ACTUALITE |
13.01.2006
Compétitions internationales : Match au sommet pour le financement
Incursion dans les dédales qui conduisent à l’hypothétique prise en charge des représentants du Cameroun.
Priscille G. Moadougou
Dans son bureau, le Secrétaire général de la Fédération camerounaise de volley-ball (Fécavolley), Auguste Tocko-Ekambi porte les dernières modifications sur le projet de budget de la participation de l`équipe nationale féminine de volley-ball au championnat du monde au Japon, ce jeudi 12 janvier 2006. La compétition se déroulera du 31 octobre au 16 novembre 2006. L`élaboration du budget estimatif intervient après la première correspondance adressée, le mercredi 7 décembre 2005, au ministre des Sports et de l`Education physique, Philippe Mbarga Mboa, avec en objet «les résultats du tirage au sort de cette compétition». En effet, il s`agit d`«une démarche administrative qui consiste à informer la tutelle sur la participation de notre équipe nationale à ce tournoi», indique AugusteTocko-Ekambi. Une correspondance qui reçoit d`ailleurs l`approbation de la tutelle puisque sur cette missive, il est inscrit au stylo à bille rouge «envisager la possibilité d`inscrire cette compétition dans le budget de l`Etat». La note est envoyée à la Direction des Sports après le quitus du Secrétaire Général dudit ministère.
C`est à la direction des Sports que reviendra l`étude du budget estimatif qui sera porté à leur connaissance dans les prochains jours. Ici, selon les moyens dont dispose le ministère, cette prévision financière peut être revue à la hausse ou à la baisse. Auguste Tocko-Ekambi est resté peu disert sur le montant du budget prévisionnel. Toujours est-il qu`il faut prévoir la somme de 130 millions de Fcfa rien que pour la participation à ce tournoi. Sans tenir compte de ce qu`il faudra débourser pour les phases préparatoires, notamment à travers les stages (nationaux et internationaux) et le tournoi regroupant, à la fin du mois d`avril prochain à Nairobi (Kenya), les équipes africaines qualifiées à ce championnat du monde (Cameroun, Egypte et Kenya) avec la présence de la Turquie, championne du monde universitaire. Il s`agit en réalité d`une compétition permettant d`évaluer le niveau des sélections devant prendre part au championnat du monde. Une fois que la tutelle aura retenu le montant de la subvention gouvernementale, le dossier sera acheminé dans les services du Premier ministre. Puis, il sera envoyé au ministère de l`Economie et des Finances pour que s’effectue le paiement. A ce niveau, le décaissement est fonction des fonds disponibles. Pour Tocko-Ekambi «la compétition se déroule en octobre, mais la phase préparatoire commence en janvier, nous souhaitons par conséquent entrer en possession de l`argent du gouvernement le plus tôt possible, afin d`éviter les désagréments de dernières minutes».
Déblocage
Mais, on n`est jamais à l`abri des vilaines surprises. La Fédération camerounaise de handball (Fécahand) en sait quelque chose. C`est avec quarante-huit heures de retard que les deux équipes nationales masculine et féminine de la discipline sont arrivées à Tunis (Tunisie), où se tient la Coupe d`Afrique des Nations (Can), qui s`achève le 20 janvier prochain. A l`origine du retard, le déblocage de la somme de 80 millions de Fcfa par le gouvernement, sur les 300 millions de Fcfa demandés, seulement le jour du démarrage de la compétition. Pourtant «nous avons envoyé notre dossier à la tutelle en mars 2005. Elle a réagi en avril. Au mois de mai, nous avons reçu une correspondance de la Primature signifiant que ces deux compétitions seront financées par le gouvernement. C`est finalement à la dernière minute que l`argent est débloqué. Ce qui nous cause un préjudice énorme» souligne Jean-Colbert Nsegbè, secrétaire général de la Fécahand. En principe, toutes les fédérations doivent faire parvenir les demandes liées à des participations aux compétitions internationales un mois avant l`évènement et 15 jours au plus tard.
Les deux exemples cités plus haut constituent l`une des procédures de financement à suivre. L`autre consiste pour chaque fédération sportive nationale à envoyer à la tutelle le calendrier des compétitions internationales auxquelles elles souhaiteraient participer. Le ministère des Sports et de l`Education physique choisit celles qui pourraient être financées. Au-delà de ces procédures de financement, certaines formations ont reçu de l`aide personnelle de la tutelle, sans passer par la direction des Sports et celle des Affaires générales. De source digne de foi, ces situations avaient cours à l`époque de l`ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Bidoung Mkpatt.
D`après les témoignages recueillis auprès des responsables de la Fécavolley et de la Fécahand, le traitement des correspondances est assez rapide. Mais, c`est au niveau du décaissement des sommes exigées que les affaires se corsent. «Je mets cela sur le compte des problèmes d`économie générale. Quand il y a des tensions de trésorerie, il n`est pas toujours évident de débloquer de l`argent pour le sport face à des priorités», reconnaît Jean-Colbert Nsegbè. Les réticences observées au niveau du ministère de l’Economie et des Finances découleraient également, selon des sources bien introduites, du fait que des bilans financiers sont rarement produits au terme de ces compétitions pour justifier les dépenses effectuées. Notamment pour les compétitions impliquant les Lions indomptables et pour lesquelles des sommes colossales sont parfois débloquées.
Toutefois, certaines fédérations ayant pris part à des tournois internationaux en 2005, ont pu recevoir la subvention de l`Etat à temps, à l`instar du lawn-tennis, du tennis de table et du karaté. Du moins quelques jours avant le début de la compétition. Or, il ne s`agit pas seulement d`y participer, il y a surtout la préparation des athlètes qui est généralement sacrifiée. Ce qui confine de plus en plus au respect de la maxime du baron Pierre de Coubertin, «l’essentiel est de participer.»
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Hits: 1 | Source:quotidienmutations.info | |
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