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13.08.2004
J.O. d’Athènes : Quelles chances pour l’Afrique ?
La cérémonie solennelle d’ouverture des XXVIIIe jeux olympiques d’été se déroulera aujourd’hui au stade olympique d’Athènes, sur le lieu même où furent organisés en 1896 les jeux de la 1ère olympiade de l’ère moderne. Le rétablissement des jeux olympiques avait été décidé deux ans plus tôt, le 23 juin 1894 à Paris, lors du congrès constitutif du comité international olympique initié par le Français Pierre Frédy, baron de Coubertin. L’origine probable des jeux remonterait toutefois à 884 avant Jésus Christ. Il s’agissait d’une trêve décidée par Iphitos, roi d’Elide, Lycurgue de Sparte et Cléosthène de Pisa. Cependant c’est Héraclès qui les aurait institués et systématisés dès 776 avant J.C, sous la forme d’un grand rendez-vous sportif et culturel. Ainsi, les jeux olympiques renouent avec leurs racines de la Grèce antique.
Bravant les critiques relatives aux retards de la préparation, les Grecs ont commencé, depuis quelques jours, à accueillir les 10.500 athlètes originaires de 201 pays réunis pendant la quinzaine olympique du 13 au 29 août 2004. Les organisateurs ne cessent de clamer, non sans quelques bonnes raisons, que tout est effectivement prêt. Toutefois, tandis que les jeux de l’époque antique en Grèce constituaient un moment de paix au cours duquel les peuples, même belliqueux, ne pouvaient déclarer la guerre, le rendez-vous olympique ne semble plus inspirer le même esprit pacifique entre les Etats modernes. Il suffit pour s’en convaincre d’observer que sont présents à Athènes des athlètes de pays en guerre. D’ailleurs la grande obsession de ces premiers jeux du IIIè millénaire est la sécurité, loin des records et de la fraternité. Selon les organisateurs, 750 milliards de FCFA environ sont consacrés à l’enveloppe sécuritaire. Plus de 70.000 policiers et militaires scrutent tout, sans oublier les volontaires. Le soutien aérien de l’OTAN est acquis pendant que les navires des marines grecque et israélienne ainsi que la 6è flotte américaine patrouillent le long des côtes. Il s’agit de prévenir et de déjouer tout éventuel attentat terroriste. La politique n’est pas si éloignée que ça des jeux.
La participation de tous les continents est aujourd’hui acquise. Il n’en a pas toujours été ainsi. Pour mener victorieusement le combat acharné contre l’odieux système de l’apartheid en Afrique du Sud, les pays africains décideront de boycotter les jeux olympiques de Montréal. Pour des raisons liées à la guerre froide, de nombreux pays occidentaux ont boycotté les jeux de Moscou.
Sur le terrain, les compétitions ont commencé il y a deux jours avec le football. Les représentants de l’Afrique, le Mali tombeur du Cameroun médaillé d’or aux jeux précédents et la Tunisie ont déjà obtenu chacun un point. Comme lors des précédentes éditions depuis une vingtaine d’années, les Africains s’annoncent comme de sérieux prétendants pour la première place du podium en athlétisme, dans les courses de fond et de demi-fond où Kenyans, Ethiopiens, Sud-africains, Somaliens et pourquoi pas Nigérians, Algériens et Marocains font déjà parler d’eux au plus haut niveau mondial. Le Cameroun sera présent avec 20 athlètes dans cinq disciplines.
Mais, eu égard à ses origines et au contexte mondial actuel marqué par des antagonismes politiques, économiques et sociaux, on ne peut s’empêcher de s’interroger. Les jeux olympiques peuvent-il jouer un rôle pour la paix dans le monde ? Les compétitions, loin de toute trêve, ne seraient-elles qu’une forme de combat, voire une autre forme de " guerre ludique ", apparemment un peu plus civilisée ? CT ouvre la réflexion dans le dossier de la rédaction.
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