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10.12.2002
David Mayebi : "Nous avons réussi à restaurer l`image du footballeur camerounais"
JJM
L`Association des Footballeurs Camerounais (AFC) est née en 1995, sous l`impulsion de quelques anciens footballeurs notamment : Mayebi David, Emmanuel Mve, Louis Marie Ondoa, Joseph Antoine Bell, Mbassoua Isaac, Léa Eyoum Charles. Etc&
Ses objectifs : la prise en charge du footballeur en activité et la revalorisation de l`image du footballeur camerounais.
Après sept années d`existence, et malgré les nombreuses difficultés rencontrées, l`AFC est parvenue à s`imposer comme un acteur incontournable dans le paysage du Football au Cameroun.
L`AFC ne s`est pas uniquement illustré sur le plan national. Elle s`est également ouverte à l`extérieur. Ainsi, l`un de ses principaux partenaires à l`étranger est l`Union Nationale des Footballeurs Professionnels de France (UNFP).
L`AFC est aussi représenté au plus haut niveau de la sphère internationale du football. Son président, David Mayebi, est vice-président de l`Union des Footballeurs Africains (UFA), membre du bureau exécutif de la Fédération Internationale des Footballeurs Professionnels (FIFPRO) et membre de la chambre des litiges de la FIFA.
Dans l`interview qui suit, M. David Mayebi, parle de la genèse de L`AFC, du rôle qu`elle joue auprès de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) et de ses ambitions....
M. le président, pouvez-vous très brièvement nous parler de la genèse de l`AFC ?
L`AFC est née il y a près de sept ans. Les débuts n`ont pas été faciles. Ce n`est pas toujours facile à une force de proposition qui arrive, d`apporter de nouveaux concepts dans le football. Surtout lorsqu`il s`agit des pratiquants qui veulent apporter leur expertise dans le domaine.
Depuis 40 ans que notre fédération et notre football existent, ce sont toujours les non professionnels qui ont géré cette affaire, des gens qui ne maîtrisent pas notre activité.
L`AFC est née à un moment où le football camerounais était au plus bas niveau. La fédération avait été dissoute et remplacée par une Cellule Provisoire de Gestion à la tête de laquelle avait été placé un ancien capitaine des Lions Indomptables, M. Mve Emmanuel. Ce dernier avait trouvé bon d`associer un certain nombre de footballeurs qui avaient du temps, la disponibilité et l`expertise. Malheureusement, cette expérience a tourné court. C`est sur ces entrefaites qu`est née l`AFC. Sur le terrain, nous avons rencontré de nombreuses oppositions à ce que les ayants droits puissent gérer leur activité.
Quand on regarde l`AFC, l`impression qui se dégage est que c`est davantage une affaire des anciens footballeurs que des joueurs en activité.
Ce n`est en réalité qu`une impression. Marc Vivien Foe n`est pas un ancien joueur. Song et Guy Feutchine ne sont pas des anciens joueurs. Dans le championnat national, nous avons des joueurs de Caïman, de Dynamo, de Léopard, de Coton Sport qui sont membres de l`AFC.
Lorsqu`un joueur joue, il n`a pas le temps de réfléchir à sa carrière. C`est aux anciens de le faire. Il y a des joueurs en activité qui sont membres actifs de l`AFC. L`AFC n`est pas une affaire des anciens joueurs. La preuve, lorsque nous demandons à la fédération de souscrire une assurance pour les joueurs, c`est pour qui ? Lorsqu`un statut des joueurs est adopté, ce ne sont pas des anciens qui en bénéficient. Ce sont les joueurs en activité. Ce sont eux les membres de L`AFC.
Le reproche qui est souvent fait à l`AFC est celui de n`être qu`un tremplin pour d`anciens footballeurs, dont l`ambition est de se positionner dans les sphères dirigeantes du football. Ce reproche vous semble-t-il justifié ?
Il est vrai, certains anciens joueurs ont profité du cadre que nous leurs avons créé pour se positionner. Mais après, ils se sont cassés le nez. Aujourd`hui, je peux affirmer haut et fort que nous, avant d`arriver à la fédération, nous voulions restaurer l`image du footballeur camerounais. Et nous avons commencé à la base. Sans vouloir faire de la publicité, moi qui vous parle, j`ai été joueur dans plusieurs équipes du Cameroun et à l`équipe nationale, les Lions Indomptables. J`ai été entraîneur, puis président de club. Dans l`administration du football, j`ai commencé par la ligue départementale de ma province, simple membre d`une commission, puis président. J`ai continué jusque là où je suis arrivé aujourd`hui. Je suis arrivé à la fédération par dépit. Je voulais restaurer l`image du footballeur camerounais. Et nous avons réussi à le faire.
Depuis deux ans que nous sommes à la fédération, nous apportons notre expertise au président Iya Mohammed. Bien souvent, il demande nos conseils sur le plan technique, juridique, et même sur l`organisation des compétitions. Nous servons de conseillers et c`est pour cela que nous sommes à la fédération.
L`un des objectifs de l`AFC est d`Suvrer à l`épanouissement du footballeur. Quelles sont les actions concrètes déjà menées dans ce sens par l`AFC ?
Lors de la création de l`AFC, nous n`avions ni moyens financiers, ni moyens pour nous déployer. Mais nous avons travaillé pour essayer de rassembler un certain nombre de footballeurs au sein de notre association. Dans notre politique, il fallait faire quelque chose pour les joueurs en activité et préparer également quelque chose pour ceux qui allaient prendre leur retraite. C`est ainsi que nous avons essayé d`obtenir au niveau du conseil d`administration de la fécafoot, un cadre institutionnel pour gérer l`activité des footballeurs. Il s`agit du statut du footballeur. Ensuite nous avons mené des actions dans les dix provinces pour sensibiliser les parents, les joueurs et tous ceux qui aiment le football. Ces actions ont eu un tel engouement que nous nous sommes sentis responsables devant l`histoire, devant le peuple et devant les autorités au plus haut niveau.
Le cadre institutionnel étant déjà là, il fallait défendre les intérêts des joueurs et essayer de codifier cette activité ; ce que nous avons fait.
C`est l`AFC qui a proposé que l`Etat, à travers le ministère de la Jeunesse et des Sports, signe une convention avec la Fécafoot pour calmer le jeu et apaiser les tensions parce qu`il y avait beaucoup de passions et c`est les joueurs et le football camerounais qui étaient perdants. Depuis qu`il y a apaisement, le football camerounais est crédibilisé.
Nous avons également au niveau national, organisé une vaste campagne de vaccination des footballeurs en activité contre la méningite, le tétanos etc. Vu l`état de nos stades, nos joueurs sont exposés à divers maux. C`est pour cela qu`il fallait les protéger.
Aujourd`hui, chaque fois qu`il y a des sujets brûlants concernant le football camerounais, nous essayons d`apporter notre expertise et des propositions concrètes. Désormais nous allons demander à la Fécafoot des subventions parce que nous lui apportons un concours, une assistance.
Sous l`impulsion de l`AFC un statut du footballeur a été adopté en 1996, mais il n`est toujours pas vraiment pris en compte. Les joueurs continuent d`être à la merci des présidents des clubs. Comment comptez vous faire inverser la tendance ?
Le cadre institutionnel que nous avons établi, nous l`avons fait avec les autorités de la fédération. C`est aux joueurs de l`exploiter. Ceux qui sont à l`AFC, lorsqu`ils ont des problèmes et qu`ils viennent nous voir, nous les défendons. Nous avons créé des tribunes pour sensibiliser les joueurs, les présidents des clubs, les parents. Le président de l`Association des Clubs de D1 (ACPD) Antoine Essomba Eyenga, s`est lui-même exprimé sur le sujet. Lui il signe des contrats avec des joueurs, il applique les dispositions du statut ; pourquoi pas les autres ? Nous sommes une force de proposition, nous n`imposons rien à qui que ce soit. Toutefois, nous avons saisi la fécafoot notamment son Secrétaire Général pour dire qu`il faut que ce statut soit appliqué sans exclusive à tout le monde.
On parle beaucoup en ce moment de préparer relève au niveau du football camerounais. Quelle peut être la contribution de l`AFC dans ce processus ?
Le secret du football est dans le cadre institutionnel. Si les joueurs sont bien encadrés, ils ne cherchent pas à s`expatrier. C`est parce qu`ils sont mal encadrés qu`ils sont obligés d`aller voir ailleurs. C`est pour cette raison que nous sensibilisons les pouvoirs publics, les présidents de clubs et tous les dirigeants du football pour que soit appliqué le statut du footballeur.
D`un autre coté, nous avons engagé une réflexion au niveau de l`AFC. Nous pensons que pour préparer la relève, il faudrait créer un fonds de solidarité nationale pour tous les sportifs sans exclusif.
Pour ce fonds, on demandera la participation de tout le monde. Si par exemple, moi j`ai un fils qui joue au football, un autre peut avoir son fils qui pratique du Judo ou du Volley-ball. Si dans ce fonds on peut lui donner seulement 20 000 francs CFA (environ 30 euros) par mois. Cela fait que par an, son père peut lui payer les études, il fera bien son sport et sera sauvé de la délinquance ou d`autres maux qui
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