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19.10.2004
Sportifs abusés :Promesse à problèmes du prince Nawaf
A la demande du prince Nawaf, 6 sportifs camerounais et un entraîneur devaient se rendre en Arabie Saoudite depuis le mois de juin dernier. Malgré la promesse et les engagements, rien n’est fait. Et les sportifs plongent dans la suspicion.
Du 18 au 21 mars dernier, le prince Nawaf Bin Mohammed Al-Saud, neveu de Sa Majesté le Roi Fadh d’Arabie Saoudite et président de la fédération d’athlétisme du royaume effectuait une visite au Cameroun. C’était à l’invitation du président de la confédération africaine d’athlétisme (Caa), le colonel Kalkaba Malboum, par ailleurs président du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc). Le prince Nawaf avait profité de sa visite pour faire une sélection de basketteurs et d’athlètes camerounais. Il souhaitait les faire jouer dans les championnats de son pays.
Le prince avait tenu à faire le déplacement du stade omnisports de Yaoundé pour apprécier personnellement les performances des athlètes. Il avait alors été impressionné par les prouesses de Serges Fotso, champion du Cameroun du saut en longueur. Ainsi que celles aussi du champion universitaire et du Cameroun du triple saut Hugo Mamba. Par ailleurs, il avait été captivé par la vitesse d’exécution du champion camerounais des 200m. Pour les joueurs de basket, le président de la fédération camerounaise de basket-ball (Fécabasket), le Lieutenant-colonel Enanga Barnabas, avait lui-même procédé à la sélection de 4 sportifs : les joueurs Patrick Bouli, Christian Bayang et William Adeng, et l’entraîneur Parfait Yombi.
Impressionné, le prince Nawaf aurait aimé repartir avec ce beau monde mais certains n’avaient pas de passeport. La plupart sont des mineurs et ayant besoin des autorisations parentales et bien plus, ils devaient achever leur année scolaire. Des éléments qui avaient alors causé le report du départ des jeunes sportifs vers des lendemains meilleurs.
Polémiques post-princières
Cet échec avait été mal digéré par les sportifs sélectionnés. Quelques mois après le départ du prince, ils sont toujours au Cameroun, ils accusent les présidents des fédérations concernées d’avoir fait prévaloir leurs intérêts personnels dans l’affaire. Selon les sportifs, le prince aurait laissé 45 millions de F cfa par fédération afin de faciliter leurs conditions de voyage. Un des basketteurs, dans une confidence faite au Messager, révèle : “ le président de la Fécabasket nous disait être en contact avec le cabinet du prince. Mais à la surprise générale, tout s’est arrêté sans aucune explication. ” Une situation délicate pour lui car “ le championnat de basket-ball d’Arabie Saoudite débute à la fin du mois d’octobre pour prendre fin en juin. Si nous ne sommes pas partis dans les prochains jours, ce sera un énorme gâchis pour nous. ” Et un autre sportif de renchérir : “ surtout que l’argent que nous pouvons gagner tout en continuant nos études est une bonne offre compte tenu du cadre dans lequel nous pourrions évoluer et des perspectives d’avenir. ”
Certains de ces sportifs se sont fait dire que le problème se situe au niveau des billets d’avion. D’ailleurs, ils étaient prêts à tenir des assises dans leurs familles respectives pour rassembler l’argent nécessaire à l’achat du billet d’avion, si on leur avait demandé d’en acheter. Pourtant, le prince leur avait fait la promesse de s’en occuper et les visas d’entrée au royaume leur avaient été gracieusement offerts. Joint au téléphone, le président de la Fécabasket répond de manière évasive : “ je ne sais pas à quel niveau se situe le problème. Tout ce que je puis dire c’est que les sportifs étaient en contact avec le prince d’Arabie Saoudite. ”
Des opportunités
qui s’envoleraient ?
Les sportifs qui avaient été sélectionnés par le prince en mars auraient normalement dû effectuer ce voyage depuis le mois de juin pour passer 2 mois de tests dans des équipes d’Arabie Saoudite. Si ces tests s’avéraient concluants, ils devaient revenir avec le Directeur du cabinet du prince pour finaliser les contrats en présence des voix les plus autorisées de leurs fédérations respectives. A la suite de ces contrats, les Camerounais devaient repartir pour leur terre d’accueil en vue d’évoluer pendant 2 ans dans l’équipe du prince. Période au terme de laquelle le prince souhaitait les replacer dans des équipes européennes ou américaines. Des opportunités qui semblent vouloir s’envoler d’autant plus que le prince avait promis à ces jeunes une attention toute particulière. Il ne manquerait plus qu’ils apprennent un jour que d’autres personnes ont pris leurs places.
Pour l’instant, face à cet échec de collaboration dont personne ne voudrait indiquer les raisons et où chacun entend établir sa bonne foi, nombre de personnes se demandent comment seront accueillis les Camerounais du 8 au 20 avril 2005 en Arabie saoudite lors de la 1ère édition des jeux regroupant les pays membres de l’Organisation de la conférence islamique(Oci).
Par Sandeau NLOMTITI
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