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Arts martiaux au Cameroun : Le judo en eaux troubles (04.11.2005)
La nuit des hauts gradés du judo camerounais n’a finalement pas eu lieu. A cause de la résurrection des vieux démons.
La soirée du samedi 29 octobre a été noire pour les judokas camerounais. Annoncée à grand renfort de publicité, la toute première “ Nuit des grands maîtres ” (Ngm) n’a finalement pas eu lieu. Une catastrophe jamais enregistrée dans ce milieu des arts martiaux. Partis des quatre coins du triangle national pour assister à cette soirée de remise des distinctions honorifiques aux judokas ayant œuvré tout au long de leur vie pour l’implantation du judo sur le sol camerounais, judokas et invités de marque ont passé une nuit blanche sur les berges du Mfoundi. Rien de tout ce qui avait été promis (hébergement, nutrition, démonstrations, exposés sur la pratique du judo au Cameroun et partout dans le monde, passation de grades, décorations, octroi des ceintures…) par les organisateurs de cet événement n’a été effectué.
Me Benoît Ondobo, premier vice-président de la Fédération camerounaise de judo (Fécajudo) et promoteur de cette soirée, s’est, à en croire nombre de judokas de la ligue provinciale de judo du Littoral présents dans le capitale du Cameroun pour cette Ngm, révélé incapable dans l’organisation. Joint au téléphone par Le Messager, Me Abolo Biwole, grand maître de judo et directeur technique du Comité national olympique et sportif camerounais, ne cache pas sa colère : “Me Ondobo n’a pas eu de respect pour ses aînés en âge et en grade qui se sont déplacés pour cette nuit. Il doit s’expliquer et mériter une sanction exemplaire car le judo camerounais doit se débarrasser de tels actes qui ne l’honorent pas. ” Cet expert en la discipline et nombre de ses pairs ne cessent de fustiger l’attitude du principal organisateur de cette Ngm qui les a déplacés pour rien.
La grosse arnaque
C’est le président de la Fédération camerounaise de judo (Fécajudo), Bertrand-Magloire Mendouga, qui avait émis l’idée d’une nuit où seront décorés les grands maîtres. Bien que cette idée ait été acceptée par tous, elle a par la suite été abandonnée par le n°1 de la Fécajudo, à cause des multiples reports de l’événement. Suite au découragement de Bertrand-Magloire
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Mendouga, le premier vice-président se propose de piloter le projet. Me Benoît Ondobo fait alors le tour des dix provinces du pays et recueille les frais de participation et de ceintures des judokas. Il fait par la suite une grande publicité de l’événement. De fortes sommes d’argent dont la destination est encore inconnue. Me Benoît Ondobo a été incapable de faire tenir cette manifestation à laquelle avaient été conviés le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) et des responsables de l’ambassade du Japon au Cameroun.
Tout porte à croire que l’échec de cette soirée était programmée depuis. D’après certains judokas, Me Benoît Ondobo aurait récupéré ce projet de “Nuit des grands maîtres” pour des fins qu’il serait seul à déterminer. Pour se dédouaner, le principal organisateur tiendrait, à en croire certains judokas, le président Bertrand-Magloire Mendouga pour responsable de l’échec de cette soirée. “Il dit qu’il a remis quatre cent mille francs pour l’achat de nos ceintures et qu’il ne les a pas encore reçues”, déclare un judoka de Douala qui, par ailleurs, se demande en quoi les ceintures pouvaient empêcher le déroulement des démonstrations ? La réaction du président de la Fécajudo est attendue pour clarifier ce qui se présente comme une grosse arnaque.
Le cynisme du premier vice-président aurait, selon des judokas, été poussé à l’extrême lorsque, abandonnant ses pairs sans solution au boulevard de l’Unité, Me Ondobo a choisi d’aller se coucher sans se soucier des délégations étrangères qu’il avait promis de loger. Jouant au sapeur pompier de dernière heure, c’est le président de la ligue du Littoral qui, avec ses moyens limités, aurait pris en charge certaines personnes qui allaient dormir à la belle étoile. De quoi faire retourner dans sa tombe Jigoro Kano le fondateur du judo. Néanmoins, les grades qui devaient être attribués au cours de cette soirée là ont été, à en croire des membres de la délégation du Littoral, homologués et confirmés par l’Union africaine de judo (Uaj) et signés par Me Henri Tsoungui ceinture noire 7e dan, qui a reçu délégation de signature de l’Ivoirien Lassana Palenfo, président de l’Uaj.
Par Honoré FOIMOUKOM
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