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MTN Elite One : une saison riche d’enseignements (09.07.2008)
Simon Pierre ETOUNDI
En 2008, Cotonsport de Garoua est champion du Cameroun… comme au cours des cinq dernières saisons. Canon de Yaoundé (2è) et Union de Douala (3è) pour leur part vont participer la saison respectivement à la Coupe des champions et à la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF). Quant à Lion Ngoma, TKC, Espérance de Guider, Caïman de Douala et Foudre d’Akonolinga, ils vont évoluer la saison prochaine en division inférieure : la MTN Elite Two. Voilà les enseignements bruts de la saison de football qui s’est achevée dimanche dernier, du moins en ce qui concerne le championnat.
De prime abord, il n’y a donc rien de vraiment neuf avec un champion qui ne change pas depuis six ans, des équipes qui descendent en division inférieure et d’autres qui accèdent à l’élite. Pourtant, à y regarder de plus près, la saison qui vient de s’achever ne ressemble à aucune autre. Certes, Cotonsport de Garoua a bien été sacré champion du Cameroun, mais la domination de l’équipe de Garoua ne fut pas aussi flagrante qu’il y a quelques années encore. Au cours de l’exercice qui s’achève, des équipes comme Canon de Yaoundé, Fovu de Baham Union de Douala voire Tiko United ont souvent donné l’impression –seulement !- de pouvoir contester l’omnipotence des « Cotonniers ». Même si au bout du compte, les Vert et Blanc de Garoua sont sacrés, le suspense a duré assez longtemps pour ne pas enlever à la MTN Elite One, le peu de crédit qui lui restait. D’une façon générale, aussi bien à la tête qu’à la queue du classement, les écarts étaient très souvent infimes entre les équipes.
Par ailleurs, le championnat 2008 avait la particularité de servir de transition vers les réformes réclamées par la Fédération internationale de football association (Fifa) et mises en route par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). L’objectif visé étant d’améliorer le niveau technique des
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compétitions nationales. Pour cela, il est question de constituer une véritable élite et d’assurer une gestion rigoureuse des compétitions. Et sur le dernier point, la maîtrise du calendrier est un élément essentiel. A l’heure des premiers bilans, on peut penser qu’il y a eu une avancée significative. Le calendrier a été relativement bien géré. Les chevauchements entre différents événements qu’on a connus par le passé, se sont considérablement réduits. Toujours dans le train des réformes, au terme de cette saison, cinq équipes sont reléguées en division inférieure. A contrario en MTN Elite Two, trois équipes seulement accèdent à l’étage supérieur. La saison prochaine, la MTN Elite One, devrait donc se jouer entre 14 clubs afin de consolider une plus grande rigueur dans la gestion et l’organisation des activités.
Dans tous les cas, on pourrait également relever au regard du déroulement du championnat qui s’achève que les succès sportifs s’accommodent mal du désordre et de l’improvisation. Foudre d’Akonolinga, Lion Ngoma d’Ebolowa et Tonnerre de Yaoundé qui ont dû gérer en cours de saison des problèmes extra sportifs – remplacement de dirigeants et d’entraîneurs- l’ont appris à leurs dépens. L’énergie gâchée en chemin leur a ainsi fait défaut pour se maintenir. Caïman de Douala et Espérance de Guider les deux autres clubs relégués accusent aussi le coup d’une absence de prévision. Ils ont géré leur saison au jour le jour, ce qui est loin d’être la meilleure démarche pour résister aux aléas du football.
En tout état de cause, en 2008 la Fécafoot a de façon appréciable relevé le défi de l’organisation du championnat. Sur le plan sportif, les joueurs, encadreurs et arbitres ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Toujours est-il qu’il y a encore des choses à faire. La prochaine saison peut dès lors apparaître comme un véritable révélateur pour l’ensemble du football camerounais. Vivement qu’on y soit déjà !
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