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Douala : Les clubs et les ligues payent pour jouer au stade de la Réunification (12.08.2009)
Les gestionnaires de cette infrastructure expliquent que c’est un moyen d’associer les utilisateurs à l’entretien des aires de jeu.
Depuis le 20 juin 2009, la ligue régionale de rugby du Littoral organise ses compétitions au complexe Camtel. Elle a choisi de quitter le stade annexe de la Réunification où la plupart des matches étaient jusque-là programmés. Elle quitte ce stade à cause des frais exigés par la direction. Le responsable de la Fécarugby qui nous fournit cette explication trouve exorbitante la somme exigée par la direction du stade de la Réunification en échange du terrain. Un taux qu’il se refuse à nous communiquer.
Un entraîneur de l’Union Sportive de Douala affirme que de l`argent a été demandé à son club lorsqu`il a voulu s’entraîner sur les aires de jeu de la principale arène de Douala. Une somme comprise entre 50 000 et 100 000 Cfa. Une sorte de forfait qui, affirme-t-il, « couvre généralement plusieurs séances d’entraînement ».
René Black Mpondo, le secrétaire général de la ligue régionale de football du Littoral, se dit outré par cette mesure prise par Joseph Mboh, le directeur du stade de la Réunification de Douala. « Il est même allé jusqu’à demander à ceux qui organisaient les concours de recrutement à l’administration pénitentiaire de payer 50 000 Fcfa pour avoir accès au stade, sans succès. C’est un édifice public. On ne peut pas obliger ceux qui veulent l’utiliser à payer! », dit-il.
A la direction des stades de Douala, l’on explique que l’argent exigé sert à l’entretien du stade de la Réunification. Christian Njanga Mbongo, le directeur adjoint du stade, fait savoir qu’en début d’année, le directeur et lui ont réuni leurs « partenaires » pour leur apprendre qu’ils doivent contribuer à l’entretien de l’arène de Bépanda. « Quelqu’un peut-il décider de payer ou pas votre maison ? Nous gérons cette infrastructure avec tous ses problèmes. C’est nous qui nous occupons de tout. Pour les partenaires du football, c’est une participation symbolique. Certains donnent 50 000 Fcfa pour toute l’année. Ce ne sont pas tous ceux qui utilisent le stade qui payent cette somme», confie-t-il. Christian Njanga Mbongo ajoute qu’un document justificatif est délivré à tout usager qui en fait la demande après paiement.
Le stade omnisports de Douala semble être le seul de cette catégorie dont les terrains ne sont ouverts qu’en échange d’une contribution financière. Au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, l’accès aux terrains, nous dit Bernard Philippe Obama, son directeur, se fait sur « une simple demande ».
Ceux qui contestent la décision des gestionnaires du stade omnisports de Douala prennent argument de ce qu’une partie des recettes est réservée à l’entretien de l’infrastructure. Ils pensent que l`argent reversé par les clubs ne sert pas à entretenir le stade.
Réactions :
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Les fédérations, clubs et ligues usagers du stade de la Réunification doivent-ils payer pour l’utiliser ?
Célestin Nkayim, fonctionnaire de la délégation régionale des sports et de l`éducation physique du Littoral : "Ce n`est pas normal"
S`ils doivent contribuer, ce sera combien? Si c`est une modique somme ou de l`argent qui sert à motiver les enfants qui travaillent au stade, je suis d`accord. Mais si une équipe doit débourser 50 000 francs seulement parce qu`elle effectue la reconnaissance de l`aire de jeu du stade de la Réunification, ce n`est pas normal. De la même façon, l`on ne doit pas demander à ceux qui organisent des compétitions officielles de payer pour le faire.
Bilé Tanga, entraîneur de football : "Peut-être que le directeur du stade est confronté à certaines difficultés"
Normalement, la construction et l`entretien des infrastructures sportives publiques relève des missions régaliennes de l`Etat. En réalité, les utilisateurs de ce stade ne devraient pas participer matériellement, financièrement à l`entretien de ce stade.Maintenant, compte tenu de la façon dont sont gérées les choses, on comprend que le directeur du stade puisse demander peut-être aux utilisateurs de participer financièrement. Peut-être que le directeur du stade est confronté à certaines difficultés, peut-être que la politique qu`il a mise en place ne lui permet pas d`assurer normalement cet entretien. Alors en ce moment-là, c`est quelque qu`il peut faire et qu`il ne devrait normalement pas faire.
François Michelet Assong, ancien arbitre de football : « En principe cela ne devrait pas se faire »
En principe cela ne devrait pas se faire. Cela relève des fonctions régaliennes de l’Etat. Il appartient à l’Etat de construire les infrastructures sportives pour les mettre à la disposition de la jeunesse et des sportifs en général. Maintenant, les usagers, de manière exceptionnelle peuvent apporter leur concours, mais ceci dans l’optique d’une contribution définie dans le temps. Tout simplement pour voir comment ces gens peuvent rentrer dans leurs dépenses. La décision du directeur du stade de la Réunification en elle-même est maladroite. Elle est malveillante. Il ne faudrait pas que les usagers tombent dans ce traquenard. C’est une décision ridicule et qui montre que, à un moment donné, il y a des fonctionnaires qui engagent l’image de l’Etat dans certaines compromissions et dans certaines gabegies.
Emmanuel Eder Ondoua, footballeur : « C’est tout à fait normal »
C’est tout à fait normal que les ligues et les clubs contribuent. Nous sommes dans un pays ou les choses vont un tout petit peu lentement au niveau des infrastructures. Donc, si tout le monde met la main à la pâte pour essayer de faire avancer le pays par rapport à ce handicap, moi je pense que c’est tout à fait normal.
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