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Lions Indomptables : Vérités sur un entraîneur local (12.06.2007)
Au moment où la polémique enfle sur le recrutement ou non d’un entraîneur national camerounais, l’on feint d’oublier les critères élémentaires pour diriger un vestiaire bien achalandé de joueurs de très haut niveau.
Ce n’est pas un hasard si, en décidant de réouvrir la short list des potentiels candidats au poste de sélectionneur des Lions Indomptables, la Fécafoot a mis un accent sur les entraîneurs locaux qui pourraient alors postuler après que la Fécafoot ait axé ses premiers choix sur les expatriés. C’est que la tutelle serait largement favorable à la nomination d’un entraîneur camerounais pour conduire les quadruples champions d’Afrique. Cet intérêt subit pour les entraîneurs locaux tient à plusieurs facteurs. D’abord les déceptions accumulées par les “ sorciers blancs ”, les circonstances de leur départ, parfois très déshonorant pour le Cameroun. Arthur Jorge et, surtout, Arie Haan ont laissé la sélection en ”plein carrefour” sans crier gare. Il y a aussi la question de leur lieu de résidence qui reste un serpent de mer pour leur employeur, presque sans arguments devant ces entraîneurs qui utilisent le prétexte de résidence de tous les joueurs à l’étranger, sans se soucier de la détection des talents au terroir.
L’autre motif de découragement pour le choix des entraîneurs locaux reste sans aucun doute les salaires faramineux qui leur sont versés, parfois pour des résultats inversement proportionnels à leur traitement. Toutes choses qui seraient en train d’obliger le ministère des Sports, bailleur de fonds, à revoir ses positions, surtout que chacun commence à se convaincre qu’il y a au Cameroun des techniciens capables de rivaliser avec les entraîneurs expatriés qu’on importe sans aucune référence sur le plan de la formation ou même des exploits réalisés à la tête de la plus petite équipe d’un championnat de région en Europe. Le plus souvent, ils n’ont même pas l’excuse d’avoir été des joueurs de légende dans l’histoire du football pour bénéficier de la présomption de compétence. Sans dire que tous les expatriés qui débarquent au Cameroun sont de mauvaise qualité. En affirmant que certains Camerounais ont l’étoffe nécessaire pour diriger les Lions, il faudrait tout au moins poser sur la table, un certain nombre de critères qu’impose la
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stature de notre équipe nationale et, surtout, la dimension des joueurs qui la composent aujourd’hui.
Beaucoup d’entraîneurs camerounais aujourd’hui revendiquent le titre d’entraîneur de haut niveau, mais très peu ont eu à côtoyer un vestiaire professionnel. A défaut de connaître cette réalité en tant que joueur, il faut au moins la connaître en tant qu’entraîneur. Ceci devait être la condition première pour diriger les Lions indomptables dont le vestiaire affiche aujourd’hui des noms de clubs aussi prestigieux les uns que les autres, comme Barcelone, Chelsea, Marseille, Lille… Des joueurs qui baignent dans un univers professionnel dont il faut maîtriser le discours et les contours. Cela ne peut être possible qu’avec un entraîneur qui s’est déjà frotté avec toutes ces réalités. Or, ce seul critère disqualifie presque la quasi-totalité des entraîneurs qui s’agitent autour de cette équipe nationale, locaux et expatriés confondus.
En dehors de la quasi-totalité des joueurs qui constituent l’ossature des Lions aujourd’hui, très peu de Camerounais, en dehors du cercle fermé constitué des personnalités comme Bell, Nkono, Kaham, Ekeké, Omam, Milla et autres Makanaky peuvent revendiquer de connaître et de s’être baignés dans les réalités du football professionnel. Encore que cette liste même deviendrait plus courte encore si on doit s’attarder au prestige des clubs que ces anciens joueurs ont côtoyés. Pourtant, c’est parmi eux qu’il faut chercher l’oiseau rare, au lieu de chercher continuellement à faire circuler les mêmes noms qui ont fait la preuve de leurs limites. Tous les joueurs professionnels ne sont en fait pas considérés comme footballeurs de haut niveau, simplement parce que, en France par exemple, on considère comme footballeur de haut niveau un joueur ayant joué un minimum de 250 matches de championnat dans sa carrière sans les matches de coupe. Ce sont ces joueurs qui sont admis au stage d’entraîneur de haut niveau.
Voilà des critères qui devraient servir aux autorités de base de choix pour une équipe devenue difficile à gérer de par sa composition. Il faudrait cesser de tourner autour des mêmes personnes, car le dicton est clair : “ Quand, dans la forêt, on tourne autour d’un même arbre, c’est qu’on est perdu ”.
Martin Camus MIMB
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