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Robert Corfou: Beaucoup de promesses non tenues (23.02.2005)
Propos recueillis par Bertille M. Bikoun
Le Dtn de football dont le contrat avec le Cameroun arrive à expiration le 3 mai prochain fait le bilan de son séjour.
Le 31 janvier dernier, le ministre en charge des sports vous a notifié son désir de ne plus reconduire votre contrat en tant que coordonnateur technique national du football des jeunes du 3 mai 2001...
Cette nouvelle me laisse mi-figue mi-raisin. Le fait qu`on ne veuille pas renouveler mon contrat, je pense que c`est ce qu`il y a de mieux quand on ne peut pas atteindre ses objectifs. Il y a des gens qui ont promis, mais qui n`ont pas tenu leur promesse concernant mes activités. Alors que celles-ci ont pourtant été mises en place par les Camerounais. Je pense que c`est très grave que la hiérarchie, et même les médias, n`aient pas compris exactement le message. Il y a eu une incompréhension totale. Une incompréhension que les gens n`ont pas voulu prendre en compte. Normal, quand vous avez trois ministres qui passent en un laps de temps, comment voulez-vous qu`on explique certaines choses ? Ce qui est regrettable, c`est ce que son environnement a pu raconter au ministre qui est arrivé. Donc, automatiquement, il y a le bon et le mauvais qui est donné. Pourtant, je pense que j`étais capable de m`exprimer. Mais c`était très difficile. J`aurais voulu, comme on l`avait prévu depuis pas mal de temps, que le directeur des Sports puisse se réunir avec le ministre pour m`expliquer ma fonction. Les entraîneurs nationaux ne l`ont jamais compris, et puis ils n`ont pas adhéré à ce que je faisais, pour la bonne raison qu`ils étaient pris dans un engrenage. Le directeur des Sports n`a pas fait le nécessaire car il est administratif. Il aurait dû leur dire que pour les questions techniques, ils devaient s`adresser au Dtn.
Vous parlez du nouveau ministre en charge des Sports, qui n`a pas pu définir votre rôle dans l`architecture du football camerounais ?
Il n`était d`ailleurs pas le seul. Il y avait le premier [M. Bidoung Mkpatt]. Lui, il a essayé de comprendre. Sauf qu`il a fait beaucoup de promesses non tenues. Son successeur a également essayé de comprendre. Mais il y a également eu un problème : il m`avait invité à discuter. Au sortir de notre entretien, j`avais bon espoir qu`il avait compris la nécessité de ce plan d`action et
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d`unedirection technique nationale.
Est-ce qu`en quelques mots, vous pouvez résumer l`action que vous avez voulu mener au Cameroun...
La première des choses a été de former pour éduquer, car on ne peut pas éduquer les enfants si on n`est pas formé. Les professeurs d`éducation physique sortis de l`Injs ne sont malheureusement pas des entraîneurs de football. Tout comme les anciens joueurs de football ne sont pas des entraîneurs. Il y a une formation d`Etat qui s`accompagne d`une formation fédérale. Je voulais également mettre en place une formation de football à l`école, qu`on aurait appelée «balle aux pieds». Ce projet qui devait se faire en compagnie des éducateurs, devait permettre d`assurer l`éveil et l`initiation des enfants aux football; mettre en place des compétitions des jeunes. Au départ, celles-ci se sont déroulées chaque année, et cela pendant quelques mois, avant de s`arrêter pour des raisons multiples, dont la principale est liée aux finances...
Ne pensez-vous pas que c`est vous qui n`avez pas su faire passer votre message ?
Non, je ne pense pas. Le problème c`est que cela avait été bien expliqué au premier [M. Bidoung Mkpatt, Ndlr]. A l`actuel ministre [Philippe Mbarga Mboa, Ndlr], j`ai senti que cela ne valait pas la peine. Il n`était pas enthousiaste de me recevoir. Il m`avait écouté mais... Personnellement, j`ai compris que pour faire un bon match, il faut deux équipes. Mais dans le cas d`espèce, cela n`était pas très nécessaire. Je pense que pour ce qui est de mon travail, ce n`est pas à moi de faire passer un message. Ils [les décideurs] ont un plan d`action qu`ils m`ont soumis en venant me chercher en France. Un plan qu`ils ont signé, avec un budget y afférent. Mon plus grand tort c`est de ne pas être beaucoup plus proche des médias...
Le 3 mai 2005, c`est fini avec le Cameroun...
Je vais repartir en laissant derrière moi un peuple que j`aime. Mais je pense qu`il ne faut pas avoir affaire aux Camerounais pour ce qui est du travail. Il y a très longtemps que je ne suis pas payé. Mais je n`en avait pas fait un problème, jusqu`à présent. Mais maintenant, cela suffit. J`ai de gros problèmes familiaux, même si je gagne par ailleurs un bon salaire. Celui qui a été annoncé jusqu`ici est complètement faux. J`aurai l`occasion d`en parler, le moment venu.
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