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Can 2008: A la découverte des différents groupes (22.10.2007)
Les seize équipes qualifiées pour la prochaine coupe d’Afrique des nations au Ghana, sont fixées depuis vendredi, sur leurs adversaires respectifs. Le tour complet des groupes.
Groupe A : Faveurs et surprises pour l’organisateur
Le public ghanéen réuni dans cette salle de la ville d’Accra où la Confédération africaine de football avait décidé d’effectuer le tirage au sort, a acclamé le tirage au sort du groupe dans lequel se trouve logé leur équipe nationale. Signe que le Ghana n’avait pas espéré meilleur tirage que celui là. Si on reste sur le palmarès des équipes, leurs effectifs et leur parcours sur ces dernières années, il est clair que le groupe A, composé de la Namibie, de la Guinée Conakry et du Maroc, est largement à la portée du Ghana, dont la dernière performance à la coupe du monde, malgré l’élimination au premier tour, n’est pas passée inaperçue. La loi du domicile aidant, le Ghana a les moyens de tirer son épingle du jeu. Mais, il y a dans ce groupe, des “ faux faibles ” qui disposent d’un potentiel. En dehors de la Namibie qui vient davantage pour apprendre que pour gagner, même si les surprises ne sont pas à écarter, la Guinée Conakry, et le Maroc viennent dans cette Can avec les ambitions claires de jouer les premiers rôles. La Guinée Conakry, amenée par Pascal Feindouno, avait déjà lors de la précédente édition de la Can, en Egypte, affiché de bonnes prédispositions qui devraient logiquement se confirmer cette année. Elle avait été éliminée en quarts de finale par pure naïveté. Cette fois, elle aura envie de corriger les erreurs du passé. Quant au Maroc, son expérience des grands rendez vous est un atout immense en plus des jeunes talents en pleine éclosion. C’est dans le tiercé Ghana-Guinée-Maroc, qu’il faudra sortir dans tous les cas le couplé gagnant.
Groupe B : Mortel combat ouest africain
Le hasard du tirage au sort a voulu loger dans le même groupe quatre équipes nationales qui sont alignées le long de la côte ouest africaine. Au-delà de la conquête du titre continental, c’est d’abord de la suprématie sous-régionale qu’il s’agira ici. Entre une équipe nigériane au palmarès kilométrique et ayant écrit presque toutes les belles pages du football de l’Afrique de l’Ouest et du continent africain, la Côte d’Ivoire qui a arraché, depuis quelques années, la couronne de nouveau roi de l’Afrique de l’Ouest, et le Mali dont la jeunesse qui avait réussi, à la surprise générale, en 2002, à franchir le cap des demi finale de la Can, est en pleine maturité et explose dans la quasi-totalité des championnats relevés d’Europe, il y a plus qu’un match, un combat à mort entre les voisins. Le petit poucet béninois qui s’est greffé à ce combat de géants semble déjà avoir un destin tragique. Nigeria, Bénin, Mali et Côte d’Ivoire : un cocktail explosif que nous réserve le groupe B. Il y a tout dans ce groupe : La réputation des équipes et la constellation des stars. D’un côté, la troupe de guerre de Didier Drogba, composée des soldats tous des généraux comme Bonaventure et Salomon Kalou, Aruna Dindane, Aruna Koné, Baky Koné, Yaya Touré Gnegneri, Habib Kollo Touré, Emmanuel Eboué….
De l’autre, on retrouve l’armée de Frédéric Kanouté avec Seydou Keita, le madrilène Diarra et, surtout, le Reds Mamadou Sissoko. Des noms d’un côté comme de l’autre qui, dans les grands championnats d’Europe, ne passent pas inaperçus. Ces nouvelles stars du football mondial devront cependant se méfier d’une équipe vieillissante du Nigeria, avec les John Utaka et autres Wilson Oruma, qui a toujours son mot à dire. Son palmarès et son histoire jouent en sa faveur et elle peut à tout moment puiser dans ces resources là pour se hisser au sommet. Malgré l’engagement affiché des autorités béninoises et les motivations qui ont jailli de toutes parts à la suite de la qualification des écureuils au détriment des Eperviers du Togo, le Bénin ne pourra rien faire d’autres que d’admirer le colossal déploiement des trois mastodontes, avec de temps en temps, la possibilité de jouer les arbitres. Ainsi se décline ce groupe de la mort.
Groupe C : Retrouvailles de Allemagne 2006
Trois des
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quatre équipes de ce groupe avaient fait chemin ensemble pour les éliminatoires couplées Can-mondial 2006. L’Egypte, le Soudan et le Cameroun se connaissent donc très bien pour avoir fait chemin ensemble pour la conquête de la place qualificative pour la coupe du monde Allemagne 2006, finalement revenue à la Côte d’Ivoire. Il est donc à espérer que la Zambie, qui arrive cette fois au milieu des trois, en lieu et place de la Côte d’Ivoire, ne les coiffera pas au poteau. Le problème pour l’équipe zambienne est qu’elle est en pleine reconstruction et ne saurait bénéficier de la même aura ou de la même considération que celle qui avait péri dans un accident d’avion en 1986 avec des perles comme Chabala ou encore la dernière que Kalusha Bwalya avait conduit, il y a quelques années, dans la même compétition. Tout ce que la Zambie aura à faire, c’est de prouver que son football n’est pas mort et ce ne sont que les réminiscences de ses performances qui pourront l’aider à arracher une place qualificative au second tour. Mais, sur ce que les quatre équipes de ce groupe ont montré ces dernières années, la Zambie, à juste titre, est l’équipe la plus faible. Comparée au Soudan qui, lors des éliminatoires couplées Can-Mondial 2006, a donné du fil à retordre au Cameroun et même à l’Egypte et dont le Club Al Ilhal, dans lequel l’équipe nationale puise l’essentiel de ses éléments, a réalisé un impressionnant parcours dans la champions league africaine des clubs, il est clair que la Zambie ne fait pas le poids. C’est donc le Soudan qui peut être considéré comme un outsider dangereux. Premier pays à organiser la Can en 1957 et vainqueur en 1970, le Soudan qui revient sur la scène a une histoire qu’elle veut réécrire. Malheureusement pour lui, le Cameroun et l’Egypte qui rivalisent en terme de sacres et de talents seront difficiles à battre. Les Pharaons, détenteurs du titre, ont tout à démontrer et surtout à prouver que le titre obtenu en 2006 n’a pas simplement été gagné grâce à la loi du domicile. Quant au Cameroun, il est en plein déclin, mais dispose des joueurs pétris d’expérience à ce niveau de la compétition, capables de réaliser n’importe quel exploit. C’est cela qui fait des Lions indomptables des favoris logiques. Maintenant, les lacunes managériales accumulées depuis peu autour des quadruples champions d’Afrique peuvent les mettre hors course à tout moment. L’Egypte et Cameroun, qui totalisent à eux deux neufs titres, doivent logiquement tirer leur épingle en se méfiant de la curiosité soudanaise.
Groupe D : Moyens de la classe en selle
C’est le seul groupe issu du tirage au sort qui donne l’impression que les quatre équipes se valent, donc où tout peut arriver. La Tunisie, l’Angola, le Sénégal et l’Afrique du Sud sont en terme de performance, ces dernières années, logés à la même enseigne. Seulement chacune d’elle semble avoir un objectif particulier. La Tunisie veut roder ses jeunes talents, question d’assurer efficacement la transition entre les générations et s’armer pour les prochaines échéances. L’Angola avec le retour en scène de ses clubs dans les compétitions africaines inter clubs, veut démontrer que sa qualification récente pour la coupe du monde était un signe fort de décollage du football dans l’ancienne colonie portugaise. Il y a le Sénégal toujours à la recherche de la gloire des années 2000 et sa génération de talents en pleine dislocation, qui peine à retrouver le haut niveau : querelles entre les administrateurs, coup de gueule des joueurs et autres avatars, le Sénégal est dans la tourmente. Mais, cette équipe éliminée en 2006 en demi finales, à cause d’une erreur d’arbitrage face à l’Egypte, comme le Cameroun, l’Egypte ou le Nigeria, a d’incommensurables ressources. Enfin, l’Afrique du Sud ne vient pas dans cette Can avec l’objectif suprême de gagner, mais de montrer qu’elle dispose des ressources pour contrôler la coupe du monde qu’elle organise en 2010. Cet objectif ne contraste cependant pas avec la victoire finale. Carlos Alberto Parreira a eu du temps pour préparer les Bafana Bafana. Cette Can est donc un galop d’essai et non un examen de passage.
Martin Camus MIMB
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