ACTUALITE |
02.11.2005
Handball : Les Lionnes et le “système D”
Pour préparer les championnats du monde à Saint-Pétersbourg, elles s’accommodent de la précarité.
Courbées et tenant dans les mains un balai, quelques joueuses de l`équipe nationale de handball s`appliquent à enlever l`eau sur l`aire de jeu. Leurs partenaires se trouvent encore sous la véranda d`une boutique située à l`entrée du terrain de handball de la gendarmerie nationale, sis au Camp Yeyap. La véranda leur a servi d`abri de fortune quand la pluie s`est mise à tomber sur la ville de Yaoundé, peu avant le début des entraînements de ce mardi 1er novembre 2005. L`intempérie sera d`ailleurs à l`origine du retard de la séance d`entraînement et influencera surtout sa durée. Au lieu des deux heures habituelles, elles se contenteront de la moitié, la nuit étant tombée rapidement. «La pluie nous a causé beaucoup de tort cet après-midi. A quelques jours de la compétition, il y a encore de nombreux réglages à effectuer. Quand le temps joue en notre défaveur, c`est toujours désagréable», regrette Nicole Magne, capitaine de l`équipe nationale féminine de handball.
Parmi les réglages, les coéquipières de Nicole Magne ont eu droit à une série d`apprentissage du tir en appui et à la recherche de l`intervalle pour le tir en appui. Par groupe de deux, puis de cinq, à travers les combinaisons, les joueuses ont mis en pratique les consignes du directeur technique national de la discipline (Dtn), Marius Mouthé. Celui-ci n`hésitait pas à les ramener à l`ordre. «Quand vous commencez les discours, ça veut dire qu`il n`y a plus rien». Outre le Dtn, l`entraîneur national, Augustin Nyongha était également présent. «Chaque joueuse doit être dangereuse chaque fois qu`elle a le ballon. Puisqu`une fois qu`elle est en possession de la balle, elle doit se diriger vers les buts de l`adversaire. C`est pour cette raison que l`apprentissage de l`appui est important», explique Augustin Nyongha.
Bien avant la phase des combinaisons, comme mise en jambes, les joueuses ont livré un match de football entre les jeunes et les vieilles. «Comment arriverez-vous à vous distinguer?» La question de l`entraîneur est d`autant plus pertinente qu`il est impossible de faire la différence entre elles. Certaines sont habillées en jogging, alors que d`autres portent tout simplement des shorts. Pour dissiper son appréhension, Nicole Magne lance «on se connaît coach». Augustin Nyongha ne perd pas de temps. Comme boussole, il tient dans sa main un chronomètre. Dès que le temps imparti à une séance arrive à son terme, il le signale aussitôt et enchaîne avec un autre exercice. Pas moyen de se désaltérer entre ce travail intense. Pourtant quatre palettes d`eau sont mises à leur disposition par la Fédération camerounaise de handball (Fécahand).
Vingt-deux joueuses ont participé à la séance d`entraînement d`hier. Parmi lesquelles trois professionnelles évoluant en Côte d`Ivoire. Il s`agit notamment de Francine Ntsama, Labelle Kun Ngo Nguidjol (Africa sport) et Marguerite Tchagam (Rombo). Tandis que les amateurs sont principalement les sociétaires de Tonnerre Kalara Club (Tkc) et des Forces armées et police (Fap). Les handballeuses venues de Côte d`Ivoire doivent leur présence en terre camerounaise à l`intersaison et surtout à la participation ivoirienne aux 19es championnats du monde de handball à Saint-Pétersbourg en Russie. Une compétition à laquelle le Cameroun prendra également part. C`est ainsi qu`en attendant le stage bloqué, les entraînements s`effectuent tous les jours, à l`exception du dimanche, entre 16h30 et 18h30. Aussi bien au début qu`à la fin des rencontres quotidiennes, le cri de guerre «Akoula sasa» est repris en cœurs. Comme pour se donner du courage face au challenge qui les attend au pays des Tsars.
Priscille G. Moadougou
|
|
Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
|
|
|
|
| |