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Roger Milla : Avant-centre de coeur (22.01.2007)
A travers sa fondation, il s’investit dans le social tout en organisant en attaque placée son avenir sentimental.
Junior Binyam
Le meilleur joueur africain de football du 20e siècle, doit être au moins au centre d’une incompréhension. Sinon en phase de rupture. Ne confesse t-il pas lui-même dans son autobiographie "L’épreuve de ma foi ou l’histoire d’un buteur devenu ambassadeur ", "je reste un homme très difficile à comprendre, invulnérable aux médisances". Comment comprendre qu’aucune allusion ne soit faite à lui dans l’annonce parue mercredi dernier, 17 janvier 2007, dans les colonnes de Cameroon Tribune (CT) à l’initiative de la mère de Marie Evelyne Milla, décédée trois ans plus tôt jour pour jour sur la route qui mène à Mvomeka’a, le village du chef de l’Etat. "A Do-yem, moi ta pauvre maman, Junior, Sandy, tes frères et sœurs et toute la famille pensons toujours à toi", pouvait-on lire.
Doit-on y voir un désaccord de la belle-mère de "Roger’s" avec les options qu’il a proclamées depuis un an, à savoir se remarier ? L’année dernière, à la Une de Nyanga, Roger Milla annonçait : "j’ai une nouvelle fleur dans mon jardin". A notre confrère Situations quelques mois avant, il indiquait dans l’édition du vendredi 28 avril 2006, "il faudrait que d’ici un à deux ans, je trouve une autre femme. Ma vie de diplomate l’exige déjà". A ce moment, il parlait d’une "piste" qu’il "analysait", avec un idéal en ligne de mire, "avoir une femme qui a des qualités proches" de celles d’Evelyne qu’il tient à faire rentrer dans la postérité. A travers la construction à Yaoundé d’une clinique qui portera le nom de cette femme qu’il a épousé en seconde noces après une première union chaotique contractée à ses débuts comme footballeur professionnel à Valenciennes en 1977.
Le réveillon qu’il a donné à sa résidence le 31 décembre dernier a été quelque peu perturbé par une dame dans l’assistance. Ce qui a suscité ses coups de gueule et une de ces réactions sur le vif dont Milla à l’habitude et dont il faut désespérer de le voir se départir. "Mettre son cœur à nu, ne rien cacher de ses états d’âme est expressif". Voilà un leitmotiv qu’il a fait sien et qui avec les 3H (humilité, honnêteté, hygiène) fondent son mode de fonctionnement. . La dame, avec peu de tenue, insistait pour que "le vieux lion" présente officiellement à ses convives, l’heureuse élue, qu’il n’hésite plus à afficher. Surtout que désormais, c’est une fleur en minuscule et majuscule qu’on retrouve dans le jardin de cette résidence cossue, digne d’un ambassadeur, située dans le calme de la rue de l’Océac à Yaoundé, non loin du Centre Pasteur.
Cœur
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d’Afrique
Ignoré par le In Memoriam paru dans CT, Roger Milla, l’époux de Marie Evelyne, le père de Junior (22 ans) et Sandy(16 ans), était l’invité de l’émission "Bonjour" sur la Crtv-télé ce 17 janvier 2007 au matin. Il revisitait les 55 ans de son existence et réagissait au dernier laurier en date tombé dans son escarcelle, le vote des internautes qui a fait de lui le "meilleur footballeur africain de ces 50 dernières années". Sur quelques clichés on pouvait revoir la silhouette de Marie Evelyne qui était bien plus que l’ombre de son mari. Mais ce dernier, qui a convié ses amis à une messe à la mémoire de sa défunte épouse mercredi soir à son domicile, se gardera bien d’étaler son chagrin. Comme il l’avait déjà fait trois ans plus tôt en Tunisie où il avait tenu à être aux côtés des Lions pendant la Can alors que Evelyne venait à peine de décéder.
Une attitude diversement interprétée mais qui dénote certainement de son attachement à la vie et à cette joie de vivre communicative qu’il dégage. Déjà en 1985, il avait quitté Saint-Étienne où sa mère était très malade pour disputer la finale de la toute première coupe afro-asiatiquae entre le Cameroun et l’Arabie Saoudite. C’est à la fin du match qu’il apprendra le décès de dame veuve Ruth Mooh née Ngobo qui l’avait mis au monde à Yaoundé le 20 mai 1952 après… 37 heures de travail. Une parturition aussi longue que la reconnaissance d’un talent certain de footballeur qu’il a laissé éclore dès sa prime enfance, bravant la réprobation de Germain Mooh, son père, employé de la Régie nationale des chemins de fer, qui décéda au milieu des années 70 alors que son fils préparait une demi-finale de coupe d’Afrique avec le Tonnerre de Yaoundé, l’un des trois clubs que Milla a connu au Cameroun avec l’Eclair et le Léopard, deux clubs de Douala.
Ce sont les fruits de cette notoriété, récompensée sur le tard, qu’il partage désormais avec les indigents, nombreux à le solliciter au quotidien, à travers sa fondation Cœur d’Afrique. Dons d’équipements, tournoi pour les enfants de la rue, stage d’initiation aux métiers d’entraîneurs en partenariat avec la Fifa pour les coéquipiers d’hier qui vivotent, afin de leur assurer une réinsertion. Ce qui n’est pas le corollaire d’une bourse particlièrement fournie mais d’un tissu de relations à travers le monde qui se sont pamés d’admiration en 1990 face aux exploits d’un retraité de 38 ans à la Coupe du monde en Italie (voir par ailleurs chronique su supplément sport). Sans nul doute que s’il s’était assez approprié la devise de Marie Evelyne, "parle si tu as des mots plus forts que le silence", ce cercle d’amis et d’admirateurs serait encore plus grand.
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