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Cameroun-Danemark (1-2) : Tout est mal qui finit mal (21.06.2010)
C’est une équipe du Cameroun un peu retrouvée mais maladroite et au moral toujours au talon qui est sortie de la compétition samedi soir.
Si les statistiques pouvaient permettre de remporter un match de football, les Lions indomptables seraient encore en course pour une éventuelle qualification au deuxième tour de la Coupe du monde 2010. Car, samedi 19 juin au Loftus Versfeld Stadium de Pretoria, ils ont nettement dominé leur adversaire du jour, le Danemark, sur tous les plans sauf au niveau du score final : 54% de possession du ballon, 7 corners contre 2, 23 tirs dont 8 cadrés contre 13, 9 fautes commises contre 12… Hélas, la seule statistique qui vaille en pareille circonstance, c’est bien le score final, et il est en défaveur du Cameroun : 1-2 ! Deuxième défaite de rang dans la compétition synonyme d’élimination, parce que lors de la dernière journée le 24 juin dans le groupe E, l’équipe qui accompagnera les Pays-Bas (déjà qualifiés avec six points) en huitièmes de finale sortira du duel Japon-Danemark (trois points chacun alors que le Cameroun pointe à 0).
On pourra toujours mettre ce résultat sur le compte de la dure loi du sport, qui veut que l’on puisse perdre même quand on avait de bonnes raisons d’espérer une victoire. C’est ce que les principaux acteurs camerounais de la rencontre, ceux qui ont accepté de s’exprimer dans ces moments de grande tristesse, l’entraîneur et le capitaine, ont globalement laissé entendre. Pour Paul Le Guen, «j’ai le sentiment qu’on a donné tout ce qu’on pouvait donner ce soir», tandis que Samuel Eto’o s’en remettait à la volonté divine : «seul Dieu sait pourquoi il a voulu que ça se passe ainsi».
Défense molle, attaque inefficace
Et c’est vrai que, dans son contenu et son déroulement, le match Cameroun-Danemark a permis de retrouver une belle équipe du Cameroun. Une équipe qui ne balance pas des ballons et essaie d’aller de l’avant. Avec un peu de réussite mais aussi de forcing, les Lions indomptables auraient sans difficulté plié le match au terme de la première mi-temps. Harcelée d’entrée de jeu, la défense danoise a paniqué et perdu un ballon que Achille Webo a transmis à Samuel Eto’o.
Le buteur de l’Inter Milan, enfin repositionné à la pointe de l’attaque, a fait preuve de sang froid en contrôlant et en frappant sèchement ce ballon pour l’ouverture logique du score dès la 10ème minute. Hélas, au lieu de maintenir la pression sur la défense adverse, les joueurs camerounais ont un
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peulâché prise, donnant l’occasion aux Vikings d’amorcer l’une de leurs rares offensives: sur un long ballon dans le dos d’Assou-Ekotto, Dennis Rommedhal a centré à ras devant les buts de Souleymanou, court dans sa parade et abandonné par son axe central Nkoulou-Bassong, ce qui se transforma en offrande pour Nicklas Bendtner qui a propulsé le cuir dans les filets vides.
Cette égalisation a eu le don de réveiller les Lions indomptables, qui se sont rués à nouveau vers les buts de l’excellent gardien Thomas Sorensen. Beaucoup de mouvement et de combinaisons rapides entre Eto’o et Emana, mais ce dernier se montrera particulièrement maladroit dans la finition : tantôt il frappe de l’extérieur du pied pour le gardien là où le plat du pied aurait été fatal, tantôt il se montre trop généreux en donnant un ballon qu’il pouvait mettre au fond à Eto’o, lequel a fait l’effort de se retourner et de frapper du gauche, malheureusement sur le poteau de Sorensen ; Eyong Enoh au rebond sera encore plus maladroit.
M. Le Guen
Les ratés des attaquants camerounais vont se poursuivre et s’accumuler en seconde période, alors qu’ils ont fait le siège de la défense danoise. Webo, par deux fois, du pied et de la tête, envoie de bons ballons dans le décor. Idrissou, appelé encore en renfort par le coach Le Guen à la surprise générale se montre une nouvelle fois brouillon dans son jeu de tête. Seule la rentrée du jeune Vincent Aboubakar apporte quelque chose dans le jeu des Lions : deux débordements suivis de centres, une frappe détournée en corner et un coup franc axial, qu’en d’autre temps Gérémi Njitap –très moyen même dans ses centres samedi- aurait mieux exploité. Les Danois, eux, ne se font pas prier en inscrivant un deuxième but par Rommedhal, qui s’est joué de Makoun avant d’ajuster une frappe enroulée du gauche.
Le Cameroun est donc le premier pays éliminé du Mondial 2010, le jour où il a montré un visage reluisant. Mais même dans ce dernier match, il lui a encore manqué deux qualités qui faisaient naguère sa force : une défense de fer et la rage de vaincre que Emana appelait de tous ses vœux la veille. Preuve au moins que le sélectionneur s’était trompé sur toute la ligne en débutant la compétition avec une équipe expérimentale de juniors, dont certains venaient à peine de découvrir leur pays d’origine. Ce genre d’erreur ne pardonne pas, à ce haut niveau, que M. Le Guen lui-même semblait du reste découvrir.
Emmanuel Gustave Samnick, à Pretoria
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