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Encadrements techniques nationaux : Des bleus aux affaires (10.08.2005)
Nombre de techniciens nommés à la tête des directions techniques et des sélections nationales camerounaises ne sont pas expérimentés.
La Fédération camerounaise d’athlétisme (Fécathlétisme) est actuellement secouée par une grave crise dont les protagonistes sont Ange Sama, le président de cette association sportive nationale, et Laurent Eko’o Nkodo le directeur technique national de la discipline. Cette situation, qui a perturbé la sérénité des dirigeants de la Fécathlétisme pendant la préparation des championnats du Monde d’athlétisme d’Helsinki en Finlande, remet à l’ordre du jour le débat sur les entraîneurs de “ Haut niveau ” formés à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) et directement propulsés qui directeurs techniques nationaux (Dtn), qui entraîneurs nationaux dans diverses fédérations sportives nationales par Pierre-Ismaël Bidoung Mkpwatt alors ministre de la Jeunesse et des sports (Minjes).
Ce qui se passe à la Fécathlétisme est une situation vécue dans plusieurs fédérations sportives nationales où ont été nommés ces entraîneurs de “ Haut niveau ” sortis de l’Injs. Des nominations qui, jusqu’au jour d’aujourd’hui, alimentent de nombreuses conversations dans les milieux sportifs où l’on fait le constat selon lequel la quasi-totalité de ces entraîneurs de “ Haut niveau ” ont rarement eu du succès. Certains de ces entraîneurs de “ Haut niveau ”, sans aucun véritable background, ou alors si peu, ne sont ni reconnus ni acceptés soit par leurs pairs, soit par leurs collaborateurs, parce que totalement inconnus du grand public avant leur nomination. A l’exception de Marius Mouthé en handball, de Blaise Mayam en volley-ball et de Mvondo Etoga en judo qui avaient déjà exercé longtemps comme entraîneurs de clubs, puis entraîneurs nationaux avant de faire le cycle d’entraîneurs de “ Haut niveau ” à l’Injs, rares sont ceux qui, parmi ces techniciens de “ Haut niveau ” nommés à la tête des directions techniques ou sélections nationales, peuvent justifier d’une expérience de trois ans sur le terrain, à un niveau acceptable. En fait, à la fin de leur formation à l’Injs, les étudiants inscrits au cycle d’entraîneurs de “ Haut niveau ” reçoivent chacun un Dess en entraînement. Selon certaines sources, ce Dess est plus un diplôme universitaire qu’un diplôme d’entraîneur ; donc plus utile dans la formation des étudiants à l’Injs que dans l’entraînement, surtout au plus haut niveau, la Dtn ou les sélections nationales.
Remettre de l’ordre
L’ex-Minjes, Pierre-Ismaël Bidoung Mkpwatt, avait peut-être cru bien faire (il était directeur de l’Injs au moment où le cycle des entraîneurs de “ Haut niveau ” a été lancé dans cette institution) en voulant promouvoir “ ses ”
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étudiants une fois devenu ministre. Mais, force est de constater que nulle part dans le monde, il y a une école qui forme les entraîneurs de “ Haut niveau ”. Toutes les écoles forment des entraîneurs et c’est sur le terrain qu’on devient entraîneur de “ Haut niveau ” par ses résultats. Peut-on imaginer qu’un étudiant fraîchement sorti de l’Ecole nationale de l’administration et de la magistrature (Enam) soit directement propulsé gouverneur de province, sans même être passé préfet ? Peut-on imaginer qu’un étudiant qui sort de l’Ecole militaire inter armes (Emia) soit directement propulsé général ?
Dans le cas du sport, le sommet c’est Dtn ou entraîneur national. Il paraît donc assez maladroit de faire débuter certains par le sommet sans leur donner le temps de faire leurs classes, le temps de gagner en expérience, en estime et en reconnaissance. La crise à la Fécathlétisme montre que le Dtn Laurent Eko’o Nkodo n’a ni l’estime, ni la reconnaissance de sa fédération. En football par exemple, les entraîneurs de haut niveau dans le monde s’appellent Alex Ferguson, Frantz Beckenbauer, Arsène Wenger, Fabio Capello, José Mourinho, Felipe Scolari, Guy Roux, Jean Claude Suaudeau… Et ils n’ont pas eu besoin de faire un Dess en entraînement. Le monde possède des docteurs en la matière ; ils enseignent dans des universités et dans des écoles de sports. Au Cameroun, les entraîneurs de haut niveau reconnus pour avoir roulé leur bosse, pour avoir acquis une grande expérience en clubs et même dans les sélections nationales, sont, pour ce qui est du football, Jules Frédéric Nyongha, Jean-Paul Akono, Jean Manga Onguéné, Dominique Wansi, Jean-Pierre Sadi, Léonard Nséké, Jean Youdom, Emmanuel Doumbè Bosso, Engelbert Mbarga, Martin Ntoungou Mpilé et la liste n’est pas exhaustive.
Puisque la mode actuelle est à l’appel à candidatures, ne devrait-on pas les lancer pour les postes de Dtn et d’entraîneurs nationaux dans les fédérations sportives du pays ? Nombre d’observateurs avertis pensent d’ailleurs que si ces appels sont lancés en début de saison, ne serait-ce que pour des équipes engagées dans des championnats de chaque fédération, rares sont les entraîneurs de “ Haut niveau ” version Bidoung Mkpwatt qui pourraient être retenus. En excluant bien sûr les équipes du village et autres considérations tribalistes. Pourtant, nombre de ces entraîneurs de “ Haut niveau ” sans expérience trônent à la tête des directions techniques nationales et des sélections nationales. Dans les milieux sportifs, nombre d’observateurs souhaitent que le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), Philippe Mbarga Mboa, remette de l’ordre dans les encadrements techniques nationaux.
Par Honoré FOIMOUKOM
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