est menacé. C’est dans ce sens que le bureau exécutif s’est réuni. Mais le président de la Fécafoot étant par ailleurs, directeur général de la Sodecoton, propriétaire de Coton sport de Garoua a recommandé qu’on s’en tienne aux décisions des chambres juridictionnelles. Et je pense que c’était une sage décision.
Quelle observation générale faites-vous sur cette saison qui a connu de nombreux cas de violences ?
Le football suscite beaucoup de passions comme je vous l’ai dit. Dès lors, il faut s’attendre à des écarts de conduite. Par ailleurs, les conditions dans lesquelles nous évoluons ne disposent pas à davantage de sérénité. C’est la vraie leçon que nous pouvons retenir de cette saison.
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