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François Dikoume : Les Africains préfèrent des juges occidentaux. (19.12.2003)
Propos recueillis par Emmanuel Gustave Samnick
Professeur d`Eps hors échelle et docteur en droit du sport, cet ancien directeur des Sports au Minjes, membre du Tas, a un nouveau défi sur le plan international.
Comment êtes-vous arrivé au comité ad hoc chargé de la rédaction du projet de convention internationale pour la lutte contre le dopage en sport ?
Ce comité regroupe des experts en matière du droit du sport et dans le domaine du dopage qui sont choisis intuiti personae par le directeur général de l`Unesco. Ma double qualité de juriste et de professeur d`Eps a certainement pesé sur mon choix, mais aussi mes interventions lors de l`assemblée générale de l`Unesco, en ma qualité de vice-président du Comité inter-gouvernemental pour l`éducation physique et le sport (Cigeps). Nous sommes trois Africains dans le comité ad hoc, une Tunisienne et le célèbre professeur ivoirien Constant Roux, connu dans tous les milieux de la médecine du sport.
Que vise cette convention ?
Le principal objectif de la convention est de promouvoir l`harmonisation, aux niveaux national et international, des mesures à prendre dans le cadre de la lutte contre le dopage. La convention ne prétend pas créer un modèle uniforme, mais elle fixe un certain nombre de règles communes exigeant des parties l`adoption d`une série de mesures législatives, financières, techniques, éducatives, etc. La convention, dans sa philosophie, résulte de la volonté politique des États de contribuer à défendre l`éthique sportive et à préserver l`intégrité du sport.
Le comité ad hoc est juste chargé de l`élaboration de la convention. Le projet est ensuite remis au directeur général de l`Unesco, ce qui est déjà fait. En janvier 2004, les ministres et hauts responsables en charge de l`éducation physique et du sport seront réunis à Paris pour en discuter avec le comité ad hoc et arrêter la mouture finale que le directeur général de l`Unesco soumettra à l`assemblée générale de l`Unesco en 2005 pour adoption.
Vous êtes aussi membre du Tribunal arbitral du sport (Tas) et enseignant vacataire à l`Injs de Yaoundé et à l`Insep de Paris. Comment ça se passe-t-il à ce niveau?
Au niveau du
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travail du Tas, on siège quand on est saisi d`un litige et qu`on est choisi par l`une des parties comme arbitre. Pour les rares Africains membres du Tas, très peu sont sollicités, le nombre de litiges dans les milieux sportifs africains étant aussi très réduit. Par ailleurs, les dirigeants sportifs africains qui sont très complexés, préfèrent choisir les arbitres suisses ou français sur la liste mise à leur disposition. Ça a été le cas du Racing football club de Bafoussam qui n`a pas pu choisir le seul Camerounais siégeant dans cette auguste assemblée pour son litige sur le transfert de Gérémi Njitap, préférant un arbitre suisse et son ami avocat.
Au fait, pensez-vous que le Racing pourra avoir gain de cause dans cette affaire ?
Oh si, j`ai eu à m`immiscer dans ce dossier par le canal de mon ami et conseiller du Tas, le Sénégalais Ousmane Kane Il y a quelques mois, le dossier était sur une bonne voie, peut-être qu`il a même déjà été résolu.
Pour ce qui est de mes enseignements, je les donne à mes heures libres. Partout, l`enseignement est un sacerdoce, même s`il est vrai que c`est le jour la nuit entre mes cours à l`Insep de Paris et ceux que je dispense à l`Injs presque gratuitement...
Mais, où résidez-vous ?
Au Cameroun, bien sûr ! C`est vrai, je me déplace énormément à l`étranger.
Vous n`êtes pas entré en politique comme la plupart des retraités ?
La politique, on la fait tout le temps. Si vous ne la faites pas, elle vous fait, comme le dit une sagesse populaire. Sans le claironner, je suis du parti au pouvoir. Mais personnellement, je ne me sens pas apte à mener des batailles ou à convoiter des postes politiques. Je me réjouis de` ce que Dieu m`a permis de vivre dans mon domaine de prédilection qui est le sport. Et là, depuis ma retraite comme fonctionnaire au Minjes depuis bientôt deux ans, vous avez pu voir que je ne m`ennuie pas. D`ailleurs, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Bidoung Mkpatt, m`a nommément désigné en janvier 2003 pour le représenter, avec le directeur de l`éducation physique et sportive, Mathias Mpabe, à la table ronde des ministres en charge de l`éducation physique et du sport des pays membres de l`Unesco.
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