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ASSEMBLéE GENERALE : NéGOCIATION POUR LE PARTAGE DES POSTES à LA FéCAFOOT (14.02.2005)
Entre l’affairisme, le clientélisme, le favoritisme et le paternalisme la Fédération camerounaise de football s’emballe.
Depuis de longues dates, de nombreuses voix se sont élevées pour décrier et dénoncer les tripatouillages et les maffias au sein de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Cette fin de saison aura encore été particulièrement marquée par des scandales à répétition. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest les ligues départementales et provinciales ont fait fort. Notamment dans le Nkam, la Sanaga-Maritime ; le Centre, le Littoral, le Sud… Entre la programmation et la déprogrammation des matches d’une part et, la qualification et la disqualification des équipes d’autre part, le maigre public qui s’intéresse encore au football local ainsi que les quelque dirigeants qui y ont encore du cœur ne savaient plus où donner de la tête. Les décisions émanant des instances locales de la Fécafoot prises ces derniers mois ont enlevé le peu d’engouement et de considération que le public avait encore pour certains dirigeants qui, depuis toujours avaient excellé dans l’affairisme, le clientélisme, le favoritisme, le paternalisme, etc. Bref, toutes choses qui désagrègent la bonne (?) marche du football camerounais, malgré son amateurisme chronique auquel la nation et le monde entier étaient habitués.
Une fin de saison chaotique sur fonds d’incurie et de frilosité des lendemains incertains entretenus par l’annulation inopinée de l’assemblée générale élective de l’instance dirigeante fédérale, suivie immédiatement de la création des commissions d’enquête sur la gestion financière et sur la relecture des textes. Le 23 avril 2004 était comme un jour de deuil à Tsinga-Yaoundé, siège de la Fécafoot où l’affaire de l’Uni-Qit qui avait en son temps charrié passions et haines à cause de la sanction de retrait de 6 points qui barrait la route des Coupes des nations et du monde aux Lions Indomptables.
La présidence de la République avait vu juste. Non pour la seule affaire des 6 points mais aussi parce que les dirigeants de la Fédé avaient oublié qu’ils étaient devenus illégitimes. Elus en janvier 2000, leur mandat avait expiré depuis 2 mois. Mais pourquoi même songer à remettre le mandat en compétition, puisqu’à la Fédé on est certain qu’on est les plus beaux, les plus sages, les irréprochables, les plus riches : les “ sabi-tout ”. C’est pourquoi au moment de renouveler les organes de base, on s’est senti obligé de se mêler à toutes espèces de combines pour maintenir les fidèles des fidèles et destituer les “
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jaloux ” empêcheurs de tourner en rond. Les résultats des élections dans les ligues départementales et provinciales de football sont connus de tous, leurs échos aussi.
La Fécafoot est une véritable marre à canards. Ceux qui, au départ donnaient l’impression de ne pas aimer l’eau sale, en sont venus à y patauger aujourd’hui en toute aisance au point d’être mouillés jusqu’aux os. Ce n’est heureusement pas avec cette même cour royale où le roi se croit tout permis qu’il faudrait recommencer, 10 mois après. La révision des textes n’a pas que fait couler encre et salive ; elle a permis une recomposition du corps électoral de l’assemblée générale du 15 février. Ce qui donne lieu depuis peu à de grandes batailles de positionnement pour être parmi les 169 heureux de l’assemblée générale au titre de délégués provinciaux et représentants des différents corps de métier. La saison des médisances, commérages, dénigrements, trahisons, etc. s’est ouverte. On comprend donc que les dirigeants de la Fédé ne s’empressent pas à ouvrir la saison de foot en se cachant derrière un fallacieux prétexte qu’ils sont en fin de mandat. Un peu comme si le bureau exécutif de la fédé venait de le découvrir. De quoi rire quand on sait que cette situation court depuis un an, le temps d’une saison sportive.
Une situation trouble qui profite à ceux qui savent s’en servir. Le président sortant et candidat à sa propre succession peut alors faire la revue des troupes nuitamment pour quémander les voix ; car il ne semble plus maîtriser totalement la barque qu’il a contribuée à monter. Les présidents de clubs, notamment ceux de première division ne porteraient plus le bureau exécutif de la fédé dans leur cœur à cause des désagréments qu’il les fait subir. Un championnat hybride aux fortunes diverses, un puissant réseau de délivrance de certificat de transfert favorisant l’exode de jeunes talents moyennant des sommes qui avoisinent demi-million sur le dos des dirigeants qui se saignent plutôt, une gestion financière des plus opaques, la suspension des officiels, des dirigeants et des joueurs à tête chercheuse, etc. La réélection de Iya Mohammed apparaîtra comme une légitimation de toutes ces mascarades successives depuis 1996. Mais comment ne pas le faire dans un contexte où le système est verrouillé, où les candidatures ont été tamisées, où l’élection se déroule sur la base de deux textes ? N’ y a-t-il pas de quoi imaginer une troisième voie qui exigerait une élection sur la base d’une liste consensuelle des hommes d’horizons divers?
Par N.N.M.
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