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Egypte – Sénégal : 2 – 1 : Les “ Pharaons ” caressent le rêve (08.02.2006)
Malgré les efforts d`Henri Camara, le Sénégal coince en demi-finale.
Match après match, le stade international du Caire est un peu plus rempli. A chaque fois, l’ambiance y est un peu plus électrique. A chaque fois, les quelque 80 000 supporteurs égyptiens portent leur équipe un peu plus haut. Et il faut bien le dire, match après match, dans cette Can, les “ Pharaons ” gagnent en puissance et en assurance. Que pouvait-il donc leur arriver dans ce stade où tant d’équipes adverses se sont cassées les dents ? Ah, bien sûr, les spécialistes rappelaient qu’en 1986, en match d’ouverture de la Can, les Egyptiens s’étaient fait battre. Leur bourreau d’un soir n’étaient autres que… les Sénégalais. Mais 20 ans plus tard, les “ Pharaons ” comptent bien ne pas se faire surprendre. D’autant plus que là, c’est un ticket pour la finale qui est en jeu ! Et pourtant, et pourtant...
Un penalty retiré
Le match peine à se lancer pour des “ Pharaons ” visiblement sous pression dans la première demi-heure. En face, les Sénégalais animent le jeu, se rapprochant de la surface adverse. Evidemment, le public attend une meilleure entame pour son équipe, par trop statique. Mais alors que les dizaines de milliers de supporteurs égyptiens s’impatientent, les “ Pharaons ” profitent d’une balle en contre. “ Mido ” s’engouffre dans le couloir gauche et son centre survole la défense sénégalaise. Frédéric Mendy saute, et dans son extension, touche le ballon de la main. Penalty indiscutable, sifflé par l’arbitre camerounais de la rencontre, Evehe Divine. Il n’en fallait pas tant pour réveiller le public du stade. Ahmed Hassan tire une première fois, et transforme, mais l’arbitre exige que le penalty soit retiré. Le capitaine des “ Pharaons ” s’exécute une nouvelle fois et donne magistralement l’avantage aux siens à la 36ème minute, contre le cours du match (1-0). Coup dur pour les “ Lions de la Teranga ” qui accusent le coup. Mais les hommes d’Abdoulaye Sarr savent bien qu’ils sont passés par de moments difficiles dans cette Can. Il leur en faut plus pour baisser les bras.
Stupeur dans le stade
De retour de vestiaires, les Sénégalais ne paniquent pas, les Egyptiens croient avoir fait le plus dur. La seconde période n’a commencé que depuis six minutes. Un petit moment d’inattention, un mauvais placement de la défense égyptienne, et Mamadou Niang, au milieu de la surface de réparation, reprend de la tête une transversale de Lamine Diatta. L’attaquant marseillais croise parfaitement sa tête et loge la balle dans le but d’Essam El Hadary (1-1). Dans le stade, c’est la consternation. Un silence de plomb, une incrédulité générale. Seule la poignée de supporteurs sénégalais savoure sa joie, dans un stade comme éteint. Croyez-moi, 80 000 spectateurs d’ordinaire si bruyants, qui ne disent mot, cela marque les esprits. L’égalisation est logique, le public le sait. L’équipe des “ Pharaons ”, symbole de tant de fierté nationale, n’est pas à l’abri. Même les encouragements du président Hosni Moubarak, deux jours plus tôt, ne peuvent rendre le onze national invincible.
Le match prend alors une tournure encore plus animée qu’avant, les deux formations sachant pertinemment qu’il suffit de pas grand chose pour faire plier le match.
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Peut être ce tir tendu d’Abdel Wahab, à l’heure de jeu ? Non, la frappe passe à côté. Peut être cette tête de “ Mido ” quelques minutes plus tard ? Non, le ballon passe au-dessus du but de Tony Sylva. Les Sénégalais sont aussi à un cheveu de but, plutôt un pied, celui du défenseur égyptien Abdel Wahab qui, à la 68ème minute, dégage sur la ligne un ballon fuyant qui prenait le chemin des filets égyptiens. Des “ Lions ” et des “ Pharaons ”, qui fera la différence ?
Le coaching d’Hassan Shehata
Pour se donner davantage de solutions, les entraîneurs des deux équipes décident de faire entrer de nouvelles forces dans la bataille. Hassan Shehata lance Amr Zacki à la place de Mido. L’attaquant vedette des “ Pharaons ” crie sa colère à la face de son sélectionneur, comme si ce dernier avait tort de le remplacer. Et pourtant, le joueur de Tottenham n’est assis sur le banc que depuis une minute, et voilà celui qui l’a remplacé inscrire le deuxième but des “ Pharaons ” ! Abou Trika adresse un centre venu de la droite dans la surface de réparation sénégalaise. Amr Zacki s’élève plus haut que les défenseurs et loge de la tête, la balle au fond des filets. Hassan Shehata, lève le poing, en signe de satisfaction. “ Mido ”, calmé, ne peut que participer à la joie du banc égyptien. Amr Zacki donne l’avantage aux “ Pharaons ” à dix minutes de la fin du match.
La fin de la rencontre se joue à un rythme débridé, avec d’un côté des Sénégalais qui jettent valeureusement toutes leurs forces dans la bataille. Et d’un autre côté, des Egyptiens qui profitent des espaces laissées derrière par les “ Lions ” tous orientés vers l’avant. La balle file ainsi d’un but à un autre, sans aucun temps mort. Emad Moteb est bien proche du coup fatal. L’attaquant égyptien, lancé dans le dos de la défense sénégalaise, se présente seul devant Tony Sylva, mais il rate complètement sa frappe. Amr Zacki loupe sa reprise de volée, une minute plus tard.
80.000 spectateurs debout
Mais la grosse occasion de cette fin de match est bien en faveur des Sénégalais. Le très vif Diomansy Kamara slalome, balle au pied, dans la défense adverse, avant d’être bousculé dans la surface. Y avait-il lieu de siffler un penalty ? Les Sénégalais le réclame. L’arbitre ne bronche pas et fait poursuivre le jeu. Le chronomètre indique que nous sommes dans les arrêts de jeu. Le public égyptien, plus qu’impatient d’entendre l’arbitre siffler la fin du match, se fait bruyant comme jamais. La tension est palpable. Evehe Divine met un terme à la rencontre. Les 80 000 spectateurs exultent. Leur équipe est en finale de la Can. Que feront les “ Pharaons ” vendredi face aux “ Eléphants ” ivoiriens ? Il est trop tôt pour le dire, mais sûrement que les hommes d’Hassan Shehata pourront compter sur l’enthousiasme du public, du peuple.
Les “ Lions de la Teranga ”, eux, quittent une compétition où ils auront offert un curieux visage, celui d’une équipe chanceuse par moment, mais capable d’offrir un beau jeu, notamment à partir des quarts de finale. Et l’aventure aurait pu se poursuivre, avec une victoire face à l’Egypte, sans que personne ne crie au scandale. Cela appelle d’autres aventures collectives pour les “ Lions ”.
Par Olivier Péguy www.rfi.fr
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