|
|
|
|
|
|
Can 2012 : Un projet réalisable par le Cameroun (07.08.2006)
Stratégie de financement de quatre stades de 60 milles places aux normes internationales à l’échéance 2011.
Par G. Bediong à Nyokon*
Je suis un Camerounais, professionnel de la finance, résident aux Etats Unis d’Amérique avec plus de dix ans d’expérience dans les finances structurées et le financement des projets. Je pense que le Cameroun est capable d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations de 2012 si on s’applique intelligemment et planifie maintenant la tenue de ce grand rendez-vous du football africain au Cameroun. Je pense que la tenue et l’organisation de la Can 2012 au Cameroun peut servir de tremplin à la relance et la modernisation de la pratique du football au Cameroun.
Dans les pages qui suivent, je détaille de façon compréhensive, étape par étape, le processus de la planification nécessaire pour atteindre les objectifs susmentionnés.
1. L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de 2012 : Tremplin de la modernisation de la pratique du football au Cameroun
La tenue et l’organisation d’une compétition telle que la coupe d’Afrique des Nations requièrent la construction de quatre terrains de football pour accueillir les quatre groupes de la compétition. C’est l’une des conditions majeures pour qu’un pays se voit octroyer l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations.
Le Cameroun est capable de construire ces terrains pour que la Can 2012 lui soit octroyée. Tenir une compétition internationale dans un pays a des retombées économiques et financières énormes. Par exemple, il y a la création d’emplois directs que génèrent les nouvelles constructions, les dépenses des spectateurs et autres touristes dans l’économie locale.
Le Cameroun est capable de faire ce que les autres pays font. Pour que ce rêve devienne une réalité, il faut que le projet devienne un projet d’intérêt national. A ce titre toutes les dispositions nécessaires doivent être prises par le pouvoir exécutif, – le Président et le pouvoir législatif – l’Assemblée Nationale.
Compte tenu de la renommée du Cameroun dans le monde du football mondial, la meilleure stratégie à mettre sur pied est de commencer par construire quatre terrains aux normes internationales avec 60 mille places minimum. Le choix de 60 mille places s’explique par le fait que c’est le nombre de places assisses qu’exige la Fifa pour octroyer l’organisation de ses événements sportifs, tels que la Coupe du Monde et les Jeux Olympiques. Le Cameroun doit donc élever la barre très haut. Cela peut pendre environ quatre à cinq ans pour les construire. Autrement dit, d’ici 2011, l’on pourra avoir au Cameroun les terrains nécessaires pour l’organisation de la Can 2012.
Apres la Can de 2012, les Camerounais pourront alors demander l’organisation des autres compétitions internationales. On aura non seulement les infrastructures sportives nécessaires telles que les terrains, les hôtels, mais aussi l’expérience dans l’organisation des compétitions de haut niveau.
Ces terrains serviront en même temps pour la relance du football moderne au Cameroun et de tremplin pour l’accueil et l’organisation de futures compétitions internationales telles que les jeux Africains, les Jeux olympiques, la Coupe du monde, la Coupe des confédérations et autres compétitions organisées par la Fifa. A ce moment là, on pourra facilement planifier la construction de nouveaux terrains pour abriter les futurs jeux qui suivront.
Sièges numérotes et confortables, une meilleure vue du jeu et des joueurs, des loges pour VIP, des suites individuelles, un tableau d’affichage électronique, un system de son, des stands pour les ventes au détail, une brasserie, des restaurants, des musées, des consoles de jeux électroniques pour les spectateurs, une tribune de presse aux normes en vigueur, une zone mixte (espace pour les interviews des joueurs), beaucoup de place de parking, sont quelques caractéristiques de ces terrains modernes.
De plus en plus, ces terrains sont généralement construits au centre des zones de loisirs des villes nouvellement planifiées. Les stades ne sont plus des entités isolées dans les faubourgs des villes métropolitaines. Bien au contraire, les terrains de sport modernes sont des pôles d’attraction et de loisirs au cœur des villes nouvellement planifiées. Ils sont de moins en moins construits dans les zones isolées des villes. Ils font partie prenante des nouvelles villes autour desquelles on trouve les centres commerciaux, les salles de cinéma, les salles de concert, les salles de conférence, les hôtels et même les constructions résidentielles.
2. Le Coût des Stades : Comment Financer les stades ?
Selon les sociétés d’architecture telles que Hok Sports et Rossetti & Associates, spécialisées dans la construction des terrains modernes de football, ce genre de terrains coûte environ $1,000.00 dollars Usa le siège. Pour un terrain de 60 mille places, le coût total du stade avoisine près de 60 millions de dollar Usa. Pour être certain que l’aspect financier de ce projet est couvert, l’on peut budgétiser 100 millions de dollar par terrain.
Vu l’environnement économique dans lequel notre pays se trouve actuellement, il est important de considérer les moyens d’ingénierie financière modernes qui pourront aider à la collecte des fonds nécessaires. En plus, il faut établir une compétition entre les villes pour déterminer où les stades de football seront construits.
Brièvement, voici les quatre options que nous avons au Cameroun pour construire des stades de 60 mille places aux normes internationales.
1- Payer cash comme on l’a fait en 1972 avec le Stade Ahmadou Ahidjo et le stade de la Réunification, avec les résultats mitigés que l’on connaît
2- Demander l’aide extérieure. Elle s’avérera difficile à obtenir parce que ce n’est pas un projet de développement social tel que la construction des hôpitaux ou autres écoles publiques, mais bien plutôt un projet lié au développement des loisirs, qui sont mieux financés et pris en compte par le secteur privé comme cela se fait aux Etats Unis d’Amérique. En plus, le sens des priorité n’est pas le même pour les deux pays. Généralement, le don est au bas des priorités du pays donateur tandis que le pays qui reçoit aurait aimé avoir l’aide depuis avant hier
3- Demander aux sociétés de construction de bâtiments d’investir dans le financement et la construction des stades de football et les gérer pour en dégager des profits. Cette option est très longue et demande beaucoup de négociations. En plus, les constructeurs doivent avoir toutes les assurances nécessaires que le retour sur les investissements est stable. De plus, le temps presse pour l’échéance de 2012. Le Cameroun n’a plus de temps à perdre
4- Structurer des financements appropriés : mettre sur pied une structure spécialisée qui a pour objet principal la collecte des fonds nécessaires à la construction des stades sur le territoire national, la gestion des constructions et le remboursement des emprunts effectués sur le plan national et international. Cette option
|
est celle que nous préconisons. Non seulement c’est faisable, mais le Cameroun contrôle sa propre destinée. Sur le plan national, ce genre d’emprunt obligataire s’apparente à l’opération "Coup de Cœur" que les Camerounais avaient faite au bénéfice des Lions Indomptables en 1994 lors de la coupe du monde aux Etats Unis d’Amérique. La différence, cette fois ci, sera que les participants seront considérés comme investisseurs et recevront leur mise une fois l’opération terminée.
3. Création d’une SPE – Spécial Purpose Entity, ou autre Agence Gouvernementale pour émettre des obligations financière sur la marche
nationale et internationale de la dette
Comment le Cameroun peut financer quatre terrains au coût de 400 millions de dollars USA? Ou trouvera-t-on les fonds nécessaires sans trop attendre du gouvernement qui aura sûrement beaucoup de restrictions à manoeuvrer financièrement avec la présence des bailleurs de fonds internationaux qui lui dicteront des conditions drastiques?
La réponse est de créer une agence gouvernementale qui sera vendue à la Fécafoot dans le futur, dans le cadre d’une privatisation. En effet, cet arrangement permet à la Fécafoot d’obtenir les terrains de football qu’elle pourra gérer dans le futur, en passant par un emprunt obligataire national et international, aidé par le gouvernement camerounais. C’est un partenariat entre le public et le privé. Plus précisément, c’est le secteur privé qui crée les infrastructures sportives, aidé par le secteur public.
Pour le financement des projets privés à intérêt public qui ont besoin de l’aide gouvernementale, l’Etat emprunte en créant une agence gouvernementale spécialisée, construit les infrastructures et remet la gestion opérationnelle à une entité privée qui a pour rôle essentiel de gérer le projet mais aussi de repayer tous les emprunts effectués par l’agence gouvernementale.
Les villes américaines telles que New York City, Los Angeles, le font. Les Etats du New Jersey, de l’Illinois … le font. Un pays comme le Cameroun, avec toutes les richesses qui existent à l’intérieur du pays, peut aussi le faire.
Ce concept n’a rien de nouveau en soi. Il a même déjà été utilisé au Cameroun par le passé. Afin de répondre aux besoins d’intérêt national tels que l’eau potable et l’électricité sur l’ensemble du territoire camerounais, les autorités camerounaises ont respectivement créé la Snec – Société Nationale des Eaux du Cameroun, et la Sonel– Société Nationale d’Electricité du Cameroun. C’est comme si l’on substituait Aes à la Fécafoot. Dans le même ordre d’idées, le Cameroun peut créer une société nationale des terrains de sports, ou de football en particulier, au Cameroun. Quand cette société devient opérationnelle, elle pourra être vendue à la Fécafoot, comme la Sonel a été vendue à Aes.
Il est important que cette nouvelle entité puisse être capable de constituer son capital de départ en empruntant les ressources nécessaires à ses opérations. Ainsi, elle peut emprunter à la Cnps, à la Snh, au Crédit Foncier du Cameroun, des investisseurs locaux ou étrangers, en émettant des obligations publiques à long terme – 20, 30 ou 50 ans, garanties par les revenus futurs de ses opérations.
Les hôtels peuvent être construits en partenariat avec les promoteurs et autres investisseurs privés. Il en va de même pour les résidences. La Sic - Société Immobilière du Cameroun, avec l’aide du Crédit Foncier du Cameroun, et le Feicom peuvent y contribuer.
Les terrains quant à eux seront financés par le revenu des emprunts issus des obligations vendues localement – marché national de la dette, ou à l’étranger, sur le marché international de la dette, où tous les emprunteurs – organisations publiques telles que la Banque Mondiale, le Fmi, la Sfi, la Bad, les Etats souverains et autres compagnies privées, empruntent.
4. Le marché international de la dette : source des emprunts à long terme
Le marché international de la dette est ouvert à n’importe quelle organisation qui possède toutes les trois caractéristiques suivantes:
1- Un bon plan d’affaire dont la faisabilité montre un profit potentiel,
2- Une crédibilité de management à toute épreuve,
3- Une certitude dans les plans que les potentiels investisseurs ne perdront pas leur argent. En d’autres termes, que les termes du contrat seront respectés à la lettre, et que les intérêts dus seront versés aux investisseurs selon le programme spécifique retenu.
La première condition peut être remplie. Financièrement, le projet est réalisable. L’analyse financière montre un dégagement de profit annuel potentiel d’environ 6 (six) millions de dollars USA. Les revenus ne tiennent pas compte des revenus issus des potentiels droits de retransmission des événements, des droits de publicité dans les stades, des droits de distribution des images issus des terrains, des droits de nommer les stades qui sont une source très importante dans la richesse des associations sportives ; mais seulement des droits d’entrée au stade.
La deuxième condition, quant à elle, demandera l’ouverture de la gestion de cette nouvelle entité aux ayants droit. La crédibilité de la nouvelle organisation étatique peut être établie en ouvrant sa direction générale et son conseil d’administration aux représentants des investisseurs nationaux et étrangers, pour plus de transparence et de contrôle.
La troisième condition fera appel à une plus grande collaboration avec les pouvoirs publics locaux. Pour réduire la peur de non paiement des emprunts et des intérêts y afférent, il faudra être créatif et ingénieux. Il est crucial de réduire la possibilité de non paiement des fonds empruntés, et subvenir aux attentes en matière d’absence de risques de non paiement des intérêts et du remboursement de la note finale à la maturité du prêt aux investisseurs. Pour réduire l’anxiété de perte des investissements, et le manque de confiance des investisseurs, trois conditions doivent être remplies :
1. Garantir le paiement des intérêts aux investisseurs pendant près de 7 ou 10 ans avec les recettes d’un produit local que l’on exporte abondamment. Cela peut être le pétrole, la bauxite, le cacao, ou le café. La partie réservée au paiement des intérêts doit être déposée dans un compte à l’étranger dont le bilan doit être publié mensuellement pour plus de transparence
2. Souscrire à une assurance de non paiement d’intérêt et du principal à maturité par une compagnie d’assurance internationalement reconnue et de renommée internationale qui possède une cotation AAA par les agences de notation internationale
3. Faire noter l’émission par les agences internationales de cotation telles que Fitch Ratings, Moody’s et Standard & Poors, afin d’aider les investisseurs à comparer le risque de non paiement des investissements compétitifs et leur donner plus d’assurance et de confiance
Conclusion : Il est à noter que toutes les stratégies et autres tactiques décrites font partie d’un ensemble compréhensif. Chaque stratégie aide l’autre, et ne saurait s’appliquer seule.
|
|
|
|
|
|
|
Hits: 9948 | quotidienmutations.info
|  |  | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|
|
|
|
|
