ACTUALITE |
27.06.2002
Une nouvelle époque est née dans le football
Bell Antoine, L`Humanite
La mondialisation, ce n`est pas seulement de l`économie et du commerce ! Ce n`est pas que des grands qui mangent des petits. Avec le foot, on voit que les petits peuvent aussi engloutir les gros. Le foot, d`une certaine manière, prouve que les hommes peuvent parfois être égaux.Nous sommes, je pense, définitivement sorti de la situation des arbres qui cachent la forêt.
Le foot n`est plus réservé à quelques-uns. Désormais il faut admettre que tous les pays peuvent réussir quelque chose. On n`a pas vraiment pris au sérieux les équipes asiatiques et voilà qu`elles montrent avec panache qu`on peut se hisser au plus haut niveau.
Mais dans cette Coupe du monde il y a eu aussi le Costa Rica, le Mexique, les Etats-Unis qui ont produit du jeu et obtenu des résultats. Toutes les nations, qui pour expliquer leur élimination ou leur contre-performance, ont cherché la petite bête doivent admettre que le monde du foot a changé et que la mondialisation du foot avance au grand galop. Il y a un constat simple : tout le monde peut comprendre et appliquer des tactiques.
Le foot n`est plus réservé à quelques-uns. Le syndrome du Cameroun en 1990, c`est terminé. Il faut maintenant savoir que l`époque des performances sans lendemain est derrière nous. Durant cette Coupe du monde, aucune des réussites venues des pays supposés mineurs n`est due au hasard.
Et quand il y a eu défaite, comme dans le cas du Sénégal, c`est lorsque cette équipe a fait un mauvais match. D`ailleurs, toutes ces nations repartent avec un capital confiance décuplé et sont dans une dynamique de la progression. On se dirige vers un nouveau développement et l`instauration d`une nouvelle hiérarchie, ne serait-ce que parce que sur les trois aspects primordiaux, tactique, technique et logistique, tous les pays peuvent rivaliser ou se donner les moyens de rivaliser.
La Corée n`avait pas de grand entraîneur mais en faisant venir Hiddink on voit que, mis dans de bonnes conditions, des petits joueurs font les mêmes résultats que les grands favoris. Nous sommes, je pense, définitivement sorti de la situation des arbres qui cachent la forêt, comme cela avait pu être le cas avec Simonsen, couronné meilleur joueur d`Europe à une époque où l`équipe nationale du Danemark ne valait rien, ou bien même avec Weah, le Libérien, ballon d`or. Désormais il faut admettre que tous les pays peuvent réussir quelque chose.
Bell Antoine, L`Humanite
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