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Fans clubs: Supporters en marquage individuel (29.10.2004)
Lydie C. Eyamo (stagiaire)
Les résultats des équipes nationales ne suivent pas,
mais les supporters des joueurs professionnels prolifèrent et prospèrent.
La dernière médaille engrangée par Françoise Mbango lors des jeux olympiques d`Athènes a encore permis de les voir, regroupés autour de la star du jour, arborant tee-shirts, banderoles et images de la championne. Des jeunes gens qui auront fait le déplacement depuis l`aéroport et apporté une note quelque peu folklorique tout au long du parcours effectué dans la ville par la caravane de la championne olympique.
De même, lors des différentes sorties des Lions indomptables, il est très fréquent de voir se déployer, dans les gradins, des banderoles à la gloire des joueurs. C`est chacun qui y va de son grain de sel à travers chants, danses, maquillage de scène, prestations diverses et clameurs. Même les sélections de jeunes ne sont pas épargnées, tant qu`il y a des ``pros`` dans l`équipe. On l`a vu encore dimanche dernier avec des fans clubs de Ongfiang, Pouga et autres Ngal.
Le fan club est ainsi devenu un élément incontournable des manifestations sportives, à croire que la notoriété de ces sportifs internationaux ne saurait se passer de ces manifestations d`admiration populaires. Le phénomène des fan clubs -quoique pas très récent chez nous - est devenu florissant au Cameroun à la fin des années 90, avec le boom des revenus des footballeurs expatriés. "Une affaire d`escroquerie et de mendicité de la part de ceux-là qui se prétendent admirateurs de tel ou tel sportif", comme le souligne un entraîneur camerounais. Cet avis est d`ailleurs partagé par quelques dissidents, éléments frustrés du fan club Modeste Mbami, rencontrés au quartier Elig-Edzoa : "le vrai fan club se trouve plus en bas vers la boulangerie, ici ce sont des escrocs qui se font voir seulement quand la star est au pays". La réalité des fans clubs, sans exception, est bien celle-là: l`irrégularité des membres adhérents, encore quand ils y sont régulièrement inscrits. Pour la majorité de ces fans clubs, les adhésions restent plus ou moins fictives, en fonction de l`organisation au sein du club.
Il n`en demeure pas moins que le noyau de chaque fan club est basé sur quelques inconditionnels qui, pour la plupart, se révèlent être des amis d`enfance, des voisins de l`ancien quartier de la star et indéniablement des membres de la famille. A la question de savoir si cette dernière s`ingère d`une façon ou d`une autre dans les affaires courantes des admirateurs de leurs rejetons prodiges, la réponse partout semble la même: négative. Sauf pour les cas ou l`idée est partie de l`un des proches parents. André Etone, frère de Françoise Mbango, témoigne: "c`est l`une de mes soeurs qui avait émis l`idée du fan club il y a 4 ans quand Françoise a commencé à faire parler d`elle au niveau international. Les voisins, les amis, ses admirateurs et les autres membres de de la famille nous ont rejoints, mais ça ne veut pas dire que le fan club est géré par la famille car, ce qui fait notre force ce sont les adhérents".
Mais, les faits sont là et une évidence s`impose. Les fans clubs ne sont manifestes qu`en présence de leurs idoles. Quant aux motivations profondes des uns et des autres, elles semblent faire l`unanimité à savoir veiller sur la notoriété du sportif. Mbog Pierre,
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responsables du fan club Makoun: "notre objectif est de promouvoir l`image de marque de notre idole mais en même temps, de mieux le faire connaître aux yeux du public."
Cette opération de promotion d`image - qui par ailleurs se revendique de dessein noble - passe par des apparitions aussi providentielles que les rencontres jouées au terroir national. Le nombre de querelles internes enregistrées et l`organisation des dits clubs laisse à désirer. Bien sûr, dira-t-on, tout le monde ne peut pas toujours être d`accord sur tout, comme le soutient Jean Fogang, président du 2e fan club Mbami Modeste: "le fan club initial était géré par les gars habitant au niveau de la station mais, c`est nous, plus bas ici, qui faisions tout le travail, eux ne se montrant que pour empocher l`argent et les équipements sportifs laissés par notre star. C`est à cause de cela que nous avons décidé de former le nôtre, en attendant d`être à nouveau réunis comme le souhaite le joueur lui-même".
Finances
Indéniablement, le problème réside au niveau de la gestion des avoirs matériels mais surtout financiers car, en dehors des cotisations individuelles de chaque membre, l`objet de toutes les admirations met la main à la poche pour la bonne marche de son fan club. L`impression des banderoles, les déplacements en masse vers les stades, les tee-shirts et autres gadgets ne pouvant êtres couverts par les maigres frais d`inscriptions et autres cotisations versées par les adhérents, groupuscules de 20 ou 30 personnes à la base, contrairement à la masse souvent présente lors des grands évènements.
D`ailleurs, les personnes souvent appelées à se joindre demandent toujours en premier lieu ce qu`elles gagneront sans vouloir s`investir, déplore Roméo Kacheun, le secrétaire général du fan club Bill Tchato. Il continue en disant que, dans son fan club - qui se veut différent des autres - les activités ne se sont pas limitées à des apparitions folkloriques, mais touchent aussi à des projets d`ordre social et culturel:
"Au cours de cette année, nous avons organisé une séance de propreté au stade omnisports, ce qu`aucun autre fan club n`a fait avant nous, offert des dons dans des centres sociaux et offert du matériel au lycée de Bangangté. Nous nous targuons d`être le mieux organisé de tous, avec trois antennes régionales coiffées par un bureau national; nous comptons des membres d`honneur qui contribuent activement sans attendre à chaque fois que Bill Tchato fasse un geste. Ces fonds nous permettent de fonctionner toute l`année et Tchato sait qui contacter en cas de besoin." Mendicité ou sérieux? En tout cas, c`est chacun qui tire la couverture de son coté en accusant les autres:
"la dernière fois, nous avons demandé un match amical au fan club de Samuel Eto`o et, ce jour là, un jeune homme s`est présenté comme son responsable en se disant désolé de n`avoir pu joindre les autres adhérents. Nous avons compris qu`en fait de fan club, c`était des chimères". Néanmoins, ils revendiquent haut et fort leur statut, en clamant à qui veut l`entendre, qu`ils ne se cachent pas pour demander de l`argent: "Si nous sommes derrière la star pour de l`escroquerie, au moins on le fait ouvertement, sans passer par de faux prétextes comme certains. On ne sait jamais ou la chance vous sourira", dit sans détours André Etone. A bon entendeur, salut!
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