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Emmanuel Ndoumbé : Il faut faire du forcing (10.03.2006)
Le président de la fédération camerounaise de natation parle de la nouvelle saison sportive.
Recueillis par Dippah Kayessé
Votre fédération vient de lancer ses activités, comment s`annonce la nouvelle saison?
Nous sommes obligés de reparler du problème des infrastructures sportives dans la natation. Malgré tout, nous avons démarré la saison le week-end dernier avec des moyens plus ou moins réduits. Nous nous sommes battus pour réunir les athlètes venus de quelques provinces. C`est dire que, faute de moyens suffisants, beaucoup d`autres provinces n`ont pas pu rallier Douala à l`occasion de l`ouverture de la saison. Malgré tout, il fallait bien que l`on se jette à l`eau pour forcer les choses et mettre fin à la longue intersaison, un handicap pour les nageurs.
Peut-on avoir une idée du bilan de la saison écoulée?
En marge des difficultés rencontrées, il est positif. Depuis 1962, date de création de la fédération, les nageurs camerounais n`avaient jamais gagné de médaille à l`extérieur. En juin 2005, au championnat d`Afrique zone II au Sénégal, ils ont ramené cinq médailles, par ailleurs au championnat du monde à Montréal au Canada, leur participation était honorable. C`est encourageant malgré les problèmes conjoncturels, avec un peu plus d`efforts nous parviendrons à de meilleurs résultats. Il faut œuvrer pour sortir la natation de la léthargie.
Je dois avouer que j`ai trouvé une fédération éclatée, avec, au menu, des divisions, des manœuvres de déstabilisation, l`intoxication, des suspensions fantaisistes de membres. Au nom du devenir de notre natation, j`ai engagé un processus de réconciliation de tous, anciens et nouveaux. Après ce travail, nous avons fait l`état des lieux, afin de trouver les structures possibles à utiliser. En matière de piscine aux normes olympiques, rien de bon, en attendant la réhabilitation totale de la piscine de Bassa à Douala. C`est autant de raisons pour lesquelles nous soutenons le projet du délégué du gouvernement, Sawa beach. Si ce projet qui comprend une piscine de 50m venait à être réalisé, ce serait un plus pour notre natation. Pour l`instant, les nageurs se contentent de la piscine des Brasseries du Cameroun.
Où en est-on effectivement avec la réhabilitation de la piscine de Bassa ?
Plusieurs personnes et entreprises se sont engagées pour cette
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réhabilitation, y compris la Communauté urbaine de Douala. Malheureusement, les travaux ont connu des arrêts pour plusieurs raisons. Dernièrement, c`est le Pmuc qui s`est proposé pour la réhabiliter. Le ministre des Sports a d`ailleurs pris des contacts avec cette société, afin d`officialiser ce projet.
Sans piscine, qu`en sera-t-il de cette saison sportive?
L`année dernière nous avons trouvé une solution pour éviter aux nageurs de se tourner les pouces. C`est ainsi que l`accent avait été mis sur la nage en eau libre. La première compétition fut la traversée du fleuve Wouri, avec la bénédiction des chefs traditionnels sawa. On n`oubliera pas le concours des officiers supérieurs de la marine nationale, des responsables du port autonome de Douala. Aujourd`hui, les études sont faites pour organiser de nouvelles compétitions à Limbé et sur le fleuve Moungo. Les autres fleuves du pays seront à leur tour mis à contribution. Il faudra seulement veiller aux dispositions de sécurité et d`hygiène.
Quels sont les éléments majeurs qui figurent cette saison dans votre chronogramme?
Cette année, nous mettons l`accent sur la discipline elle-même. L`absence d`infrastructures ne doit pas nous condamner au repos. Le programme prévoit des compétitions partout où il y a de l`eau, qu`il s`agisse d`une piscine ou d`un fleuve. Sur le plan international, nous comptions aller aux jeux du Commonwealth à Melbourne mais faute d`argent, nous ne pourrions pas honorer ce rendez-vous. Nous nous préparons cependant pour le championnat du monde à Shanghai en avril prochain, dans l`espoir de trouver à temps les financements. Au niveau national, une fois tous les deux mois, des compétitions seront organisées. Dans les ligues provinciales, il est question de les multiplier, car c`est là le creuset de la natation.
Faute de sponsor, comment comptez-vous financer la nouvelle saison?
Le fait pour toutes les fédérations sportives d`avoir les mêmes sponsors rend la chose difficile à gérer. Encore faut-il avoir des sports qui pourraient avoir un impact pour le sponsor qui veut vendre son produit. C`est déjà difficile d`avoir des sponsors tant que les infrastructures ne permettent pas aux athlètes de réaliser des résultats susceptibles d`attirer le public. En ce moment, nous travaillons avec quelques modestes personnes, amoureuses de la natation.
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