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Mondial 2006 : Desillusion (10.10.2005)
50 minutes de laxisme et de manque d’engagement mettent fin au rêve allemand des Camerounais.
L’entrée de Pius Ndiefi, à la 75ème minute de jeu, en remplacement de Rodolphe Douala Mbella, l’auteur du but camerounais à la 20ème minute, réveille le public. Depuis quelques minutes déjà, les nombreux spectateurs qui ont effectué le déplacement du stade Ahmadou Ahidjo ce samedi, 8 octobre 2005, ne réagissent plus que par des insultes et autres qualificatifs désagréables face au jeu que déploie leur équipe sur le terrain. La frappe tendue des 25 mètres de Ndiefi, à l’angle droit de la surface de buts égyptienne, donne un brin d’espoir à la foule. "Il fallait que Artur Jorge face entrer Tortue Ninja [pseudonyme de Ndieffi] plus tôt", lance alors ce spectateur assis à la sous tribune présidentielle.
C’est que, comme tous les supporters des Lions, l’homme d’une trentaine d’années est inquiet du déroulement de la rencontre. Depuis la reprise, Rigobert Song Bahanag et ses coéquipiers pratiquent un jeu décousu. Contrairement à la première mi-temps, où ils jouaient plus haut et avec une bonne cohésion entre les différentes lignes de jeu, les Lions ont reculé. Donnant ainsi l’occasion aux Egyptiens, aussitôt rentrés dans le match, de se déployer. Le milieu de terrain des Pharaons récupère le maximum de ballon et va très souvent inquiéter la défense camerounaise, qui panique.
Déstabilisés, Wome, Kalla et Song sont très souvent contraints d’effectuer des actions de sauvetage, quand il n’y a pas incompréhension entre ces défenseurs et le gardien de buts. Le milieu de terrain est inexistant pour l’Egypte. Makoun, Saïdou et Olémbé ont replié. Eto’o, sur le flanc gauche, a de la peine à coaliser avec Webo. L’attaquant n’est d’ailleurs pas éclatant. Il est clair que la vivacité n’est pas du côté des joueurs camerounais, par ailleurs en manque de réussite.
Une partie de billard survenue à la 79ème minute de jeu dans la surface de buts camerounaise s’achève par une réaction de stupeur dans la cuvette de Mfandena : Mohamed Shawky est parvenu à tromper la vigilance des défenseurs locaux d’une tête plongeante ; remettant ainsi les deux équipes à égalité (1-1). Le public n’y croit pas. On attend la réaction du corps arbitral, qui ne tarde pas à arriver. L’arbitre central, Coulibaly Koman, de nationalité malienne, indique le rond central. Dès lors, le temps est précieux. Il reste moins de 10 minutes de jeu. Le staff technique des Lions procède, coup sur coup, à un double changement. Le défenseur Angbwa et le milieu de terrain Makoun sont sortis pour deux joueurs à vocation offensive : Feutchine et Ngom Komé.
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Rien n’y fait. En cette fin de partie, les Egyptiens restent très concentrés. Comme en fin de première mi-temps, ils continuent de procéder par petites accélérations, avec une défense athlétique et un milieu de terrain prompt à la relance. Le capitaine Ahmed Hassan va d’ailleurs poser d’énormes difficultés à la défense camerounaise. Tout comme Mohamed Abdelwahad. L’attaquant va très souvent parvenir à faire la différence dès le rond central.
Pour beaucoup, l’inimaginable peut arriver : un score de parité, synonyme de non qualification des Lions pour le mondial allemand. Mais le 4ème arbitre indique 5 minutes de temps additionnel. Le temps pour les locaux de faire la différence. Ils bénéficient d’ailleurs d’un penalty à l’ultime minute de jeu : dans une énième tentative de sursaut, l’équipe camerounaise se jette dans le camp adverse. Avec elle, son public qui, malgré la peur au ventre, croit dur comme fer, à un exploit. Ce qui s’accompagne par des chants d’encouragement. Paniqué, un défenseur égyptien fauche Olembé en pleine surface de réparation. Sans hésiter, l’arbitre central montre le point de penalty.
Les joueurs égyptiens et le staff technique contestent plutôt mollement. Tous les Camerounais sont dans la surface de buts adverse. Le banc des Lions est débout. Song et Eto’o consolent le gardien égyptien, qu’ils conduisent dans sa cage. Olembé, au départ du but camerounais, s’écroule en face de son banc de touche en se recouvrant le visage de son maillot. Il est relevé par Jules Nyongha et Artur Jorge, qui le renvoient retrouver ses coéquipiers. Alors qu’on croit qu’il se charge de le frapper, Eto’o passe à côté du ballon, déjà positionné sur le point de penalty.
A l’exception du gardien Souleymanou, qui est resté dans sa cage, les 10 autres Lions se mettent hors de la surface égyptienne, comme le stipule le règlement. Pas de tireur en vue. Jusqu’à ce que Womé Nlend se pointe et frappe le ballon avec puissance. Si le défenseur prend à contre pied le gardien de buts, le ballon heurte malheureusement le poteau droit de la cage égyptienne. Le score n’évoluera donc pas. Pendant ce temps à Omdurman, les Ivoiriens ont largement dominé le Soudan (3-0). Les Eléphants terminent donc en tête du groupe 3. Et se qualifient ainsi, pour la première fois, à une phase finale de coupe du monde.
Bertille M. Bikoun
camlions.com
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