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Rugby: Serge Betsen voit double (29.12.2005)
LA PLAGNE (Reuters) - Blessé à l`oeil depuis deux mois et demi, le troisième ligne Serge Betsen continue à voir double mais ne perd pas de vue pour autant l`équipe de France de rugby, lancée vers la Coupe du monde 2007.
Invité à la quatrième édition des "Etoiles du sport" où il parraine l`Agenais Jean Monribot, un Bleu de moins de 19 ans, le Biarrot, 31 ans, ne voit pas son avenir en bleu s`assombrir même si son arrêt de travail vient d`être prolongé de trois semaines.
Au contraire, même s`il évolue à un poste à grande concurrence, le troisième ligne a suivi "en toute sérénité" les récents matches du XV de France.
"La Coupe du monde est encore loin donc il peut se passer énormément de choses entre aujourd`hui et après-demain. Ensuite la concurrence ne m`a jamais stressé. Elle vous pousse à gagner votre place donc à travailler. Dans le rugby comme ailleurs, il n`y a pas de miracle, il faut bosser : c`est la meilleure voie vers l`excellence", explique-t-il.
"Maintenant, je vais prendre mon mal en patience, bosser, redevenir costaud et retrouver ma place."
Le 9 octobre, lors de la première mi-temps de la rencontre Toulouse-Biarritz, Serge Betsen recevait un coup de coude bien involontaire d`Isitolo Maka à l`oeil gauche.
"Je ne peux pas vraiment dire que je ne l`ai pas senti puisqu`il a des coudes comme mes cuisses", plaisante-t-il.
Depuis le troisième ligne souffre d`une diplopie. Son oeil peine à se baisser donc il voit double. Alors, il porte une large paire de lunettes teintées orangées à prismes afin d`éviter de baisser l`oeil.
"PLUS DE REGULARITE"
"L`évolution va dans le bon sens. Mais, pas assez vite à mon goût. C`est assez frustrant. Logiquement, j`aurais dû reprendre l`entraînement cette semaine. Mais comme j`ai toujours un hématome important à l`oeil, mon arrêt de travail a été prolongé de trois semaines", précise le Biarrot dont le plancher
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orbitalde l`oeil gauche fracturé lors du choc a été consolidé avec une plaque de résine.
En attendant de revenir en Bleu, Serge Betsen, qui passe des tests de vision toutes les semaines, n`a pas de trouble grave au niveau de l`oeil et pourra rejouer "sans appréhension de prendre un pain sur l`oeil".
Avec attention, Serge Betsen a suivi les dernières percées de l`équipe de France, notamment au stade de France face à l`Afrique du Sud. Le demi-finaliste de la Coupe du monde 2003 semble impressionné par ces Bleus qui montent en puissance.
"La tournée de l`automne est révélatrice du patrimoine de l`équipe de France. En vue de la Coupe du monde, il est important de faire tourner tous les joueurs possibles, de donner une chance à tout le monde. A l`arrivée, l`essentiel est d`avoir le meilleur à chaque poste. Si je suis le meilleur, tant mieux. Si c`est un autre qui le mérite, il n`y a pas de souci pour moi", glisse le joueur originaire du Cameroun.
"Maintenant, il nous faut acquérir une plus grande régularité dans la victoire, notamment à l`extérieur. En cela, j`aurais bien aimé que cette année, on gagne contre le Pays de Galles."
A la faveur des différentes sorties de l`automne, Serge Betsen a aussi vu évoluer les All Blacks, "ceux qui furent mon cauchemar, d`ailleurs même le pire de ma carrière, en novembre 2004 où nous étions totalement démunis face à eux".
Fair-play, le Biarrot, double vainqueur du Tournoi des Six nations en 2002 et 2004, rend un hommage appuyé à cette armada des antipodes.
"En résumé, ils ont une longueur d`avance sur nous parce qu`ils bossent à 200 % depuis des années. Je reste envieux quand je les regarde jouer à un niveau qui est celui de l`excellence. Les clés pour entrer dans leurs failles tournent certainement autour de la rigueur, de la discipline et du respect des règles. En équipe de France, nous avons, je pense, les moyens de trouver ces clés", conclut Serge Betsen.
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