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Yaoundé se tourne vers l’Extrême-Orient (22.04.2005)
(FIFA.com)
Plusieurs joueurs africains ont déjà tenté leur chance dans le championnat japonais. Kimitoshi Nogawa a fait le chemin inverse. Fifa.com vous présente le parcours atypique du nouveau joueur du Canon de Yaoundé.
“Mon ambition est de faire du Canon l’équipe championne du Cameroun”. Rien que cela. Kimitoshi Nogawa ne manquait pas de volonté dès son premier entraînement à Yaoundé. Le jeune Japonais de 21 ans fait sensation au pays des Lions Indomptables. Il est en effet le premier joueur originaire du pays du Soleil Levant à tenter sa chance au Cameroun. Deux de ses compatriotes devraient suivre le même chemin dans les jours à venir.
La tâche ne sera pas aisée pour le baroudeur japonais dont le nouveau club, quatre fois champion d`Afrique, est mal classé en ce début de championnat avec deux points en cinq journées. Mais Nogawa en a vu d’autres. Avant de poser ses valises en Afrique, le globe-trotter nippon a évolué dans plusieurs clubs japonais et fait escale dans des pays aussi divers que le Brésil, la Pologne et l`Italie.
Dernière étape en date de ce parcours : Yaoundé. Qu`est ce qui attire ce footballeur dans un championnat amateur, africain de surcroît ? En fait, son arrivée au Cameroun est liée à l’activité de Maboang Kessack Emmanuel, ancien attaquant des Lions Indomptables qui dirige actuellement la société de management sportif Komodo Sports, basée en Indonésie. C`est dans ce pays qu’il termina sa carrière au milieu des années 90, en compagnie d`un certain Roger Milla.
Devenu agent, Maboang a permis à de nombreux joueurs africains de quitter leurs pays pour jouer en Asie, notamment en Indonésie, au Vietnam, en Malaisie et en Inde. Cet apport régulier de joueurs fait réfléchir certains dirigeants locaux : “Des présidents de clubs asiatiques s’étonnaient que les africains soient si forts et endurants, quelle que soit la période” se souvient Emmanuel Maboang. C’est pourquoi il a facilité la tenue de stages en Afrique du Sud pour des clubs vietnamiens qui voulaient “voir comment ils jouaient là bas et s`en inspirer”.
Nogawa, comme beaucoup de Japonais, estime que le football africain est “bon”, grâce notamment aux exploits du Cameroun ou du Nigeria en Coupe du Monde de la FIFA. Malgré les moyens forcément limités d`un championnat amateur, il a voulu “aller voir, tenter l`expérience, gagner en puissance, avant de, pourquoi pas, rebondir en Europe”.
L’Europe, Nogawa y a déjà goûté. Deux brèves expériences, polonaise puis italienne (Brescia), avant un départ pour Yaoundé début avril. La seule préparation de Nogawa avant le grand saut vers l’Afrique s’est limitée à quelques entraînements avec d`anciens joueurs et étudiants Camerounais à Paris,
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histoire de tester le “jeu africain”...
Patrick Mboma : l`exemple à suivre
Choc culturel, éloignement de son pays d’origine, etc. L`adaptation du Japonais au football africain paraît difficile aux yeux de certains spécialistes. Mais Maboang refuse ce constat : « Kimitoshi peut s`adapter au Cameroun, comme Mboma l`a fait auparavant au Japon ». Patrick Mboma, autre ex-international camerounais, joue aujourd’hui au Verdy Kawasaki, après un premier passage au Gamba Osaka en 1996.
Il est bien placé pour donner quelques conseils à Nogawa : “Le Japon étant à mon sens le numéro un en matière d` organisation, la différence lui sautera vite aux yeux. Je pourrais lui conseiller de faire ce que moi-même j`ai fait chez lui : s`adapter aux us et coutumes locales, plutôt que de chercher à ce que les autres s’adaptent à lui. Manger progressivement comme un Camerounais, écouter la musique locale, et surtout vite apprendre la langue seront autant de facteurs qui l`aideront à s`épanouir.”
Véritable « curiosité » à Yaoundé, Nogawa est l’objet de toutes les attentions. L`ambassadeur du Japon a par exemple promis d`assurer sa sécurité et une assistance en cas de besoin. De son côté, le club lui a trouvé maison, voiture et chauffeur pour ses déplacements.
Son président, le “docteur“ Théophile Abega, qui fut de l`épopée camerounaise au Mondial 1982, voit en ce partenariat inhabituel une opportunité non seulement sportive, mais aussi économique : “Je pense qu’à travers la présence de joueurs japonais, le Canon pourrait profiter, pourquoi pas, d’un apport des clubs et entreprises japonais. Le Canon va fêter son 75ème anniversaire le 9 novembre prochain et nous comptons le célébrer avec les Japonais.”
A l’instar de Nogawa et de ses deux compatriotes, Maboang prédit la venue d`autres étrangers au Cameroun, dans d`autres clubs du pays, et se prend même à rêver : “Qui sait si un jour, nous n’aurons pas aussi un joueur blanc en équipe nationale? Pourquoi pas un défenseur ou un numéro dix ? Le Cameroun aurait pu aller loin à la Coupe du Monde en Corée/Japon 2002 avec un bon organisateur au milieu, ce qui nous manque toujours aujourd`hui”. L`exemple des équipes nationales européennes bénéficiant de l’apport de joueurs issus de l`immigration sert de référence.
Le championnat camerounais a déjà connu par le passé l`apport de joueurs étrangers. Les Libériens Georges Weah et James Debbah, le Tchadien Japhet N’Doram ont porté avec succès les maillots de clubs locaux avant de se faire connaître en Europe. En sera-t-il de même pour Nogawa ? Le premier défi sera de faire décoller les Canonniers des profondeurs du classement. Et il ne s’agit là pas d’un rêve mais bien d’une difficile réalité.
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