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Désillusion : Les Lions comme politique sportive (30.08.2006)
Le choix devenu récurrent des entraîneurs expatriés à la tête des Lions Indomptables est de plus en plus controversé.
La rumeur sur la désignation d’un entraîneur camerounais a fait saliver plus d’un compatriote de Dieudonné Philippe Mbarga Mboa. Le temps des querelles avec la Fécafoot, l’enthousiasme du début est tombé. L’espoir de voir les valeurs locales reconnues et revalorisées a tourné vite en désillusion. Les débats qui ont alimenté cet espoir n’ont eu qu’un effet fugace. Les nationalistes n’ont que leurs yeux désormais pour pleurer. Près d’un demi-siècle après l’indépendance du Cameroun, le pays n’est toujours pas sorti du joug du mythe blanc. Dieudonné Philippe Mbarga Mboa et Iya Mohammed n’ont pas pu donner la preuve du contraire. “ Consommons camerounais ”. Voilà un bien beau slogan qui fait honte.
“ Le choix par le chef de l’Etat de Philippe Mbarga Mboa comme ministre des Sports nous a paru opportun justement à ce sujet. A un moment, il fut sportif de haut niveau, notamment comme basketteur, doublé d’un homme d’expérience en matière de gestion du football lors de son passage à la fédération. Tout le monde avait bien accueilli cette nomination, non seulement les footballeurs que nous sommes, mais également le grand public en disant que voilà l’homme qui viendrait mettre le zèle patriotique dans la gestion du sport au Cameroun. Mais malheureusement aujourd’hui, j’ai bien peur que les convictions placées en lui n’aient été qu’un exercice plein de naïveté ”. Cet entraîneur camerounais de football de longue date, qui ne cache pas sa rancœur sur la question d’un entraîneur expatrié qui vient de débarquer, estime en effet que, dès sa prise de fonction, l’actuel ministre “ a préféré renvoyer aux calendes grecques la nécessaire réforme du football camerounais, pour la course effrénée aux résultats immédiats, à savoir la qualification pour la coupe du monde, et la conquête du trophée continental. Cela est bien dommage ”, tranche-t-il.
Des entraîneurs locaux frustrés
Comme D.M, la plupart des anciens footballeurs, dont une certaine rumeur circule qu’ils prépareraient un mémorandum à adresser au chef de l’Etat, parle d’une “ faillite de Philippe Mbarga Mboa, illustrée par son manque de stratégies pour relancer le football. ” Nos spécialistes du ballon rond dans leur immense majorité évoquent ainsi le récent processus de désignation d’un nouvel entraîneur qui s’est fait avec comme missions essentielles entre autres, la qualification pour la coupe du monde 2010 et plus spécifiquement, une victoire à la Can 2008. “Nos attentes étaient bien précises. Après
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ledépart de Artur Jorge, nous attendions de la part du ministre des Sports l’organisation d’un mouvement global ayant pour objectif la réorganisation des staffs techniques des équipes nationales de football toutes les catégories. Ceci en vue de mettre en place un dispositif efficace de relève. Mais on a plutôt observé que le ministre préfère les résultats à courts termes. Un peu comme pour mettre la poudre aux yeux ”, commente un autre entraîneur. Du coup, tous voient alors le maintien en place de l’effectif actuel des Lions Indomptables, les termes du contrat actuel de Ari Haan ne s’étendant que sur deux ans. “ Je pense qu’il était nécessaire de profiter de l’échéance de la coupe du monde 2010 pour préparer une véritable relève en “ camerounisant ” de manière responsable et peut être progressive le staff technique des Lions. C’était en tout cas le passage obligé ”, réplique D.M
De toute évidence, face à la passion que peut soulever en ce moment ce débat sur l’opportunité d’un entraîneur expatrié au Cameroun, l’idéal aurait été que, d’une manière efficace, le Minsep et la Fécafoot inscrivent dans le cahier de charges de Ari Haan, la nécessaire préparation d’une équipe de Camerounais pour prendre le relais au terme de son contrat. Mais ce qui semble choquer la plupart des entraîneurs et anciens footballeurs que Le Messager a approchés, et qui sont en train de geindre en sourdine, est que dans la démarche actuelle des décideurs du football camerounais, à aucun moment on n’envisage la nécessaire passation de témoin entre les expatriés et les entraîneurs locaux. Ni tout de suite, ni à terme. Et D.M de se tremper dans un argumentaire qui ne manque pas de pertinence : “ Il est facile de dire comme certains ont tendance à l’imposer comme point de vue capital que les entraîneurs camerounais formés au pays ou ailleurs n’ont pas la carrure nécessaire pour occuper le poste de sélectionneur national des Lions Indomptables. Je m’inscris en faux contre cette façon de voir. Peut-être que nous, entraîneurs qui sommes sortis de l’Injs, sommes contestés. Mais que fait-on des anciens joueurs camerounais qui ont des fortes expériences et des relations solides dans le football mondial et qui sont disposés à venir servir leur pays ? Pourquoi ne fait-on pas appel aux Mbouh Mbouh Emile, Cyril Makanaky, Bahoken et autres Joseph Antoine Bell, Oman Biyick, Aoudou Ibrahim, etc. ? Quel est l’avenir qui est donc réservé à tous nos jeunes qui sont formés à ce métier, puisque la charge suprême leur est interdite ? ” En tout cas un débat qui a toute sa raison d’être.
Par Jean François CHANNON
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