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Football : Le cri de détresse des entraîneurs (03.01.2005)
Les entraîneurs camerounais se penchent sur leur métier et interpellent la Fécafoot. Cette dernière ayant élaboré, avec la direction technique nationale (Dtn), un projet de statuts gardé dans les tiroirs depuis plusieurs mois déjà.
Le 9 novembre 2004, onze entraîneurs camerounais de football se sont réunis dans la salle des conférences de la Fécafoot, dans le cadre de la réunion ordinaire du bureau exécutif de l`Association camerounaise des entraîneurs de football (Acef). Au cours de cette rencontre, les techniciens camerounais, après lecture, modification et amendement de certains articles du règlement intérieur de l’Acef, ont décidé de "convoquer dans les plus brefs délais, une assemblée générale conformément aux textes en vigueur, pour adaptation des nouveaux statuts et redynamisation des activités de l’Acef ".
Parlant des contre-performances des différentes sélections nationales de football et des clubs camerounais engagés dans les compétitions internationales, ils se sont inquiétés de la “ titularisation des entraîneurs inexpérimentés et totalement inconnus du public footbalistique dans les hautes fonctions d’entraîneurs nationaux ” et ont condamné “ le mythe de l’entraîneur expatrié dû à la hantise et la psychose du sportif de haut niveau, du public et du complexe de certains compatriotes ”.
Les entraîneurs accusent la Fécafoot d’adopter un silence complice quant à la protection de ce corps de métier ; l’Acef ne comprend pas que la Fécafoot manque de volonté pour se prononcer sur l’adoption du statut de l’entraîneur camerounais de football. Pour Jean Paul Akono, président de cette association, déclare que celle-ci “ l’Acef s’apprête à organiser des débats au cours desquels, elle apportera davantage d’explications et un éclairage à l’opinion nationale et internationale sur les problèmes du football camerounais. Par la même occasion, elle essayera d’apporter sa modeste contribution à l’amélioration du football camerounais ”. On se souvient que lors de la saison sportive 2002-2003, environ une dizaine d`entraîneurs ont été remerciés par leurs employeurs. Pour arrêter ce gâchis, la direction technique nationale, le secrétariat général de la Fécafoot et les entraîneurs ont proposé en février 2004, un statut de l`entraîneur. Statut qui, selon leur proposition, entrera en vigueur dès 2005.
Ce texte de 22 articles s`ouvre sur les qualités et les missions de l`entraîneur qui, assure "la préparation physique et athlétique, la formation et l`entraînement technique, tactique, psychologique et mental ; l`éducation morale et sociale des joueurs ; la formation et la direction des équipes ; l`organisation de l`entraînement, et veille aux relations entre les joueurs et la direction générale de l`équipe dont il assure l`encadrement technique". Pour cela, il doit avoir des objectifs précis : organiser l`entraînement des équipes ; programmer la préparation, la formation et la direction des équipes du club et l`information technique des dirigeants ; contribuer en permanence au fair-play. La Fécafoot s`engage à organiser "des stages de formation et des examens pour entraîneurs de football de 1er, 2ème et 3ème degrés, entraîneurs instructeurs, titulaires des diplômes d`éducateur du 1er, 2ème, 3ème niveaux et recyclage." Parmi les conditions de participation aux examens, stage de formation et recyclage, il y a la nationalité, l`état sanitaire, l`âge (18 ans au moins), le diplôme (Cep ou Fslc au moins), etc.
Droits
"Tout entraîneur est tenu de signer un contrat avec son club utilisateur dûment validé par la Fécafoot (…). La prime de signature, le salaire mensuel, la police d`assurance, la prise en charge médicale, le logement, le forfait de transport, la prime de match, le forfait téléphone, la prime d`entraînement de l`entraîneur, ainsi que tout autre avantage chiffré doivent figurer sur le contrat." stipulent les articles 5 et 6. Le contrat des entraîneurs nationaux expatriés ou non fonctionnaires
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doitêtre négocié par le ministère des Sports et de l’education physique (Minsep) et la Fécafoot. "Pour les entraîneurs nationaux fonctionnaires, il peut leur être alloué une indemnité de fonction négociée par le Minsep et la Fécafoot. Etant entendu que le Dtn, les entraîneurs nationaux, provinciaux et départementaux sont nommés par le Minsep sur proposition de la Fecafoot." L`âge limite de l`exercice de la fonction d`entraîneur a été fixé à 75 ans.
Pensant à la vague de départs parfois brutaux, le statut, en ses articles 9 et 10, indique : "En cas de rupture abusive ou par conciliation du contrat, les parties sont tenues de respecter les clauses du contrat homologué. En cas de litige, la Fécafoot sera saisie en premier et en dernier ressort afin d`arbitrer le conflit, à diligence pour elle de rendre exécutoire ses décisions. Dans ce cas, la Direction technique nationale de football est tenue d`assister l`entraîneur concerné." Pour mettre fin à la perte d`énergie, "un entraîneur, quel que soit son niveau de qualification, ne peut être attaché à plus d`un club à la fois au cours d`une même saison sportive. Toutefois, un entraîneur national peut entraîner un autre club sur autorisation du Minsep et de la Fécafoot." (…) "Tout entraîneur qui ne remplit pas les clauses de son contrat s`expose à des sanctions pouvant aller jusqu`à la suspension de fonctions. Dans ce cas, cette suspension est prononcée par la Fecafoot, sur proposition de la direction technique nationale."
Préavis et sanctions
En l`état actuel, la majorité des entraîneurs ne remplit pas les conditions. A titre transitoire jusqu`en l`an 2006, tout Camerounais ayant été en activité pendant 5 ans au moins et n`ayant suivi aucune formation devra avoir un profil répondant aux dispositions des deux cas suivants : a) les formateurs des jeunes : les formateurs des jeunes ne pourront rester en activité que s`ils ont suivi avec succès la formation d`éducateur de football . b) les encadreurs des clubs civils : les encadreurs techniques des clubs civils ne pourront rester en activité que s`ils ont suivi avec succès les stages de formation et d`entraîneurs de 1er degré. Les professeurs d`éducation physique et sportive option football et les adjoints ont le droit d`entraîner les clubs à titre transitoire jusqu`en 2006 ; ils se doivent toutefois d`être en règle avec les formations fédérales.
Pour établir un contrat valable avec un club, l`entraîneur doit remplir les conditions suivantes : être titulaire d`un diplôme d`entraîneur ou son équivalent ; s`engager par écrit à respecter le statut de l`entraîneur. "Le titulaire du contrat se voit délivrer une licence technique d`entraîneur. Cette licence témoigne de sa qualification par la Fécafoot.", indique l`article 17.
La Fécafoot prend des mesures dissuasives "Tout entraîneur ne présentant aucun contrat homologué par la Fécafoot ne sera pas autorisé à entraîner un club à la Fécafoot. Tout contrevenant expose le club concerné aux sanctions suivantes : amende de 50 000 F cfa à verser à la Fécafoot par les clubs de jeunes et de football féminin par match ; amende de 100 000 F cfa pour les clubs de D2 par match et amende de 300 000 F cfa pour les clubs de D1 par match". Jusqu`en 2005, la qualité d`entraîneur de football pourra être conférée à des Camerounais titulaires des diplômes autres que ceux reconnus par la Fécafoot.
Le Futsal et les corporatifs ne semblent pas avoir retenu l`attention de la Fecafoot et de la Dtn rédactrices de ces statuts. Pourtant, tous deux font partie des activités de la Fecafoot. En attendant l`application de ce texte, il faut reconnaître que c`est un bon pas vers la protection des entraîneurs face à des dirigeants exigeants sur les résultats mais incapables d`offrir de bonnes conditions de travail. Mais, il protège aussi les dirigeants des aventuriers. A chacun de savoir tirer son épingle du jeu pour le développement du football camerounais.
Par Sandeau NLOMTITI
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