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LEVEE DE SANCTION DE LA FIFA: BIYA NE PARDONNE PAS BIDOUNG MPKATT ET LA FECAFOOT (27.05.2004)
La présence de Bidoung Mpkatt au palais de l’unité le 20 mai et la joie de la Fécafoot ne sont pas assurant. Au contraire.
Bien heureux le dénouement de l’affaire Fifa-Fécafoot, celle-là même qui fut à l’origine du réaménagement ministériel du 23 avril dernier, mais à Etoudi, nonobstant le “ happy end ” et le “ comme back ” de la quiétude présidentielle, rien ne changera sur le courroux de Paul Biya envers son ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et de la Fécafoot. Fini la panique d’une élimination quasi programmée, c’est presque dans une euphorie singulière, apprend-on que Biya a accueilli le 21 mai l’annonce de la levée de sanction des 6 points suicidaires contre les Lions indomptables ”. Il avait l’information quelques heures auparavent, de quoi le rassurer durant le défilé du 20 mai et lors de la réception du palais de l’unité. Mais jusqu’à l’annonce officielle de paris où la Fifa célébrait son centenaire, et où l’assemblée générale dans la totalité a plébiscité les “ Lions indomptables ” du Cameroun. Le ouf de soulagement du chef de l’Etat n’a cependant pas dissipé les démarches harassantes formulées avec son appui personnel pour faire reconsidérer à la Fifa sa lourde sentence.
Lors de son dernier séjour en Europe au mois d’avril dernier, Biya avait approché les responsables de Zurich pour la version de la sanction du 16 avril 2004. il semble même que c’est cette sanction qui avait conduit à l’annulation des vacances du couple présidentiel à Genève, comme il est de coutume à la veille des fêtes de l’unité nationale, le dossier incendiaire aura été la principale préoccupation de “ l’homme lion ” qui avait confié son suivi au secrétariat général itinérant à la présidence, Roger Milla dont on connaît la proximité avec le président de la Fifa, le Suisse Joseph Sepp Blatter. Paul Biya n’ignore donc pas que la négociation avec la Fifa s’est jouée à un haut niveau, grâce à la présidence, à la Caf (confédération africaine de football) et Puma (sponsor à l’entregent de la commission de la Fécafoot dont l’échec fut confirmé avec l’audience du 12 mai, date de confirmation de la sanction par la Fifa. En réalité, Paul Biya n’a jamais digéré l’acte qui a conduit à la contre publicité contre son pays et ses lions. Avec ce retour à la sérénité nos sources révèlent que le courroux du président de la république ne s’est pas entièrement évaporé. Et Biya ne regrette en rien la sévérité du décret n°2004/09620 du 23 avril qui emporté la sulfureux ministre de la Jeunesse et des Sports, pierre Ismaël Bidoung Mpkatt, responsable par son grade, du malheur des Lions indomptables ”. En d’autres termes, et selon nos sources, la levée de la sanction contre les lions n’entraîne pas la réhabilitation de Bidoung Mpkatt aux yeux de Biya.
Ceci s’expliquerait par l’intervention propre des hautes instances de la république et non de quelques actions de l’ex-Minjes. De plus, semble-t-il, les bourdes du ministre sortant commençaient sérieusement à énerver Biya, de même que le mercantilisme en vogue de la Fécafoot genait plus d’un. Pour Biya que les proches disent “ légaliste ”, en défiant les lors et les injonctions de la Fifa, Bidoung Mpkatt et ses compères de la Fécafoot avaient signé leur arrêt de mort et la révision de cette sanction ne les sauve guère. Ce qui signifie que les observations contenues sans le communiqué du secrétaire général de la présidence de la République, Jean Marie Atangana Mebara le même 23 avril
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restenten vigueur. A savoir la signature par la chef de l’Etat d’un “ important décret portant réaménagement du gouvernement. Par ce texte le chef de l’Etat a voulu d’une part sanctionner certaines insuffisances, d’autre part, accroître l’efficacité de l’équipe gouvernemental ”.
Réserves. Dans le même communiqué d’après remaniement, le Sg de la présidence précisait la prescription “ d’une commission d’enquête à la Fécafoot ainsi qu’une relecture rapide des statuts de cette association, préalables à de nouvelles élections… ” Toutes choses qui confirment à suffisance la détermination de la “ très haute ” hiérarchie à décoder les mystères et la nébuleuse qui obstrue toute alibilité de la Fédération camerounaise. Autrement dit, la levée des sanctions par la Fifa n’arrêtera pas la procédure des enquêtes du conseil supérieur de l’Etat à la Fécafoot. ces missions d’investigation sont d’ailleurs en place dans cette institution en ce moment. Si la levée de suspension des Lions atterne la colère de Biya, elle met en débet la bande à Iya Mohamed et permet de faire les états généraux du football camerounais que la présidence entend désormais contrôler de plus près, surtout lorsqu’il il s’agit du destin des Lions indomptables, vitrine de compagne pour Paul Biya. Si également la bonne nouvelle de la Fifa innocente ”, en partie l’Ex-ministre de l’ancienne équipe de la Fécafoot, elle ne peut arrêter le passage au peigne fin de la gestion opaque des Lions et tous les contrats de marketing et de sponsoring dont on dit sans ambages qu’il cachent un véritable gisement d’or au profil des prébendes des touchés par des profits des individus sur le dos des Lions indomptables. ”
Enquêtes. Triste sentence et coup de destin d’un homme et d’une bande de copains qui se sont suffisamment sucrés sur le dos des Lions et dont l’intervalle d’une décision de la Fifa a fait couler le navire jadis à l’abri des regards indiscrets. Les différents contrats commerciaux signés sans transparence autour du label Lions indomptables devront émettre mis à nu, la présidence de la République y tient afin de maîtriser les arcanes des contrats signés à l’emporte pièce. C’est dans l’investigation même des partenariats de l’équipe nationale du Cameroun qu’il y a effectivement problème. La négociation et les retombées des matches amicaux constituent autant d’obscurité que devront éclaircir les enquêteurs du contrôle supérieur de l’Etat. La suite du dossier appartient aux humeurs de l’homme lion dont un pan de la prochaine campagne présidentielle est sauvé in extremis avec le geste de la Fifa, mais dont le satisfecit total ne viendra qu’après les conclusions de la commission d’enquêtes à la Fécafoot menée par Christophe Ngack Mahop et dont les membres viennent des divers horizons pour un souci d’équité : Pierre Kameni, Gaspard Bih, Aliou Dewa, André Akam Akam et Marie Louise Secke Pouka ont dans leurs mains les sorts de Bidoung Mpkatt, Iya Mohamed, Jean René Atangana Mballa David Mayebi…
La commission d’enquête dépêchée à la Fécafoot 30 jours pour tenir ses conclusions au chef de l’Etat. Bien que des observateurs restent méfiants sur son efficacité véritable, la commission Mahop aura du pain sur la planche au cœur de la nébuleuse maffieuse que constitue la Fédération camerounaise de football. Si des doutes planent dans la rue, à Etoudi personne ne remet en question la détermination de Biya à en savoir plus sur la gestion de ses lions.
Bertrand Toko
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