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Rupture : Les assurances divisent les fédérations et le Minsep (25.11.2005)
Une sombre histoire d’assurance oppose depuis quelques mois les responsables des fédérations sportives aux cadres du ministère des Sports et de l’éducation physique.
Les fédérations sportives se plaignent de plus en plus du fait que le Minsep leur retient de fortes sommes d’argent pour les assurances qu’elles souscrivent pourtant librement ailleurs. Quelques cas en date : la fédération camerounaise d’athlétisme (Fécathlétisme) n’a reçu que 48 millions sur les 52 prévus pour sa participation aux derniers championnats du monde d’athlétisme qui ont eu lieu en août à Helsinki en Finlande ; le ministère ayant choisi de la soulager de 6 millions au titre des frais d’assurance ; la fédération camerounaise de handball (Fécahand), qui participera en décembre prochain au championnat du monde de la discipline, à travers l’équipe nationale féminine, s’est vue délester de la somme de 7 885 000 Fcfa au titre de l’assurance de toute la délégation. La fédération camerounaise de tennis (Fécatennis), qui a participé en début du mois de novembre 2005 à la dernière coupe d’Afrique des nations (Can) à Tunis s’est vue priver de 1,2 million pour les mêmes raisons. Ce ne sont que quelques clichés à titre indicatif. Ce d’autant plus que le Minsep ne nie pas retenir les frais indiqués tant pour ces fédérations que pour toutes les autres ayant pris part aux compétitions internationales avec l’assistance financière de l’Etat.
Rencontré pour en savoir plus, Ange Sama, président de la Fécathlétisme, a déclaré : “ dans ce contexte très difficile, le ministère nous apporte un très grand appui financier. Il est tout à fait normal que dans cette politique de visibilité financière, les retenues à la source soient faites afin de s’assurer que les sportifs camerounais appelés à prendre part aux compétitions internationales sont véritablement en sécurité. Ce qui permet d’éviter les cas désolants vécus il y a quelques années où les sportifs couraient tous les risques du fait que certains responsables des fédérations ne voulaient pas souscrire la police d’assurance”. Si la lecture de Ange Sama Doualla est acceptable, il est incompréhensible que pour la délégation qui était à Helsinki, l’on ait pris autant d’argent alors que l’assurance totale ne devrait pas coûter plus de 150.000 Fcfa. Et certains membres de la délégation étaient déjà assurés. Tout comme les sportifs de la diaspora, avons-nous appris auprès de certaines personnes proches de la fédération.
Pour ce qui est du handball, c’est la même surprise. Sur le marché de l’assurance au Cameroun, les dirigeants devraient dépenser au trop 250 000
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Fcfa. Mais retenir autant d’argent pousse à plus d’interrogations. De son côté, la Fécatennis n’a eu que ses yeux pour pleurer. Dans nos enquêtes, nous avons appris que les responsables de cette fédération ont dit aux cadres du ministère qu’ils pouvaient s’assurer auprès des grandes compagnies d’assurances de la place à moindre coût. Ce qui leur a été concédé verbalement. “ Une fois venu rendre compte au directeur des affaires générales (Dag) du Minsep, le secrétaire général de la fédération a été conduit auprès du directeur des sports pour s’entendre demander si l’on ne faisait pas confiance au ministre qui a pris ces dispositions pour que les Camerounais ne soient plus exposés ”, révèle une source à la Fécatennis. Résultat, au lieu de payer les 150.000 Fcfa demandés par un grand assureur de la place, la fédération s’est laissée prendre à cette pratique en ne recevant que 8,8 millions sur les 10 attendus.
Le point de vue du ministère
Rencontré, le Dag Noungui Pierre a dit au Messager que “ les fédérations se plaignent pour rien. Cette mesure a été prise par le ministre pour couvrir les sportifs camerounais et l’ensemble de la délégation au cours des compétitions à l’étranger ”. Selon lui, “ le ministre a pris sur lui d’assurer toutes les fédérations auprès de AXA afin de faire sérieux. Car on se souvient que c’est après coup qu’on apprenait que les sportifs n’étaient pas assurés. Maintenant, nous retenons à la source pour reverser la quote part de l’Etat dans les caisses du trésor public ”. Pour s’en féliciter de cette démarche, Ndjana Robert, directeur des sports, présent au cours de cet entretien, nous a révélé que “ grâce à cette politique, cet assureur a eu à reverser plusieurs millions de francs deux jours après le décès de Marc Vivien Foe. Ce qui est gage de sérieux. Les fédérations devraient s’en féliciter de cette démarche qui les couvre ”.
On se demande pourquoi le ministère a imposé un assureur aussi, sérieux et grand soit il, aux fédérations sans le leur dire au cours d’une rencontre ou par écrit. Qu’est-ce qui justifie que la police d’assurance du ministère soit si élevée à la différence de ce que les fédérations ont ? Comment comprendre que l’on ne tienne pas compte du fait que les fédérations et les athlètes sont assurés individuellement ? A ces interrogations, plusieurs autres points d’ombre.
Que les responsables des fédérations refusent de se livrer à la presse, c’est compréhensible. Le ministère étant un partenaire de poids. Il reste tout de même que le malaise est grand entre les deux parties.
Par Sandeau Nlomtiti
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