|
|
Infrastructures: Le Sud en panne (08.04.2005)
Robert Ngono Ebode
Des salles de fêtes au secours des organisateurs des compétitions sportives.
Le lancement des activités, le mois dernier, de la Fédération camerounaise de tennis de table, s`est effectué dans la maison du parti de Nko`ovos à Ebolowa, faute de salles appropriées. La conséquence d`une telle situation étant un éclairage approximatif à l`aide de quelques ampoules rondes dont dispose cette structure. Autre handicap, pas d`espace prévu pour les spectateurs qui se voyaient obligés, ainsi que les joueurs, de traverser la salle et l`aire réservées aux jeux pour aller d`un coin à un autre. Quelques semaines avant, c`était à la Fédération camerounaise de gymnastique de procéder au lancement, toujours à Ebolowa, de ses activités pour le compte de cette saison.
Cette compétition s`est déroulée dans la salle des fêtes du collège régional d`agriculture avec un matériel emprunté et inadapté. La surface de compétition étant constituée de tatami de judo, propre à créer des accidents pendant la compétition. Cette salle, elle-même inadaptée à ce genre de compétition, présente une défaillance physique : le plafond qui menace de s`effondrer. En dehors du tatami, tout le reste du matériel ayant servi à la compétition provenait de Dojah, une équipe de la province de l`Est qui, par ailleurs, a raflé la quasi totalité des médailles. C`est dire, si cela pouvait encore surprendre au Cameroun, que la province du Sud présente beaucoup de carences en terme d`infrastructures sportives. Pas de gymnases, en dehors de ce qui en tient lieu en ce moment au lycée classique et moderne d`Ebolowa et où les toiles d`araignée ont pris le dessus sur la couche de peinture jadis blanche et qui a viré au kaki au fil du temps.
Inertie
Mais, tout à côté de ce tableau très peu reluisant, on trouve quand même des structures d`assez bonne qualité. Il s`agit du complexe sportif d`Ebolowa, créé en 1986 par l`ex (?) ministère de la Jeunesse et des Sports pour abriter les jeux Ossuc devenus aujourd`hui Fenasco B, et du stade municipal d`Ebolowa, qui, d`après certains techniciens, se classe parmi les meilleurs stades du pays. A voir l`état de ces infrastructures aujourd`hui, plusieurs interrogations surgisent. Surtout pour ce qui est du stade de football, quand on sait qu`en dehors des miettes qui sont recueillies pendant les matches de deuxième division, le ministère de tutelle envoie souvent de l`argent à la direction des stades du Sud pour
|
"l`entretien de ce stade". Cela a encore été le cas l`année dernière, avec des subventions d`une valeur totale de l`ordre de 20 millions de francs F Cfa.
La décrépitude du stade de football est telle que lors des rencontres de football, le temps additionnel est davantage la conséquence des ballons qui se perdent dans la broussaille à l`intérieur du stade. Pour Patrice Obougou, chef service provincial des sports du Sud, " le ministère de tutelle n`a plus les moyens pour construire les aires de jeux appropriées. Mais, il alloue souvent des subventions à la direction des stades du Sud qui se doit d`entretenir les infrastructures existantes."
Le complexe sportif, lui, non plus ne paie pas de mine. Comme le stade de football, il est abandonné dans la broussaille. Il ne vit que lorsqu`il accueille de rares compétitions qui ne durent que le temps d`une journée. La tribune des officiels est en état de délabrement très avancé. Pour le reste, c`est l`endroit par excellence pour les "idylles nocturnes et éphémères" ou encore pour ceux qui veulent chasser leur embonpoint. Le complexe sportif est surtout l`espace privilégié de certaines sociétés qui l`utilisent pour leurs campagnes publicitaires. D`ailleurs, depuis la construction de la nouvelle place des fêtes jouxtant ce complexe, celui-ci sert de garage de véhicules des invités aux différentes manifestations qui s`y tiennent.
Et pourtant, c`est cette province qui fait courir depuis le debut d`année, de nombreuses fédérations qui y viennent pour le lancement de leurs activités. Lors du dernier Tour cycliste international du Cameroun, la Fédération camerounaise de cyclisme a programmé trois étapes dans le Sud, alors que la ligue provinciale ne dispose pas d`un seul vélo. Les fédérations camerounaises de gymnastique, de tennis de table, de sports pour handicapés, et de judo sont passées par le Sud. D`autres sont annoncées à l`instar du taekwondo et du catch à Meyomessala dans le village du président de la République, Paul Biya. Il faut remonter dans dans les années antérieures pour connaître pareil déferlement sportif dans cette région, qui n`est pas à proprement parler, réputée pour être un vivier d`athlètes. C`est ainsi qu`à la question de savoir pourquoi ce choix porté sur la province du Sud, certains présidents de fédérations comme Jean Claude Mbarga de la gymnastique ou Alfred Assogo Bagueka du tennis de table répondent que "c`est pour la vulgarisation des activités de leur fédération."
|
|
|
|
|
|
Hits: 1219 | quotidienmutations.info
| | | Toutes les ( 0 ) Réactions
|
|
|
Pour réagir, vous devez être connecté. Enregistrez vous et connectez vous.
|
Première page
Toute l' actualité
|
|
|
|
|
| |
|