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Fédérations Sportives : Des élections annulées (18.01.2005)
La joie a été de courte durée pour les équipes dirigeantes nouvellement élues dans certaines fédérations.
“Sont annulés pour irrégularités diverses, les résultats des travaux des assemblées générales des fédérations civiles nationales ci-après : fédération camerounaise de Pétanque et Fédération camerounaise de Lawn-Tennis. Les fédérations concernées disposent d’un délai de 21 jours, à compter de la date de signature de la présente décision, pour reprendre les travaux de leurs assemblées générales ”. Ainsi peut-on lire sur le document portant la décision n° 005 du Minsep signée le 14 janvier 2005. Cette décision s’appuie sur le rapport de la commission d’homologation des travaux des assemblées générales des fédérations sportives civiles nationales. Commission mise sur pied par le ministre Philippe Mbarga Mboa le 4 janvier 2005, par décision n° 001/Minsep/Cab. Mais que s’est-il pour qu’on en arrive là ?
Le 30 décembre 2004, la Fédération camerounaise de Lawn-tennis, (Fécatennis) a tenu dans un hôtel de Yaoundé son assemblée générale élective. Une assemblée qui a conduit à l’élection de Akame Akame à la tête de la fédération.
Son adversaire, le président sortant, Paul Kemajou, à travers la requête adressée au ministre de tutelle Philippe Mbarga Mboa, a demandé l’invalidation de celle-ci. Dans sa requête, il relève que : “ dès l’entame des travaux, les commissaires du gouvernement désignés par vos services se sont illustrés par une attitude qui sentait le parti pris à plein nez ”. Paul Kemajou dénonce le fait que les représentants des clubs régulièrement reconnus par la fédération nationale et à jour de toutes leurs obligations, et qui en plus ont voté à la base au niveau départemental et provincial, n’ont pas été autorisés à prendre part à l’élection.
Il parle d’une ambiance chaotique qui aurait été “ volontairement entretenue par le président de l’assemblée générale. Des observateurs se sont mis à prendre la parole pour accentuer le désordre ”. C’est, écrit il, dans cet imbroglio que l’assemblée générale a été interrompue aux environs de 22 h 10 mn.
De l’autre côté, les partenaires de Akame Akame accusent Kemajou de tricherie. Selon une source, “ la fédération a passé un temps de bataille entre Paul Kemajou et Mbarga Mbarga Victor Hugo, qui se disputaient la présidence de la fédération. Pendant un an, il n’y a pas eu d’inscription ”. Ils pensent que pour des raisons d’élection, Kemajou a créé des clubs fictifs pour avoir un électorat acquis à sa cause. Sur un autre angle, ils disent que Kemajou sentant qu’il allait perdre l’élection, a demandé aux responsables de l’hôtel de les chasser afin que les travaux reprennent. Pourtant, pense la source, “ on aurait dû les avertir, s’il n’y avait pas conspiration, au moins une heure à l’avance ”. Du côté de Akame Akame, l’on dit qu’ayant constaté le désir de troubler de Kemajou, l’on s’est transporté à la salle des conférences du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), pour achever les travaux. C’était avec une partie des électeurs.
Mais à ce niveau, un problème se pose. Puisqu’ils ont changé de lieu, il fallait que le quorum soit atteint pour valider les travaux. Seulement, sur les 69 électeurs, seuls 36 ont fait le déplacement. Le quorum des deux tiers n’a pas été atteint pour la circonstance. Il reste une autre question : les autres délégués étaient-ils au courant que les travaux allaient continuer dans une autre salle ? Si oui pourquoi ils n’y ont pas pris part ? Quelle a été la réaction des commissaires du ministère ? Et que dit leur rapport adressé au ministre ? Comment a été annoncé l’arrêt des travaux par les responsables de l’hôtel ? Pour combien de temps
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ledit hôtel a été loué ? Pour apporter plus de visibilité à toutes ces interrogations, nous avons essayé, en vain, de rencontrer les principaux acteurs. Après un rendez-vous à nous accordé, Akame Akame n’a plus voulu nous prendre au téléphone. Tout comme le responsable de la cellule de communication de Kemajou n’a pas pu nous faciliter la tâche.
Le moins qu’on puisse dire est que cette fédération connaît des problèmes depuis quelques années. Au lendemain des élections de 2000, Paul Kemajou porté à la tête de la fédération est tombé malade. Une maladie qui l’a conduit en France où il a passé plus de deux ans. Pendant son absence, la vacance a été assurée par Victor Hugo Mbarga Mbarga, premier vice-président qui s’attendait, logiquement, à occuper le poste. Faveur qui lui a été refusée par les cadres du ministère de la jeunesse et des sports (Minjes).
A son retour au Cameroun à la fin de l’année 2003, Paul Kemajou a été rétabli à son poste. Cette situation a créé des frustrations au sein de la fédération. Installant même un climat de suspicion bien entretenue par les cadres du Minjes qui assuraient chacun des deux d’être de son côté. C’est donc ce climat qui a conduit aux élections de décembre dernier. Lors de sa rencontre avec les responsables des fédérations sportives, le ministre Philippe Mbarga Mboa avait bien dit, avant les élections, que ses collaborateurs devront jouer le simple rôle d’arbitre. Akame Akame après son élection, a doté la fédération d’un siège, a commencé le toilettage des textes, a payé les frais auprès de la fédération internationale de Lawn-Tennis afin que notre pays se retrouve comme membre. Cette reprise des élections se présente aux yeux de certains comme une injustice. Car, les élections ont été validées par les cadres du Minsep requis pour la circonstance pendant la dite assemblée générale.
A la Fédération camerounaise de Pétanque, le problème est tout autre. Le président sortant Ndjock Parfait était face à Victor Pedhom. Ce dernier a déposé son dossier à la Direction des Sports du Minsep le 9 décembre 2004. Et la mention qui accompagne son dossier est : incomplet ”. Mention vérifiable encore au babillard du Minsep. Pourtant, il a pris part à l’élection. Election au cours de laquelle il y a eu une forte odeur de corruption. Exercice qui a été mené par plusieurs candidats à ces élections.
Sur la table du ministre se trouverait également un autre cas. C’est celui d’Emmanuel Ndoumbè Name, président de la fédération camerounaise de natation. A la fin de l’année dernière, il s’est fait élire président de la ligue provinciale de cyclisme du littoral, puis président de la ligue provinciale de natation de la même province. Et à la faveur du renouvellement de l’équipe dirigeante de la fédération camerounaise de natation, il a été élu président. Toute chose contraire à la charte des activités physiques et sportives. Bien plus le même Ndoumbe Name a déposé le 22 décembre 2004, son dossier à la direction des Sports pour postuler au poste de premier vice-président de la fédération camerounaise de cyclisme. Il prendra d’ailleurs part aux travaux alors qu’il venait de se faire élire à la tête de la fédération camerounaise de natation.
A ne voir que le babillard du Minsep, il y a d’autres cas de dossiers incomplets des candidats. Et qui ont pourtant pris part à ces élections. Le ministre Philippe Mbarga Mboa aura à se prononcer dessus, après consultation de ses collaborateurs et enquêtes. Rien n’indique si le ministre a déjà validé les élections dans les autres fédérations. Mais il faudra qu’il s’interroge véritablement sur la “ neutralité ” de ses commissaires durant ces travaux.
Par Sandeau Nlomtiti
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