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Le défi des infrastructures sportives (05.08.2004)
La réalité ne cesse d’étonner. Le Cameroun ne possède pas d’infrastructures sportives de qualité, toutes disciplines sportives confondues. Ce n’est un secret pour personne que les rares gymnases publics(comme celui de l’Institut national de la Jeunesse et des Sports à Yaoundé) ou privés (surtout dans les institutions scolaires confessionnelles) ont fait leur temps et ne répondent plus aux normes internationales. Ils ne peuvent pas accueillir des compétitions de haut niveau en basket-ball, hand-ball, volley-ball etc. Le stadium de Madagascar a été, hélas, inutilement détruit. Les pistes d’athlétisme en tartan sont rares. Seuls les stades omnisports de Yaoundé et de Garoua peuvent abriter des rendez-vous internationaux à l’instar des récents meetings continentaux ou des championnats juniors d’Afrique. En boxe , le camp de l’Unité menace de s’écrouler depuis des années.
Même la discipline la plus populaire, à savoir le football, ne brille pas par la quantité et la qualité des infrastructures. Les plus grands stades, construits il y a 34 ans à Yaoundé et à Douala pour accueillir la coupe d’Afrique des Nations en 1972, ne répondent plus à toutes les normes requises par la CAF et la FIFA, malgré des efforts constants d’adaptation et de maintenance. Le renvoi prolongé du match Sable- Orlando à cause de l’inondation de l’aire de jeu du stade Omnisports de Douala est significatif à cet égard. Les clubs, même les plus anciens et les plus célèbres, ne possèdent pas tous des aires d’entraînement. Dans les villes ou dans les campagnes, de nombreuses entreprises, des établissements scolaires, des communes etc ne réservent souvent ni l’espace ni les moyens matériels et financiers nécessaires aux infrastructures sportives dont la construction a pourtant été rendue obligatoire par une loi votée à cet effet il y a une quarantaine d’années.
Pour l’observateur, l’étonnement est d’autant plus grand que, paradoxalement, les résultats élogieux des sportifs camerounais sont
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inversement proportionnels à la qualité et la quantité des infrastructures de préparation et de compétition disponibles sur place. Les jeunes camerounais de plusieurs générations se sont à maintes reprises hissés sur les podiums continentaux et mondiaux , remportant plusieurs fois des titres de champions d’Afrique en football, volley-ball, hand-ball ou basket-ball et méritant des médailles panafricaines ou olympiques en athlétisme, en boxe, en cyclisme, en haltérophilie, en lutte etc.
Cependant, les pouvoirs publics ne cessent de manifester leur vive préoccupation pour la construction et la maintenance des infrastructures sportives. Comment en irait-il autrement, lorsqu’on connaît l’option gouvernementale officiellement et invariablement affirmée pour la formation de la jeunesse, l’encadrement des talents, sans oublier le rayonnement du Cameroun qui en résulte et aussi les loisirs de la population. C’est dans cette perspective que fut votée la loi déjà évoquée. L’organisation itinérante des jeux scolaires et des jeux universitaires à travers le pays participait aussi de cet engagement de multiplier les infrastructures à travers le pays. Toutefois cette volonté s’est heurtée à la fois à la crise économique et aux faiblesses inhérentes à l’exécution des marchés publics, les ouvrages réalisés s’avérant souvent peu fiables et ayant une durée de vie extrêmement limitée. La préoccupation relative aux infrastructures sportives demeure pourtant actuelle. Le ministre de la Jeunesse et des Sports vient de l’exprimer à Douala lors de l’une de ses premières descentes sur le terrain.
Au-delà de l’étonnement des observateurs et des préoccupations des pouvoirs publics, que faire concrètement ? L’espoir réside-t-il dans une autre politique volontariste , impliquant à la fois les pouvoirs publics, les entreprises, les communautés ? Ou bien encore dans la coopération avec les pays amis ? C.T. ouvre à nouveau ce dossier complexe qui tarde à trouver des solutions efficaces.
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