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Mésaventure: Les « Bébés Lions » boudent leurs primes (21.09.2010)
L
’euphorie des champions du monde de handball du Commonwealth n’aura duré que l’instant d’une rose. Un jour après leur sacre, les Lionceaux de cette discipline sont dans la tourmente. A peine ont-ils eu le temps de célébrer leur précieuse médaille en or que déjà, on parle dans la tanière, de fausses promesses liées à leurs primes de participation. Idem pour les handballeuses qui maudissent aujourd’hui les responsables de la Fédération camerounaise de handball (FECAHAND) pour les avoir « trompé ». C’est sans doute ce qui justifiait l’ambiance électrique qu’on a vécu hier, lundi 20 septembre 2010, au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), aux environs de 11 heures. Éparpillés en petits groupes dans la cour de cette institution, les « ambassadeurs du Cameroun » aux championnats du monde cadets du Commonwealths ont remuants. Regard au loin, les visages laissent lire la nervosité. Chez les coachs qui tentent tant bien que mal de les consoler, c’est une mine d’enterrement. A la question de savoir les raisons d’une telle attitude, les joueurs se lâchent. « On nous a promis avant le début de la compétition qu’en cas de victoire, chacun de nous empochera la somme de trois millions Fcfa. Nous nous sommes donnés à fond et c’est comme cela que nous avons remporté le trophée, au prix de notre sueur. Hier on nous apprend que chacun de nous n’aura droit qu’à 75.000 Fcfa seulement. Ce qui est injuste et insultant à la limite. Voilà pourquoi nous avons refusé», tempête Boubakary Amadou, le pivot de l’équipe masculine du Cameroun, élève dans la région du Grand nord.
Alain Daniel Kenne Kebou, le capitaine de cette équipe a lui aussi les nerfs à fleur de peau depuis l’annonce de cette nouvelle qu’il considère comme méprisante. « C’est impensable qu’après avoir passé plus de quatre mois de stage, loin de nos familles, qu’on vienne à nous traiter comme des malpropres. Nous aimons notre pays. C’est d’ailleurs pour cela que nous nous sommes investis dans cette compétition, au point de sécher deux semaines de classes. Ce que nous demandons maintenant c’est de rentrer dans nos droits et de percevoir ce qu’on nous a promis au départ. Qu’on cesse de nous tourner en bourrique », tranche-t-il. Les parents non plus ne sont pas satisfaits du traitement subi par leur progéniture. Eux qui espéraient bénéficier d’une
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bouffée d’oxygène, grâce aux retombées de cette compétition, afin d’assurer une bonne rentrée scolaire à leurs enfants, en sont finalement exaspérés. « Avec tout ce que nous avons dépensé depuis pour nos gamins, on s’attendait à tout sauf à une humiliation de ce genre. Nous les avons laissés suivre leur passion qui est le handball. Mais si c’est pour être malmenés comme c’est le cas aujourd’hui, je préfère qu’on mette un terme à tout cela », argue François Ngansop, parent.
Mémorandum
Chez les coachs, on tente de cacher sa désolation sous un manteau d’indifférence. « Nous ne sommes évidemment pas satisfaits de tout ce qui se passe ; mais on fait avec. Nous n’allons pas nous révolter pour autant car le suivi et l’encadrement de ces enfants passent en premier», balbutie Mbenoun Joseph, entraîneur des gardiens de buts. Pourtant la charte des sports est claire. En cas de médaille en or, l’équipe victorieuse a droit à 3 millions Fcfa, en cas de médaille en argent, 2 millions Fcfa et la médaille en bronze donne droit à 1 million Fcfa. La matinée de dimanche 19 septembre apprend-t-on, n’était déjà pas paisible. Courroucés, « les Bébés Lions ont rédigé un mémorandum qu’ils ont adressé au Minsep pour dénoncer la façon avec laquelle ils ont été traités. Ils ont même refusé de prendre part à une réunion prévue à la Fecahand si leur situation n’était pas résolue », révèle une source.
Approché, le président de la Fécahand, Jules Moudimé Njalla, parle des problèmes liés au financement de la compétition. Le budget qui s’élevait au départ à 490 millions Fcfa a été largement revu à la baisse au point où ce n’est finalement que 100 millions Fcfa qui ont été débloqués pour couvrir toutes les charges liées à ces championnats. Toutes choses qui ont eu une incidence négative sur les primes des athlètes. Toutefois, « je suis satisfait parce que nous avons rempli notre feuille de route, notamment en assurant l’hébergement, le transport et toutes les autres charges des différentes délégations qui ont pris part à ce tournoi ».
Informé, Michel Zoah, le Minsep qui a remis en guise de « prime de podium » 5.000 000 Fcfa aux deux équipes (joueurs, encadreurs…, a exigé qu’une enquête soit ouverte pour en savoir davantage sur les raisons des nombreux couacs enregistrés lors de cette compétition d’envergure. On attend !
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