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03.02.2006
CAMEROUN - COTE D’IVOIRE : LA CHAUDE EXPLICATION
Les Lions indomptables doivent remporter la Can pour oublier le mondial. Quant aux Ivoiriens, ils veulent croire que le Cameroun n’est pas leur bête noire.
“Aujourd’hui, on a beaucoup mûri. On connaît nos carences et nos qualités. Avec le travail qui se fait avec l’entraîneur, nous saurons nous y prendre pour éviter une autre déconvenue (…) à moins d’un miracle, les Lions Indomptables seront domptés cette fois-ci. ” Le ton du quart de finale le plus attendu de cette 25e coupe d’Afrique des nations est donné par Marc Zoro, l’arrière droit de Messine (série A italienne) et des Eléphants de Côte d’Ivoire, dans le quotidien ivoirien Fraternité Matin. Dotée d’une génération de joueurs exceptionnels, la Côte d’Ivoire se prend à rêver d’un deuxième sacre continental, après celui arraché de haute lutte par les poulains Yao Martial en 1992, au Sénégal. Cette année-là, les Eléphants marchèrent, fait inédit en match officiel, sur les Lions indomptables, donnés grandissimes favoris de la compétition, après leur “ mondiale ” italien désormais gravé dans les annales du football mondial. Seule inconnue pour l’heure du côté ivoirien, l’état de forme physique de Didier Drogba, le buteur vedette de la sélection. Avec une jambe et demie lors de ce premier tour, l’attaquant de Chelsea a néanmoins, grâce à deux coups de patte fort à propos, propulsé son pays en quart de finale. C’est du banc de touche qu’il verra ses coéquipiers se faire malmener par des Egyptiens bien décidés à éviter l’ogre camerounais.
Atouts
Si les Ivoiriens s’interrogent sur la forme de Didier Drogba, le Cameroun, à l’inverse, déroule son football depuis le début de cette Can. Tous les observateurs avertis de la compétition s’accordent sur la certitude que le Cameroun est un cran au-dessus dans cette Can. A l’actif psychologique des Lions indomptables, les récentes victoires sur la Côte d’Ivoire lors des éliminatoires de la coupe du monde dont celle, retentissante, d’Abidjan, en septembre dernier. Mais les Lions indomptables ont d’autres atouts pour venir à bout des Ivoiriens. Il y a l’excellente forme du goléador Samuel Eto’o, plus que jamais successeur de Roger Milla au sein des Lions. A l’aise dans le jeu comme devant le but, l’actuel meilleur buteur de la Liga a réussi à faire taire tous ceux qui lui reprochaient une certaine inefficacité en équipe nationale. A côté du détonnant Eto’o, le Cameroun a d’autres atouts. Un solidité défensive retrouvée, la blessure du vieux, mais inusable, Raymond Kalla a permis de révéler le jeune Stéphane Bikey, dont la fougue laisse augurer d’un avenir serein dans ce compartiment.
Excès de confiance
Au milieu, Alioum Seydou a enfin permis de combler les béances laissées par le décès soudain de Marc Vivien Foe, le 26 juin 2003, au stade Gerland de Lyon, en France. Sorties de balles souvent latérales mais propres, saine agressivité qui a plus d’une fois permis au Cameroun de récupérer assez haut de précieux ballons. Makoun est sur un bon tempo, Daniel Ngom Komè a retrouvé le sens du dribble et du repositionnement défensif tandis que son pendant droit, Roudolphe Doualla Mbella qui n’a rien perdu de son explosivité, est quasiment inarrêtable. Autant d’atouts qui font que, sauf incident majeur, le Cameroun devrait pouvoir se défaire de l’obstacle ivoirien et refaire ainsi une hiérarchie dernièrement bousculée par la non qualification à la coupe du monde.
Mais gare à l’excès de confiance. Si les Ivoiriens ont connu un début de compétition difficile (victoires étriquées sur le Maroc et la Libye puis défaite contre l’Egypte), il reste que les joueurs de Henri Michel savent qu’une victoire sur le Cameroun leur ouvrirait quasiment le chemin du sacre et de la reconnaissance continentale. Les Ivoiriens auront aussi à cœur de faire basculer le sens de l’histoire des confrontations entre les deux pays. En matchs officiels (hormis la défaite en amical de Châteauroux en France en 2004), le Cameroun n’a jamais perdu contre la Côte d’Ivoire (la défaite de 1992 était concédée aux tirs aux buts). Un match difficile en perspective pour Lions et Eléphants qui ont mutuellement, une revanche à prendre.
Yves Djambong (stagiaire)
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